Contenu

Ramsès II (-1279 à -1213) 1

Périclès (-495 à -429) 1

Socrate (-469 à -399) 2

Platon (-428 à -348) 3

Alexandre (-356 à -323) 4

Jules César (-100 à -48) 6

Jésus-Christ (?-7 à 30 ? ) 8

Constantin (272 à 337) 9

Mahomet (570 à 632) 10

Charlemagne (742-814) 11

Guillaume Le Conquérant (1027 à 1087) 13

Marco Polo (1254 à 1324) 14

Johannes Gutenberg (1400 à 1468) 15

Jeanne d'Arc (1412 à 1431) 16

Christophe Colomb (1451-1506) 17

Leonard de Vinci (1452-1519) 18

Michel-Ange (1475-1564) 19

Martin Luther (1483-1546) 20

Charles-Quint (1500-1558) 21

Elizabeth I (1533-1603) 22

Shakespeare (1554-1616) 23

Galilée (1564-1672) 25

Louis XIV (1638-1715) 26

George Washington (1732-1799) 27

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) 29

Napoléon (1769-1820) 30

Ludwig Beethoven (1770-1827) 32

Victor Hugo (1802-1885) 34

Lincoln (1809-1865) 35

Giuseppe Verdi (1813-1901) 36

Richard Wagner (1813-1883) 37

Karl Marx (1818-1863) 38

La reine Victoria (1819-1901) 39

Léon Tolstoï (1828-1910) 40

Johannes Davison Rockfeller (1839-1937) 42

Claude Monet (1840-1926) 43

Marie Curie (1867-1934) 44

Gandhi (1869-1948) 45

Winston Churchill (1874-1954) 47

Staline (1878-1953) 48

Mussolini (1883-1953) 50

Charles De Gaulle (1890-1970) 51

Franklin Delano Roosevelt (1912-1945) 52

Mère Teresa (1910-1997) 54

John Fitzgerald Kennedy (1918-1963) 55

Nelson Mandela (1918-2013) 57

Stephan Hawking (1948- ) 58

 

 

Ramsès II (-1279 à -1213)

 


 

Ramsès II est un pharaon d'Égypte exceptionnel à plus d'un titre. Il a un long règne de 70 ans. Il est réputé pour être un grand guerrier. De plus, il a fait construire un nombre considérable de temples et de monuments qui sont encore en place aujourd'hui.

 

Il est le fils de Séthi I et de la reine Mouttouya. Il est né aux alentours de 1279 av.-J.C. Il est marié à une douzaine d'épouses. Sa préférée est Néfertari, qu'il représente dans de nombreux monuments dont la construction d'Abou Simbel, symbole de l'amour du couple royal. Avec elle, il aura cinq fils.

 

Lorsqu'il monte sur le trône la situation nationale et internationale lui est favorable. La puissance de l'Égypte avait été restaurée grâce aux actions de son père et de son grand-père, tous deux d'excellents généraux. L'empire Hittite demeure cependant un ennemi de taille.

 

Ramsès II met sur pied une imposante armée. Il établit son camp de base à Pi-Ramsès qui devient sa capitale. Ramsès décide d'attaquer les Hittites. Il prend la route de Damas pour se rendre à la forteresse de Qadesh. Les Hittites possèdent une puissante armée et résistent fortement. Les Égyptiens y remportent une victoire partielle sans pouvoir s'emparer de la forteresse assiégée.

Après cette bataille, la diplomatie reprend entre les deux puissances. Des troubles dans les territoires sous contrôle égyptien force Ramsès à reprendre les armes. Finalement, les Égyptiens s'emparent de la ville de Dapour, reconquise quelques temps après par les Hittites. On assiste ainsi à une succession de batailles remportées à tour de rôle par l'armée égyptienne ou hittite.

 

C'est alors que les Hittites font une proposition d'alliance et de paix. Il s'agit du premier traité de paix connu. Une fois les clauses réglées, elles sont inscrites sur des tablettes qui seront déposées aux pieds des principales divinités des deux empires. Un mariage a lieu entre Ramsès II et la fille du roi hittite Hattousili. Les relations entre les deux états sont ainsi normalisées pacifiquement.

Ramsès II fait construire les deux temples d'Abou Simbel, l'un est consacré à la reine Néfertari et l'autre aux dieux Amon et Rê et à Ramsès lui-même, qui s'y représente sous forme d'un dieu à tête de faucon.

Ces dieux reprennent un rôle central dans la vie spirituelle et économique de l'Égypte. Ils redonnent aux temples et aux cultes des dieux un faste inégalé. De plus, il achève la grande salle hypostyle du temple d'Amon-Rê de Karnak et fait construire son temple funéraire à Louxor.

Ramsès a une fin de règne endeuillée par la disparition de ses héritiers et de son épouse Néfertari. Il meurt à Pi-Ramsès après un long règne de soixante-six ans. Il est enterré dans la vallée des rois. Sa momie est déplacée par les prêtres d'abord dans la tombe de son père, puis dans une tombe cachée qui est retrouvée à la fin du XIXe siècle dans des circonstances assez étranges. En 1870, à Paris et au Caire apparaissent plusieurs antiquités égyptiennes portant les titulatures royales. Les égyptologues concluent que des trafiquants ont découvert une nouvelle tombe. On remonte la filière jusqu'aux deux frères Ahmad et Mohamed Abd el-Rassul qui acceptent de coopérer et de révéler leur cachette. On y retrouve 5000 objets dont 36 sarcophages de pharaons égyptiens. Ramsès II est retrouvé enveloppé dans des bandelettes. En 1907, Pierre Loti visite le musée de Boulaq et constate la dégradation de la momie. Celle-ci est alors transférée au musée du Caire où elle est restaurée au cours des années 1970.

 

Par ailleurs, les traducteurs de la Bible indiquent Ramsès comme ayant été le Pharaon lors de l'Exode. Il est toutefois impossible de s'appuyer uniquement sur la Bible pour faire de Ramsès II le pharaon de l'Exode.

 

Périclès (-495 à -429)                                          

 

 

 

Périclès est l'un des plus éminents stratèges grecs athéniens. Il a eu une influence profonde sur l'histoire grecque et athénienne.

 

Selon les historiens de l'époque, il serait né vers 495 av. J.-C. Il est le fils de Xanthippe, un homme politique important. Sa mère, Agatisté, est la descendante d'une puissante famille aristocratique. C'est ce contexte familial qui va favoriser la carrière politique de Périclès.

 

Suivant la tradition, Périclès est d'abord marié à l'une de ses parentes, Dinomaque, avec qui il aura deux fils. Il divorce pour se remarier à une métèque, Aspasie. Il a un fils avec sa nouvelle compagne, Périclès le Jeune. Sa nouvelle épouse est érudite car elle participe activement à la vie intellectuelle et politique de son conjoint. Un drame frappe la vie personnelle de Périclès avec les décès de sa sœur et de ses deux fils légitimes touchés par une épidémie en 430 av. J.-C.

 

 Vie politique

 

Sa vie politique sera longue (près de quarante ans). Vers 461 av. J.-C., les responsables du parti démocratique décident de diminuer les pouvoirs de l'Aéropage ( conseil contrôlé par l'aristocratie) et font voter des changements par l'Ecclésia (assemblée du peuple). C'est à ce moment que Périclès réussit à éloigner son ennemi politique Cimon en utilisant l'arme de l'ostracisme (le citoyen condamné est banni d'Athènes pour dix ans). Après le départ de Cimon, Périclès devient le principal dirigeant de l'empire athénien. Il va demeurer au pouvoir jusqu'à sa mort en 429 av. J.-C.

 

Périclès va faire plusieurs réformes civiques dont une permettant aux pauvres d'assister aux pièces de théâtre sans payer. Il met également en place une mesure permettant de payer une indemnité à tous les citoyens qui servent comme jurés. Cette indemnité sera versée plus tard à tous les magistrats permettant ainsi à tous de participer à la démocratie.

 

Une autre mesure, plus controversée, limite la citoyenneté à ceux ayant une filiation athénienne à la fois par le père et la mère.

 

Périclès veut transformer la ligue de Délos, constituée pour la défense des villes grecques sous la tutelle d'Athènes contre des ennemis communs. Il doit cependant lutter à plusieurs reprises contre Sparte. Entre temps, Périclès est accusé par Thucydide de gaspillage des fonds publics. Mais Thucydide est finalement exilé par l'Ecclesia pour dix ans.

 

D'une façon inéluctable il transforme la ligue de Délos en empire athénien. Pour prendre le contrôle, Périclès fait transférer à Athènes, en 454 av. J.-C., le trésor de la ligue.  En 447 av. J.-C., un décret impose la monnaie d'argent et les mesures athéniennes à l'ensemble des alliés. C'est de ce trésor que Périclès tire les fonds nécessaires à la construction de plusieurs monuments et temples athéniens. Parmi ces constructions, on retrouve les plus monumentales de l'histoire antique, dont le Parthénon.

 

Périclès est à nouveau attaqué pour ses dépenses fastueuses. Et puis une guerre finale a lieu contre Sparte, c'est la guerre du Péloponnèse. Les causes de cette guerre sont multiples, la principale étant certainement la crainte de la part de Sparte d'une hégémonie athénienne sur l'ensemble de la Grèce. Dans un premier temps, en 433 av. J.-C., les deux flottes ennemies s'affrontent à la bataille de Sybota sans qu'il n'y ait un vainqueur.

 

Sparte envoie à Athènes une délégation exigeant certaines concessions comme l'expulsion de Périclès. Ce dernier refuse d’en faire aucune. Alors, le conflit semble inévitable. En 431 av. J.-C., face à un autre ultimatum de Sparte, la guerre éclate. Périclès fait évacuer toute la population qui vit le long des murs. Pendant que les spartiates envahissent l'Attique, Périclès envoie une flotte de 100 navires pour piller les côtes du Péloponnèse.

 

L'année suivante Sparte pille l'Attique pour une deuxième fois. Périclès emploie à nouveau la même tactique et conduit de nouvelles attaques sur les côtes du Péloponnèse. Malheureusement, une épidémie éclate et décime la population athénienne. La population déçue prive Périclès de son mandat de stratège et lui inflige une amende. Cependant, en 429 av. J.-C., il est réélu comme stratège et reprend le commandement des troupes athéniennes. Émotivement frappé par la mort de ses deux fils, Périclès décède à l'automne 429 av. J.-C., durant l'épidémie qui frappe alors la ville d'Athènes. Sa mort devient un désastre pour Athènes puisque ses successeurs ne sont pas à la hauteur.

 

Périclès a donc marqué son époque de multiples façons. On lui doit au niveau politique d'avoir donné l'accès des classes inférieures au système politique dont elles étaient écartées en raison de moyens financiers limités.

 

Au niveau militaire il a conduit de nombreuses expéditions militaires principalement navales en évitant toujours de s'engager dans une bataille incertaine. Il a réussi à convaincre le peuple de le suivre faisant de lui un des grands hommes d'État de l'antiquité. On peut sans se tromper, affirmer qu'il a mené la Grèce dans les plus hauts sommets de l'histoire de l'humanité.

 

 

Socrate (-469 à -399)

 

 

Socrate est né en 469 av. J.-C à la fin des guerres médiques près d’Athènes. Son père, Sophronisque, est sculpteur et sa mère, Phénarète, est sage-femme. Il a un demi-frère fils du premier mari de sa mère. Il a sans doute reçu une éducation classique : gymnastique (chant, danse, apprentissage de la lyre) et grammaire qui implique l’étude d’Homère et d’autres poètes.

 

Socrate étudie la philosophie dans le but de travailler à la conversion morale de ses concitoyens. Il fréquente Aspasie, compagne de Périclès, et les sophistes. Il apprend la cithare, la poésie, l’agriculture et la géométrie. D’après son contemporain, Platon, il aurait vécu dans une grande pauvreté. Il s’intéresse particulièrement à l’art de distinguer le sens des mots.

 

Vers 435 av. J.-C. il commence à enseigner dans la rue et un peu partout. Il aura de nombreux disciples dont Xénophon. Il interroge la vie politique athénienne et en met les autorités mal à l’aise.

 

De plus, Socrate est reconnu comme un soldat dont on vante le courage. Il sauve la vie d’Alcibiade à la bataille de Potidée en 430 av. J.-C. Il est hoplite (fantassin) aux côtés de Périclès et participe à plusieurs batailles importantes. Vers 416 av. J.-C., il se marie à Xanthippe dont il a un fils Lamproclès. Durant la guerre du Péloponnèse, il sauve la vie de Xénophone. En 406 av. J.-C., Socrate est président du Conseil des Cinq Cents. Il reçoit l’ordre d’arrêter un citoyen qu’il considère comme innocent et refuse ainsi de passer à l’acte.

 

Son procès

 

Plusieurs membres de la classe dirigeante voient en lui un esprit pervers qui met en danger les valeurs traditionnelles. En 399 av. J.-C., il est formellement accusé de ne pas reconnaître les dieux de la cité et d’introduire de nouvelles divinités et surtout de corrompre les jeunes gens.

 

En 404 av. J.-C., Athènes venait de subir une humiliante défaite aux mains des Spartiates. Cette défaite est attribuée par plusieurs à l’abandon des valeurs traditionnelles. Il est alors mis en accusation. Dans un premier temps, 501 jurés sont réunis. Il refuse de se défendre et est jugé coupable par une majorité des jurés.

 

Comme sentence c’est la peine de mort ou le payement d’une amende, au choix. Il refuse de payer l’amende et est condamné à mort. Il doit boire un poison mortel : la ciguë. Il meurt en mai 399 av. J.-C.

 

La mort de Socrate devient un fondement de la philosophie moderne : mourir pour ce que l’on croit devient aussi prestigieux que de mourir par les armes.

 

La philosophie de Socrate

 

À partir de son «Connais-toi, toi-même» il est possible de connaître les différents aspects de sa pensée. Il n’a pas laissé d’écrits et nous connaissons sa pensée à partir de sources secondaires comme les écrits de Platon, Xénophon, Aristote etc.

 

Sa contribution la plus importante à la philosophie est sans doute la méthode dialectique (répondre à une question par une autre question). Il est considéré comme le père de la philosophie politique, de l’éthique et comme source principale de la philosophie occidentale en général. Pour Socrate, il importe de se questionner soi-même et de questionner les autres. Pour lui, le signe d’une capacité acquise est le savoir. Ainsi le signe du savoir est la capacité de transmettre ce que l’on sait. La connaissance de notre nature, de ce que nous sommes nous rend libres et capables de nous suffire à nous-mêmes. Savoir c’est être certain. Il n’y a pas de savoir sans connaissance, sans certitude. Pour obtenir une certitude on doit être capable d’observer, de connaître. Le dialogue (dialectique) est rendu nécessaire par l’observation, c’est l’essence de l’homme. La dialectique est essentiellement une partie de la sagesse.

 

Socrate traite avec ironie les fondements de la philosophie. L’ironie consiste à feindre l’ignorance pour les pseudo-savants. La philosophie est l’école du doute.

 

Il veut démontrer à ceux qui croient savoir qu’ils ne savent rien et à ceux qui se croient ignorants qu’ils ont des ressources en eux. Socrate croit en sa mission et tient tête à tout le monde si nécessaire. Il profite pleinement de la liberté d’expression permise à Athènes.

 

Stoïciens, épicuriens, cyniques, tous les moralistes de la Grèce dérivent de Socrate puisqu’il développe l’attitude du Sage. Sa pensée fut décisive pour la civilisation occidentale.

 

 

Platon (-428 à -348)

 

 

Parmi les grands philosophes grecs, Platon occupe une place particulière. Il est né à Athènes vers 428 av. J.-C., à l’époque de la mort de Périclès durant la guerre du Péloponnèse.

 

Il est certain que Platon vient d’une famille aristocratique. Il reçoit une éducation traditionnelle correspondant à son statut social. La poésie, la tragédie, la musique sont au programme. Les mathématiques sont importantes à ses yeux et il en sera un grand défenseur. Tout au long de son œuvre il dénonce les excès de l’oligarchie où les riches dominent les pauvres et ceux de la démocratie où les pauvres tentent de dominer les riches.

 

C’est dans la République qu’il propose un régime spécial. En premier lieu, il faut souligner qu’à cette époque, Athènes compte une population dont le nombre se situe entre 300 000 à 500 000 habitants. Les esclaves constituent 60 % de la population. Les métèques (étrangers), socialement libres mais sans droits politiques, sont entre 20 000 et 50 000. Finalement, seuls les mâles adultes d’origine athénienne ont des droits politiques. Ils forment moins de 10 % de la population.

 

Dans son œuvre, il divise la société entre trois grandes classes : les dirigeants, les soldats et les artisans. Les dirigeants dotés de la sagesse prennent les décisions pour le bien de la cité. Les soldats agissent sous la direction des sages. Les artisans ce sont ceux qui sont aptes au travail. Les dirigeants doivent évaluer la nature de l’âme de chaque nouveau- né afin de l’orienter vers la classe sociale qui lui convient.

 

 

La propriété privée entraîne des rivalités, de la haine, des complots et conduit à la ruine de l’État. Platon propose un communisme intégral pour les dirigeants. Le meilleur gouvernement est celui des sages.

 

La liberté démocratique conduit à la licence chacun pouvant se comporter comme il le désire sans tenir compte de la sagesse.

 

Platon compte sur l’aristocratie qui est composée de 5040 personnes et dont le nombre doit rester stable. Les métiers et le commerce sont confiés aux artisans et les travaux agricoles aux esclaves.

 

Platon fonde à Athènes, en 387 av. J.-C., une école qu’il nomme Académie où il enseigne pendant quarante ans. On y enseigne les sciences exactes et l’étude de la philosophie qui doit avoir des applications politiques. Cette école aura un long règne de neuf siècles. C’est l’empereur byzantin, Justinien, qui y met fin en 529.

 

Platon meurt à l’âge de 80 ans à Athènes vers 348 av. J.-C.

 

Alexandre (-356 à -323)

 

 

L’an 356 av. J.-C. est marqué par la naissance d’Alexandre. Il était le fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias fille du roi d’Épire. Son nom marquera à jamais l’histoire de l’humanité.

 

Il devient roi très jeune à la suite du meurtre de son père. Sa mère, Olympias, première épouse de Philippe et qui avait été rejetée par son époux, serait peut-être l’instigatrice de cet attentat.

 

À sa naissance à Pella, de grandes fêtes furent organisées pour marquer l’événement. Son père était constamment occupé par ses campagnes militaires. Il rêvait de conquérir l’ensemble de la péninsule grecque et de se rendre jusqu’en Asie. Philippe, en plus d’être un homme de guerre, est un administrateur de talent. Il s’emploie à faire de l’armée macédonienne une véritable machine de guerre. C’est un excellent diplomate. Mais lorsque le besoin s’en faisait sentir, il peut avoir recours à une impressionnante cavalerie. Il fait en sorte que soient développés des catapultes et de balistes qui peuvent lancer des pierres et toutes sortes de projectiles.

 

Philippe commence ses conquêtes en élargissant d’abord ses frontières. Il s’empare finalement de la majorité des cités grecques, malgré la coalition anti-macédonienne montée par Démosthène. Alexandre jeune homme de dix-huit ans commande une cavalerie de 2000 hommes. Il est envoyé à Athènes une fois la victoire acquise pour négocier la paix en échange de la reconnaissance de l’hégémonie de la Macédoine. Le jeune Alexandre devient ainsi très populaire en Macédoine.

 

Quelle éducation reçoit le prince? Il est d’abord confié par sa mère Olympias à un parent éduqué, Léonidas.

Ce tuteur désire qu’Alexandre vive simplement et puisse supporter de grandes fatigues. Il le prépare à la vie militaire en lui imposant de longues marches et des repas frugaux. Il passe ses journées loin de la cour. Puis, il est confié par son père à un second précepteur moins sévère, Lysimaque. Cependant, Alexandre se montre tenace et têtu et souvent porté à la violence. Philippe voulant le soustraire à l’influence de sa mère,  le confie à un des plus grands savants de l’époque, Aristote.

 

Philippe porte donc un grand intérêt à la culture grecque. Alexandre, qui a un tempérament violent, doit se soumettre à la dure loi de la logique et de la nature humaine. Aristote désire donner à son élève le sens de la mesure et dompter le tempérament violent d’Alexandre. Ce dernier aime son maître parce qu’il l’encourage dans son désir de devenir chef d’armée. Il lui témoigne une grande estime tout au long de sa vie.

 

Alexandre se brouille avec son père à l’occasion de son remariage. Il se retire avec sa mère dans les montagnes d’Illyrie. Son père réussit finalement à le convaincre de revenir vers lui. Ce qu'il fait finalement avec sa mère Olympias à Pella, seconde capitale de la Macédoine.

 

À vingt ans il devient roi. Son héritage est contesté. Il demande à l’armée de prêter serment de fidélité, la guerre avec la Perse étant imminente. Brusquement, il décide de partir pour la Grèce à la tête de 30 000 hommes. Il s’en empare facilement. Démosthène, le fier ennemi de la Macédoine, est chargé de négocier la paix. La nouvelle ligue de Corinthe réunissant toutes les cités de la Grèce sauf Sparte, le nomme commandant suprême des armées grecques.

 

Avec la Grèce, Alexandre fait preuve de modération. Il va consulter la Pythie de Delphes qui déclare Alexandre invincible, même si ce dernier a des doutes sur la méthode de la prêtresse.

 

Il emploie ses deux premières années de règne à consolider son pouvoir. Puis, il s’empare de la ville de Thèbes en réussissant à faire une brèche dans les retranchements thébains. Plus de 6000 thébains sont massacrés.

 

En avril 334 av. J-C., il quitte sa capitale pour envahir l’Asie. Il ne devait jamais plus revoir son pays. Il amène avec lui non seulement une grande armée, mais également des poètes, des grammairiens, des musiciens et des athlètes.

 

Il part à la tête de 32000 fantassins et 5000 cavaliers. De plus, il prend soin d’avoir dans son armée des ingénieurs. Son armée est composée également de mercenaires et d'alliés.

 

C’est donc une armée solide avec plusieurs composantes qui en font une arme si redoutable qu’elle sera invaincue dans de multiples batailles épiques.

 

Il débarque d’abord en Asie où il s’attaque au territoire perse. L’empire de Darius s’étend de la Méditerranée à l’Océan Indien, du Caucase aux rives de l’Indus. Son armée est composée surtout de mercenaires grecs d’Asie mineure. Un de ses généraux, Memnon, désire débarquer en Macédoine pour forcer Alexandre à y retourner. Son plan est malheureusement rejeté par les stratèges perses.

 

L’armée perse est mal structurée, la charge d’officier étant réservée aux nobles perses seulement. D’autre part, l’empire est composé de provinces souvent isolées les unes des autres et il n’existe aucune cohésion entre ses différents peuples. Alexandre attaque l’armée perse campée à Granique.

 

L’armée d’Alexandre attaque de tous les côtés et met la cavalerie de Darius en déroute. Des milliers de mercenaires sont faits prisonniers. Darius doit prendre la fuite. Dans plusieurs cités d’Asie mineure, Alexandre se fait accueillir en libérateur.

 

Darius de son côté réunit la plus grande armée jamais vue. Elle aurait compté plus d’un million d’hommes. Darius se rend à la rencontre d’Alexandre qui vient d’atteindre l’Euphrate. Alexandre charge avec sa cavalerie et s’approche de Darius qui prend la fuite. Démoralisée, l’infanterie perse cède et s’enfuit.

 

La mère de Darius et sa femme sont capturées. Alexandre se montre magnanime et les traite en reines. Sur la route de l’Égypte, Tyr est la première cité à résister. À sa grande surprise, Tyr lui résiste pendant sept mois. Alexandre réussit finalement à faire ouvrir une brèche dans les murailles et plus de 8000 Tyriens se font tuer. La ville est entièrement rasée et 30 000 vieillards, femmes et enfants sont vendus comme esclaves.

 

Mais malgré ses nombreuses victoires, la puissance de la Perse demeure et l’Égypte encore libre menace ses arrières. Il s’attaque dans un premier temps à Gaza qu’il réussit à vaincre difficilement. L’après Gaza s’avère plus facile. Il couvre les grands prêtres d’honneurs sachant qu’avec leur appuie il se rendrait maître de l‘Égypte. C’est là qu’il décide de fonder une nouvelle ville qu’il nomme Alexandrie. Ses plans sont le fruit du travail des ingénieurs d’Alexandre. Ainsi, naît la ville d’Alexandrie, une des villes les plus célèbres de l’Antiquité. Il ressuscite le culte très ancien d’Ammon et accepte de se faire appeler fils d’Ammon.

 

Alexandre a pour objectif de fondre la civilisation orientale à celle de la Grèce pour en former une nouvelle.

Pendant ce temps, Darius qui était un sage et bien aimé de ses sujets songe dans un premier temps à demander une paix honorable à Alexandre.

 

Au printemps 331 Av.-J.C., l’armée grecque traversant d’importants déserts se porte à la rencontre de Darius. L’armée perse est constituée de 200 000 hommes dont fait partie 2000 grecs qui forment la garde personnelle du Grand Roi. L’affrontement a lieu près d’Arbèles en Syrie. La force de la cavalerie d’Alexandre sème la panique dans les rangs perses forçant Darius à fuir à Ecbatane, un territoire sauvage et isolé.

 

La victoire d’Arbèles livre à Alexandre l’empire de Darius. Il se dirige vers Babylone persuadé que le siège sera long. Contre toute attente, les portes de la ville s’ouvrent devant lui où il est accueilli en libérateur. Tout le continent asiatique lui est acquis. Les Grecs découvrent un nouveau monde et une grande civilisation millénaire avec ses composantes comme l’écriture cunéiforme, l’astronomie, la médecine, une littérature épique etc.

 

Alexandre veut d’abord démontrer à la population locale qu’il prend la place de Darius. Aussi dans le but de s’allier les populations autochtones, il conserve les chefs déjà en place et crée une fédération d’États.

 

Personnellement, Alexandre se montre toujours colérique et déprimé, se querellant souvent avec son entourage. Avant tout, il veut prouver à tous qu’il est maintenant le Grand Roi.

 

Il quitte Babylone et s’empare de Suse. Puis, il se dirige vers Persépolis traversant en plein hiver les montagnes de la Perse où il s’empare du trésor impérial. Craignant la débandade de ses troupes face à la richesse du trésor perse, il veut se mettre en marche et se diriger vers le dernier refuge de Darius. Il part à sa recherche à Ecbatane où il apprend que ce dernier s’est retiré avec quelques milliers de soldats à Bessos où il est fait prisonnier par son vice-roi. Darius est finalement assassiné. Son corps est ramené à Persépolis où il est enseveli selon son rang. Alexandre à ce moment se veut son véritable successeur. Toutefois, buvant de plus en plus, il se jette au cœur des batailles.

 

En 327 av. J.-C., il s’empare des dernières forteresses perses dont Samarcande. Il fonde plusieurs villes qui porteront son nom. Cependant, l’heure du retour a sonné pour ses soldats. Pour ne pas traverser les mêmes contrées, il décide de franchir les cols indiens et de se diriger vers la mer. Il franchit l’Indus et toute l’Inde s’ouvre à lui.

 

Malheureusement, Alexandre perd son cheval, Bucéphale, compagnon de toutes ses batailles. Il maintient le roi Poros, ennemi d’hier, à son poste au grand mécontentement de ses troupes. Sur le chemin du retour, Alexandre rejoint l’Océan indien. Son armée se divise en deux, pendant qu’une partie regagne Babylone, lui-même se met en route et après un pénible voyage rentre finalement à Suse.

 

La révolte couvre parmi ses troupes. Alexandre doit faire face à l’hostilité générale. Il est mal en point. Son état de santé s’aggrave et sa fin approche. Il meurt le 13 juin 333 av.-J.C. à l’âge de 33 ans, d’une fièvre possiblement causée par l’épuisement ou ses abus d’alcool.

 

Après sa mort, une nouvelle ère apparaît. La Grèce et le monde occidental s’ouvrent à l’Orient et vice versa. L’hellénisme devient une culture universelle. L’idée maîtresse d’Alexandre était de réaliser la fusion des peuples. Dans sa complexité, la puissance de l’œuvre d’Alexandre est incomparable. Il a semé sur son parcours une œuvre durable. L’empire romain, qui va suivre, va permettre de transmettre à travers l’histoire la civilisation et les trésors intellectuels de la Grèce antique.

 

 

Jules César (-100 à -48)                              

 

 

Le 13juin 100 av. J.-C. est la date probable de la naissance de Jules César. Il appartient à la gens Julia, une illustre famille de la société romaine. Il sera élevé selon la tradition des familles patriciennes. Il montre des talents scolaires précoces et étudie le latin et le grec. Dès son jeune âge, on constate qu'il a des talents d’écrivain.

                                                                                      

Il est influencé par un oncle : Caïus Marius, qui bien que d’origine plébéienne, réussit à se faire élire consul. Mais ce personnage important connu quand même l’exil, victime de la jalousie des patriciens.

 

La situation à Rome est donc confuse pendant la jeunesse de Jules César. Les nombreuses conquêtes romaines et l’expansion territoriale rapide de la Rome antique causent des problèmes de toutes sortes. De plus, la classe aristocratique qui domine au sénat et aux postes de la république doit faire face à une nouvelle classe sociale : les Chevaliers, qui s’occupent d’affaires bancaires, commerciales et de la gestion des impôts. La classe des petits propriétaires quant à elle disparaît lentement. Devant tous ses développements, la situation laisse la porte ouverte à une forte personnalité comme celle de Jules César. Visionnaire, il choisit le camp du peuple.

 

Tout au cours de sa carrière Jules César doit faire face à de multiples adversaires qui deviendront des ennemis parfois implacables. Le premier personnage auquel il doit faire face est Sylla. En effet, ce dernier, se voit dans un premier temps attribué le mérite d’avoir écrasé la révolte des villes de la péninsule italique. César, partisan connu de l’adversaire de Sylla, Marius, est forcé de fuir et de se cacher dans les environs de Rome. Un peu plus tard, Sylla accepte de pardonner à Jules César.

 

La première fonction obtenue par César est celle de pontife de Jupiter. Cette fonction honorifique est avantageuse pour une carrière future. Les pontifes contrôlent les cultes publics et le calendrier. Ils sont les gardiens de la tradition. Malheureusement, pour lui, il est privé de sa fonction de pontife par Sylla, ce qui l’incite à se rendre à l’extérieur de Rome, en Orient hellénistique. Il y acquiert une réputation de négociateur et occupe plusieurs charges administratives.

 

À Rome, la situation se détériore rapidement. Sylla meurt en 78 av. J.-C. César rentre alors rapidement à Rome où il mène une vie discrète. En 74 av. J.-C, il devient tribun militaire et est nommé au collège sacerdotal. À partir de là, commence l’ascension foudroyante de Jules César. La paix est revenue à Rome après la répression de la révolte des esclaves commandée par Spartacus. Pompée et Crassus, les deux consuls, marquent l’époque mais l’étoile de Jules César se profile à l’horizon.

 

César est un fin politicien. Il se range du côté du peuple mais sans renier ses origines patriciennes quand elles lui sont utiles. Mais la démocratie romaine a ses limites et ne peut être comparée à celle d’Athènes ou à la démocratie moderne. Pour César, le peuple a besoin d’être guidé.

 

Élevé à la fonction de questeur il peut maintenant aspirer à l’entrée au sénat. Les questeurs avaient juridiction en matière pénale et géraient le Trésor public. Cependant cette fonction l’éloigne de Rome, puisqu’il l’exerce en Espagne méridionale.

 

Pendant ce temps à Rome, les patriciens perdent de plus en plus de pouvoir. Pompée rentrant victorieux d’Espagne accède au consulat en même temps que le très riche Crassus. Ce seront les deux adversaires éventuels de César. Crassus n’aime pas Pompée dont il envie la popularité. Jules César rentré d’Espagne jouit de l’appui de la Plèbe. Une grande partie politique allait maintenant se jouer.

 

Pompée doit sa gloire à la guerre qu’il réussit contre les pirates qui menaçent l’économie de Rome. De plus, Pompée remporte d’importantes victoires en Asie contre Mithridate permettant ainsi à Rome de s’enrichir de nouvelles provinces.

 

L’élection de Jules César au poste d’édile lui confère un prestige accru, puisqu’il est responsable entre autres de la surveillance des routes et édifices publics et surtout de l’organisation des jeux. C’est là un moyen infaillible de s'attirer la sympathie de la Plèbe. César dépense beaucoup, mais s’endette également énormément. L’important pour lui est que le public soit satisfait.

Deux genres de spectacle animent le peuple : les courses de chars et les combats de gladiateurs.

 

L’absence de Pompée, parti en mission, va profiter à Crassus et César. Ce dernier réussit à faire voter une loi qui redonne à la Plèbe le pouvoir d’élire le magistrat suprême. De cette façon, César réussit avec l’argent de Crassus à se faire élire à cette fonction.

 

En 63 av. J.-C. la situation à Rome est chaotique. Le Trésor public est à sec à cause des guerres de Pompée. En 61 av. J.-C., César est nommé propréteur en Espagne recevant ainsi les pleins pouvoirs. Le premier geste qu’il pose est d’augmenter les forces militaires dont il dispose en enrôlant des provinciaux et leur octroyant la citoyenneté romaine. César veut rivaliser avec Pompée comme chef militaire. La rivalité incessante entre Pompée et Crassus permet à César de servir d’intermédiaire entre les deux hommes et de s’imposer. Ainsi est formé le premier triumvirat de l’histoire de Rome.

 

Pour se couvrir d’une gloire militaire, Jules César doit quitter Rome et aller à la conquête de nouvelles provinces. César craint l’action de Cicéron comme consul.

 

Enfin de le neutraliser, il fait élire son ami Claudius comme tribun de la Plèbe, lui permettant de cette manière de contrôler son adversaire de loin. Finalement, il se fait attribuer le gouvernement quinquennal de la Gaule. Il va y rester pendant neuf ans et se couvrir de gloire.

 

La Gaule lui apportera non seulement la gloire militaire dont il avait besoin pour s’imposer à Rome, mais également l’argent dont il a besoin pour payer ses dettes et pratiquer la corruption à Rome. La Gaule devient aussi un intéressant réservoir de soldats et d’esclaves. En fait, l’armée dont il prend le commandement est considérée comme la meilleure de l’époque.

 

Rapidement, César remporte d’importantes victoires, entre autres contre les tribus belges. À la fin de ses campagnes, il peut annoncer à Rome qu’il contrôle une bonne partie du territoire de la Gaule du centre et du nord. Il entre par la suite en Germanie. La résistance qu’il y rencontre le pousse à intervenir avec force et rapidité et un acharnement que même Rome désapprouve. Les troupes de César se livrent à un pillage systématique.

 

Son attention se porte peu après vers la Bretagne. Les Gaulois rebelles s’y étant réfugiés, il porte son action dans cette direction. Il fait venir une flotte et débarque finalement en Bretagne. Mais cette guerre traîne en longueur et coûte cher pour ce qu’elle peut apporter.

Il se contente alors de la promesse des Bretons qu’ils payeront un tribut annuel. Déjà en Gaule, la révolte couve.

 

En 52 av. J.-C., la Gaule se donne un nouveau chef, Vercingétorix, qui réussit à unir plusieurs tribus. César subit quelques défaites, mais finalement les troupes gauloises doivent se réfugier à Alésia. Assiégées par les romains, Vercingétorix vient déposer les armes devant César. Après cette victoire décisive, Jules César se tourne maintenant vers Rome. Son heure est maintenant arrivée.

 

César compte se faire élire consul et faire renouveler sa charge de chef de la Gaule. Ses ennemis mettent en lumière son apparent échec en Bretagne. Cependant, le sénat décide de ne pas renouveler ses fonctions en Gaule. César décide alors de se rapprocher de Rome avec son armée en Gaule cisalpine. Les patriciens demandent à Pompée de s’opposer à César. Le sénat ordonne à César de déposer les armes. Ce dernier décide alors de franchir le Rubicon au soir du 11 janvier 49 av. J.-C. César avance rapidement vers Rome forçant le sénat et Pompée à fuir.

 

César s’empare rapidement de l’Espagne. À Rome, la cité est en désorganisation complète et il se fait nommer dictateur avec la complicité du préteur Lépidus. Peu après, il peut se faire élire consul. Il peut maintenant aller à la rencontre de Pompée.

 

En 48 av. J.-C., les deux chefs se retrouvent face à face dans la plaine de Pharsale. Mais l’attaque des troupes de César brise la formation de l'armée de Pompée qui décide de s’enfuir en Égypte où il trouve refuge près du roi Ptolémée XIV. César quitte la Grèce pour se rendre en Égypte à la poursuite de Pompée.

 

Il arrive rapidement en Égypte où il est reçu par le pharaon Ptolémée. Ce dernier dispute le pouvoir à sa sœur Cléopâtre avec qui il partage le trône. Ptolémée essaie d’avoir l’appui de César. Cependant, Jules César préfère s’allier à Cléopâtre. César ne dispose que d’une petite troupe et attend des renforts. La légendaire bibliothèque de Rome est brûlée pendant ce temps. Enfin, les renforts arrivent et César peut contrôler la ville. Il livre une bataille à Ptolémée qui meurt au cours des combats. Le calme revenu, César s’embarque pour une fameuse croisière sur le Nil avec Cléopâtre. Cléopâtre règne maintenant seule sur l’Égypte.

 

Durant l’été 47 av. J.-C., César est de retour à Rome. Marc-Antoine qui le remplace n’a pas réussi à conserver la paix dans Rome et la situation frise l’anarchie. Il réussit à mettre fin à un début de révolte dans la 10e légion. Il doit faire campagne en Afrique où se sont réfugiés ses ennemis. Vainqueur, le sénat lui accorde des honneurs sans précédent.  

Cléopâtre est présente lors du second triomphe qui lui est accordé par le sénat.

 

Mais comme ce fut le cas à plusieurs reprises, une nouvelle révolte a lieu en Espagne où il doit faire face aux deux fils de Pompée. Il reçoit finalement les pleins pouvoirs étant nommé dictateur à vie. Alors, César commence plusieurs réformes qui vont mettre fin aux injustices des patriciens envers la Plèbe. De plus, il étend le droit de cité aux Gaulois cisalpins. Il réforme le calendrier (calendrier Julien). Ses partisans lui offrent par deux fois la couronne qu’il refuse.

 

En réalité, pour plusieurs romains il semble clair que César aspire à la couronne. Pour l’arrêter il n’y a qu’un seul moyen et c’est de le supprimer. Une conjuration s’organise qui a comme principal organisateur Gaius Cassius, un ex-partisan de Pompée. L’organisation comprend entre autre Brutus dont on disait qu’il était le fils illégitime de César. On choisit la date du 15 mars 44 av. J.-C. Ce jour-là tous les opposants devront se rendre au sénat où le meurtre aura lieu. Rendu au sénat, Jules César est entouré par les conjurés où chacun à tour de rôle va donner son coup de poignard. C’est alors que César aurait dit les fameuses paroles «Toi aussi mon fils». Après la mort de César, la république ne sera pas rétablie. Le jour de ses funérailles Antoine, qui lui succède, annonce que selon le testament du défunt, chaque citoyen modeste de Rome hérite d’une part de sa fortune. César entre dans la légende. La république a vécu, l’empire romain avec Octave pointe à l’horizon.

Jésus-Christ (?-7 à 30 ? )

La biographie de Jésus-Christ repose surtout sur des textes écrits entre l'an 65 et 110 qui deviendront les Évangiles. Ces écrits sont avant tout des témoignages de foi. C'est par des croisements de différentes traditions qui mis ensemble vont assurer une biographie plus vraisemblable.

Jésus est un juif galiléen sans doute originaire de Nazareth comme sa famille. Le lieu de la naissance de Jésus peut-être Nazareth, où il passe sa jeunesse, ou Capharnaüm, qui apparaît comme le centre de sa mission. Bethléem, la ville du roi David, est mentionnée principalement pour une raison théologique.

L'année de naissance  sous le règne d'Hérode dont l’époque se termine en l'an 4 avant notre ère situe la naissance de Jésus-Christ entre l'an 7 à 5 av. J.-C. La naissance de Jésus fixée le 25 décembre aurait été choisie au IVe pour coïncider avec la fête romaine Sol Invictus. Le choix de cette date permettait d'assimiler la venue du Christ avec la remontée du soleil après le solstice d'hiver. Noël se substitue ainsi aux célébrations de la fête païenne.

Jésus est le premier-né d'une famille appartenant au milieu artisanal. La question du lien de parenté avec ses «frères» et ses «soeurs» est fortement discutée. Chez certains spécialistes laïcs de la question, on considère Jacques comme le fils de Joseph et de Marie.

L'évangile de Luc raconte comment Jésus a reçu son nom et a été circoncis selon la loi juive. On connaît donc très peu de choses sur la vie cachée de Jésus. Il y a donc plusieurs faits racontés dont la véracité est douteuse. Il faut d'abord mettre en contexte la langue parlée par Jésus, l'araméen. Celle-ci était parlée en Galilée avec la langue grecque. Le grec est souvent la langue de l'administration et de l'élite. La langue du peuple demeure l'araméen. Pour sa part, l'hébreu est la langue sacrée des Juifs dont on se sert pour le culte.

La Galilée ne fait pas partie de l'administration romaine, mais est sous l'emprise du roi Hérode qui doit quand même payé un lourd tribut à Rome. Ce territoire est entouré de populations non juives. Les Galiléens sont réputés comme belliqueux, chauvins mais courageux. Ils ont une pratique religieuse différente de celle de la Judée. C'est ainsi qu'un personnage comme Jésus à la réputation messianique demeure inquiétant pour les autorités religieuses de Jérusalem.

La Palestine de cette époque connaît de nombreuses révoltes religieuses. La présence du pouvoir romain se fait relativement discrète sauf au moment de la collection des impôts. Trois sectes du judaïsme se côtoient : les sadducéens qui appartiennent à l'aristocratie sacerdotale et qui font des compromis avec les Romains pour conserver leur pouvoir ; les pharisiens nationalistes non violents qui appartiennent à la bourgeoisie; enfin les esséniens qui vivent en communauté hors de Jérusalem.

La vie publique de Jésus débute vers l'âge de trente ans. Les principaux lieux d'action se situe autour du lac de Tibériade et surtout en Galilée. Il se rend parfois en Judée à l'occasion des fêtes juives. On considère que c'est le baptême de Jésus par Jean-Baptiste qui marque l'ouverture de sa vie publique. Jésus s'entoure de disciples qui selon la tradition sont au nombre de douze. Le nombre de douze est une création surtout symbolique s'accordant à l'Israël biblique. L'un d'eux, Simon, dit Pierre, reçoit une importance particulière.

Jésus se fait d'abord connaître comme guérisseur et thaumaturge. C'est de cette manière qu'il fonde la légitimité de son enseignement, ce qui attire les foules et lui permet de faire son enseignement.

Jésus y présente un enseignement comme une anticipation de l'accès au bonheur éternel auquel a droit chaque humain. Jésus se tourne vers les plus méprisés de la société. Il dénonce l'hypocrisie et le mensonge, ce qui provoque une hostilité parmi les autorités religieuses de l'époque. L'enseignement de Jésus est centré sur l'amour du prochain et du pardon. Ces notions morales et religieuses deviennent l'élément central de sa prédication avec l'annonce du «Royaume de Dieu». Pour répandre sa doctrine Jésus a abondamment recourt à l'usage de la «Parabole». Jésus demeure toujours respectueux de la Loi de Moïse.

Après le triomphe de Jésus à Jérusalem (le dimanche des Rameaux) il y a un retournement d'opinion qui se manifeste d'abord en Judée puis en Galilée. Il est certain que le scandale provoqué par l'épisode des «marchands du temple» a incité les autorités sacerdotales à passer à l'action pour se défaire de cet homme devenu à leurs yeux dangereux.

La suite des événements est connue : l'arrestation, la condamnation et l'exécution. La mort de Jésus est suivie d'un épisode qui relève de la foi uniquement : la Résurrection. Ce phénomène s'avère l'élément fondamental de la fondation de la nouvelle religion.

Au niveau de la religion, Jésus n'a jamais voulu se séparer du judaïsme. La séparation se fait graduellement. Elle est une conséquence de la crise d'identité qui traverse le judaïsme en révolte contre Rome. Graduellement, on assiste à l'apparition d'un nouveau groupe qui devient plus tard les chrétiens. Ainsi, les chrétiens admettent très tôt les non-juifs sans les circoncire.

Il est évident que depuis le milieu du XXe siècle de nouvelles découvertes archéologiques et de nouvelles sources de documentations ont permis d'enrichir l'aspect historique de sa personne et de son enseignement. Les sources les plus complètes demeurent les Évangiles, les Actes des Apôtres et les Épîtres de Paul. Par ailleurs, l'existence de Jésus est mentionnée entre autres par le chroniqueur romain Flavius Josèphe vers 94. De plus, plusieurs allusions à Jésus sont mentionnées dans le Talmud, mais toujours de manière anecdotique.

Le christianisme va connaître une importance grandissante dans l'histoire de la civilisation occidentale. Lorsqu'elle devient religion d'état sous Constantin, son expansion à travers l'empire romain prend une allure vertigineuse.

 

Constantin (272 à 337)

 

 

Constantin marque la fin d'une ère de persécutions et la reconnaissance de L'Église catholique en établissant la liberté de culte par l'édit de Milan. Le Dieu Chrétien est placé au-dessus du rôle d'empereur.

 

Constantin est né à Mésie, (aujourd'hui en Serbie), le 27 février entre 271 et 277. À cette époque, l'empereur Dioclétien met en place un gouvernement à plusieurs têtes comprenant deux Augustes assistés de deux Césars. Le père de Constantin, Constantin Chlore, devient César de l'empereur Maximien. Sa mère Hélène était d'humble origine. Constantin reçoit une solide éducation.

 

Un conflit de succession se présente. Son père, Constantin de Chlore, appuie Maxence fils de Maximien et reprend son titre d'Auguste qu'il avait perdu. Vers 310, on a sept empereurs et c'est une totale anarchie qui règne dans l'empire.

 

En 311, quatre empereurs dominent dont Constantin. Ce dernier, à la suite d’une victoire militaire peut régner en maître sur l'Italie et l'Occident, pendant que son vis-à-vis, Licinius, dirige l'Orient. Cependant, à la suite de la défaite de Licinius à Andrinople et de son exécution, l'empire est gouverné par une autorité unique : Constantin et ses fils qui sont désignés comme héritiers présomptifs.

 

Constantin décide de la fondation d'une nouvelle capitale par la transformation de la ville grecque de Byzance qui prend le nom de Constantinople. Après douze ans de travaux, la nouvelle capitale est inaugurée en 330. Elle est bâtie sur un site facilement défendable et située près de la civilisation grecque.

 

 

La ville devient presque entièrement chrétienne. De plus, Constantin transforme l'organisation de l'administration centrale. La grande nouveauté est l'augmentation considérable du nombre de fonctionnaires. Le Sénat reprend vie à partir de 312 et ses effectifs passent de 600 à 2000. L'empereur ne donne pas plus de pouvoir au Sénat, mais lui restitue un certain lustre en lui laissant l'initiative pour les questions locales.

 

Constantin apporte plusieurs réformes législatives en autorisant par exemple l'affranchissement des esclaves. Il proclame également plusieurs lois afin de lutter contre les relations extra-maritales et donne plus d'importance au sacrement du mariage chrétien.

 

La conversion de Constantin suscite de nombreux débats historiques. On pense qu'il se convertit, en 312, mais il sera baptisé seulement sur son lit de mort. Les chrétiens ne constituent qu'une minorité des sujets de Constantin.

 

Cependant, l'empereur reconnaît le pouvoir de l'Église puisqu'il donne des pivilèges aux tribunaux épiscopaux et fait du dimanche un jour férié obligatoire en 321. Il soutient la construction de grandes basiliques comme celle de Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Sophie de Constantinople.

 

La christianisation de l'Empire se poursuit. L'Église adopte une grande partie du système de l'ancien culte impérial. Constantin veut lutter pour l'unité de l'Église qui traverse plusieurs crises dont celle des aériens qui provoquent un schisme. Cette querelle a pour sujet le rapport entre le Fils et le Père. Pour mettre fin au conflit, Constantin convoque en 312 le concile de Nicée. La conception aérienne de la subordination du Fils par rapport au Père y est fermement condamnée. Constantin se charge de faire appliquer les décisions du concile en chassant de leurs sièges les évêques dissidents. Le monothéisme devient le fondement idéologique de la monarchie de Constantin.

 

Constantin aura à combattre pour garder l'unité de l'empire. Comme ses prédécesseurs, il continue d'introduire des barbares sur le territoire romain pour la protection des frontières. En échange, ceux-ci reçoivent des subsides de l'État et des rations alimentaires. En somme, le pouvoir impérial est renforcé par le morcellement des compétences.

 

Alors qu'il combat contre les Perses, Constantin meurt le 22 mai 337. Il est inscrit avec sa mère Hélène dans la plupart des calendriers byzantins.

 

L'ère du paganisme fait maintenant place à celle du christianisme.

 

 

Mahomet (570 à 632)

 

 

 

Mahomet apparaît dans une région du globe où, selon la légende, Adam et Ève auraient été chassés du paradis terrestre situé probablement dans le Croissant fertile.

 

C’est l’enceinte sacrée de Kaaba qui est à l’origine de l’Islamisme. Plus de trois cents idoles encombraient la cité. Les pèlerins y accouraient et devaient payer très cher pour interroger les oracles ou offrir des sacrifices aux idoles. Les usuriers y pratiquaient des taux d’intérêt élevés.

 

En 570, c’est dans ce contexte que naît à La Mecque Muhammad, fils d’un marchand. Son père meurt avant sa naissance et l'enfant est confié en bas âge à son oncle, Abu Talib, qu’il accompagne dans ses déplacements commerciaux.

 

En 595, à l’âge de 25 ans, il épouse une riche veuve qui lui donnera plusieurs enfants dont, Fatima, future épouse de son quatrième successeur. Il fait de nombreux voyages et rentre ainsi en contact avec des Hébreux et des Chrétiens.

 

Selon la tradition, au centre de la Mecque on retrouvait la Kaaba édifice de forme cubique dans lequel était conservé la « pierre noire» qui était vénérée à l’époque païenne et que Mahomet fait entrer dans le culte musulman. Lors de la reconstruction de l’édifice, Mahomet est désigné par le sort pour replacer la «pierre noire» à l’angle du nouveau bâtiment.

 

Selon la tradition orale, en 610, Mahomet se retire dans une grotte pour méditer et a une première vision durant laquelle il reçoit de l’ordre surnaturel de prêcher et d’inciter les hommes à la pénitence et la charité. De plus, il soutient la notion d’un Dieu unique. En 612, Mahomet entreprend son apostolat public.

 

En 615, on assiste à une émigration en Abyssinie des Arabes convertis à la nouvelle religion musulmane en raison de persécutions. En 619, il subit la mort de sa femme, Khadigia, et de son oncle. En 620, il épouse la veuve Saüda et se fiance avec Aïcha âgée de 17 ans. Ses visions se poursuivent et pendant une nuit il est miraculeusement transporté à Jérusalem qui devient une ville sacrée pour les musulmans.

 

En 622, en raison de l’hostilité dont il est l’objet, il quitte La Mecque pour Médine où il instaure les principes de sa nouvelle vie. Les mahométans comptent donc les années à partir de 622. En 624, le prophète initie une série de guerres. Mahomet instaure La Mecque comme le point où on doit se tourner.

 

En 629, après une courte guerre entre Médine et La Mecque, Mahomet entre pacifiquement à La Mecque pour vénérer «la pierre noire». Cependant, la guerre reprend et Mahomet marche sur La Mecque et où une fois la victoire acquise, il détruit tous les idoles et proclame la cité ville sainte de l’Islam.

 

Le 7 juin 632 Mahomet meurt à Médine.

 

Après sa mort, les musulmans se lancent dans plusieurs guerres de conquête. En 634, ils défont une armée de l’empereur de Byzance. Omar devient le nouveau calife en 634. Les Arabes vont conquérir successivement Damas, Antioche et Jérusalem. En 707, ils sont aux portes de l’Inde.

 

En 709, ils conquièrent l’Espagne en passant par le détroit de Gibraltar. Ils demeurent à Grenade jusqu’en 1492. Ils influencent considérablement la vie intellectuelle de l’Europe. Plusieurs universités, qui se développent en Espagne, enseignent l’astronomie, les mathématiques, la médecine etc. La langue arabe devient celle des intellectuels de l’époque. En 732, ils sont aux portes de Poitiers où ils sont arrêtés par Charles Martel, père de Charlemagne. En 1453, Constantinople tombe aux mains des Arabes. La Grèce et les États balkaniques passent sous la domination turque. Le monde musulman devient l’ennemi du christianisme d’où les différentes croisades qui s’organisent au cours des siècles pour libérer la terre sainte,

 

Le Coran demeure la plus grande richesse des musulmans. C’est la parole de Dieu inspirée à Mahomet pendant dix ans. Pour Mahomet, la Bible, l’Évangile et le Coran sont trois livres qui concordent. On doit les vénérer également.

 

L’Islam repose sur cinq piliers : la profession de foi, la prière rituelle, l’aumône, le jeûne et le pèlerinage. On connaît en Occident le monde musulman surtout à cause de la prière rituelle et le jeûne du Ramadan. L’aumône et le pèlerinage doivent se faire que si les conditions matérielles du Musulman le permettent.

 

L’Islam apporta à l’Occident plusieurs legs culturels. Ils vont répandre entre autres l’usage du papier et l’imprimerie. Ils inventent la boussole et implantent en mathématiques l’emploi des chiffres hindous et le zéro. Ils font également d’importants progrès dans l’étude de la médecine et de la pharmacologie. C’est dans les livres arabes que les médecins occidentaux vont chercher leurs connaissances.

 

Un monde nouveau apparaît avec une richesse artistique, philosophique et scientifique originale. Et tout cela fut l’œuvre d’un homme. Mahomet demeure l’une des grandes figures de l’histoire de l’humanité.

 

Hélas, son message a été repris et interprété par des intégristes qui ont divisé le monde musulman et lui ont donné en Occident une image péjorative. Souvent, le mot Islam est devenu à tort synonyme de violence et de soumission de la femme. Le monde musulman s’est également scindé en différents groupes qui vont même jusqu’à se combattre militairement entre eux.

 

Charlemagne (742-814)                                     

 


 

 L'ancêtre de Charlemagne, s'est illustré dans l'histoire par sa lutte contre l'invasion des Arabes. En effet, Charles, mieux connu sous le nom de Charles Martel, né en 689, prend sa place très jeune en accédant à la succession de son père, Pépin, comte d'Héristal, bien qu'étant fils illégitime.

 

Les Arabes remportent plusieurs batailles en Europe et après la prise de Bordeaux leur combat tourne en guerre de conquête. Le duc d'Aquitaine demande l'aide de Charles. Ce dernier réussit à mobiliser toutes les forces de la Gaule. Les deux armées se font face à Poitiers. Charles remporte une importante victoire à la suite de laquelle on lui donne le surnom de Martel.

 

Charles Martel va régner pendant 25 ans. Il rétablit l'ordre en Gaule et réforme l'Église. À sa mort, selon la tradition mérovingienne, son héritage est partagé entre ses trois fils Carloman, Pépin et Grippon.

 

Grippon fut assassiné par ses aînés et le royaume est partagé entre les deux frères restants : Carloman et Pépin. Carloman qui a le goût de la méditation, ou selon certains auteurs, qui a perdu ses appuis, abdique au bout de six ans et se retire dans un monastère. Pépin, connu également sous le nom de Pépin-le-Bref, est finalement couronné roi des Francs à Saint-Denis en présence de ses deux fils dont le futur Charlemagne.

 

 

Pépin conquiert la Lombardie dont il cède une grande partie au Pape en reconnaissance de l'aide qu'il lui avait apporté. De plus, il impose aux propriétaires terriens le versement d'une dîme (impôt devant correspondre à dix pour cent du revenu du sol). La dîme sera maintenue jusqu'à la Révolution française. À son décès en 768 Charlemagne devient roi des Francs.

 

Malgré le désaccord de sa mère, Charlemagne qui avait épousé Desiderata, fille du roi lombard, la renvoie et épouse, Hildegarde, à laquelle il resta fidèle jusqu'à sa mort. Par la suite, il aura deux autres épouses.

 

Charlemagne doit faire face aux Saxons et aux Maures qui sont de plus en plus menaçants. Il peut compter maintenant sur une armée organisée et disciplinée. En 774, il devient roi des Lombards. La même année, il se rend à Rome où il renoue avec le Pape Adrien une alliance qui renforce sa position dominante.

 

Après la Lombardie, Charlemagne va vaincre les Saxons. Il s'attaque à leur paganisme et ordonne des baptêmes collectifs. Dans un premier temps, les Saxons se soumettent, mais la révolte court toujours. Un jeune héros saxon se lève et s'oppose à Charlemagne. Widuking, noble et courageux il assume le rôle de guide spirituel. Charlemagne multiplie les expéditions punitives. Alors qu'il pense les avoir vaincus définitivement en 782, Widuking soulève toute la Saxe.

 

La vengeance de Charlemagne, revenu précipitamment, est terrible et plus de 4500 otages sont massacrés. Widuking finit par se rendre et reçoit le baptême. La résistance saxonne est définitivement terminée.

 

Mais la menace maure d'Espagne surgit. Les Mérovingiens détestaient les musulmans d'Espagne. Après la victoire de Charles Martel à Poitiers, les Maures affirment  toujours leur présence. À la demande d'une délégation de chefs arabes mécontents dont l'émir de Cordoue, il décide d'envahir l'Espagne. Il rêve d'une Espagne à nouveau chrétienne. Cependant les troupes de Charlemagne sont victimes d'une attaque surprise des Arabes et doivent se replier en vitesse.

 

Charlemagne doit renoncer à sa conquête. C'est ainsi que lorsque ses troupes épuisées traversent les Pyrénées, elles sont attaquées par les Basques et d'une façon particulièrement brutale à Roncevaux. Cette attaque coûte la vie à ses lieutenants les plus fidèles dont Roland, gouverneur de la Marche de Bretagne. Ce massacre est à l'origine de la geste dite La Chanson de Roland. Cette dernière raconte la fin de l'orgueilleux Roland qui avant de succomber sème la mort chez l'ennemi grâce à son épée, Durandal.

 

La bataille de Roncevaux telle que décrite dans La Chanson de Roland est presque entièrement le fruit de l'imagination. Ce document constitue un événement historique. Cette légende va faire le tour de l'Europe.

 

En 781, il est de nouveau à Rome où il fait couronner par le pape Hadrien deux de ses fils, Carloman et Louis, respectivement roi d'Italie et d'Aquitaine, assurant ainsi sa succession. Rapidement, il doit lutter contre le duc de Bavière, Tassilon III, qui se révolte à nouveau. Finalement, après plusieurs années de combat vers 793 il fait comparaître Tassillon et le destitue de tous ses droits  ainsi que sa descendance.  Désormais la Bavière est franque.

 

Son fils Carloman remporte une importante victoire sur les Avares et rapporte dans la capitale Aix-la-Chapelle le prestigieux trésor que les Avares avaient constitué au cours de plusieurs années de pillages.

 

Le pape, Léon III, est en grave danger et demande l'aide de Charlemagne. Ce dernier se montre peu empressé de donner suite à sa demande. Charles est bien décidé à obtenir la couronne impériale.

 

De connivence avec le Pape, le jour de Noël 780, Charlemagne est proclamé empereur. Ainsi la papauté s'assurait l'appui du plus puissant monarque d'Europe. En effet, Charlemagne a christianisé souvent par la force les peuples conquis. Pendant plus de 32 ans, Charlemagne avait assemblé un énorme empire qui formera la base de L'Europe.

 

Avec l'aide des monastères, il fonde des écoles où se côtoient la classe des nobles et celle des classes laborieuses. Il cherche à fonder une nouvelle aristocratie fondée sur les valeurs personnelles. Cette nouvelle élite est liée au trône par des liens religieux et personnels. Charlemagne est l'auteur de l'organisation administrative et sociale du sol de laquelle surgira tout le système politique, militaire et social de l'époque médiévale.

 

Charlemagne est un grand amateur des plaisirs de la vie. Doué d'une santé de fer, il aime la chasse à courre et est également un excellent nageur. Il dispose pour ce faire d'une piscine alimentée par des eaux thermales. Il n'aime pas le vin ni les ivrognes.

 

Charlemagne choisit de s'installer à Aix-la-Chapelle à cause entre autres de l'abondance des eaux thermales. Il s'y fait construire un vaste château dont il reste aujourd'hui qu'un chef-d'oeuvre : la chapelle palatine qui marque la naissance de l'architecture médiévale.

 

 

La renaissance carolingienne est due à l'essor économique grandissant. L'agriculture se développe rapidement. On assiste même à la naissance d'une industrie primitive : le textile. On réforme l'écriture en revenant aux caractères classiques.

 

Charlemagne favorise l'activité culturelle en faisant des dons aux monastères. Il multiplie les écoles auprès des abbayes, des évêchés, des résidences des nobles. Avec ce développement de l'éducation, les arts prennent un nouvel essor.

 

Pour élever le niveau culturel Charlemagne doit aller chercher à l'extérieur les intellectuels dont il a besoin particulièrement en Irlande, en Angleterre et en Italie. Ainsi, le niveau intellectuel du clergé est amélioré. Cet ensemble de mesures est maintenant connu sous le nom de Renaissance carolingienne. L'orfèvrerie carolingienne prend également un nouvel élan. L'or devient le matériau privilégié de cette expression artistique.

 

Sous Charlemagne on assiste à la reconstitution des bibliothèques. Chaque abbaye possède son atelier de copistes. Le travail des copistes ne se limite pas à la transcription des textes. En effet, les livres sont ornés d'enluminures qui en font des œuvres d'art. La rareté du livre lui donne une valeur marchande considérable. La possession d'un livre devient ainsi un privilège que seuls les individus plus fortunés peuvent se payer. Les volumes sont, pour la majorité, d'inspiration religieuse.

 

Au niveau administratif, Charlemagne contrôle étroitement le rapport entre le gouvernement central et les gouvernements provinciaux représentés par les ducs, comtes marquis etc. Un contrôle se fait par des hauts fonctionnaires investis de pouvoir très étendus.

 

L'empereur contrôle également le clergé en nommant lui-même les évêques. L'Église a pour mission de s'occuper des institutions scolaires et culturelles et des œuvres d'assistance comme les hôpitaux orphelinats etc. Charlemagne, à cause de ses interventions personnelles, tend à confondre  pouvoir temporel et  pouvoir religieux.

 

Charlemagne engendre une vingtaine d'enfants dont dix-huit survivent. Seuls les fils qu'il a eus avec son épouse, Hildegarde, sont considérés comme ses héritiers légitimes.

 

Le partage de son empire devient complexe. Ainsi, le titre d'empereur devait passer à son fils aîné. Le territoire est partagé entre son aîné, Charles, et ses deux autres fils Carloman et Louis.

 

Mais le sort devait en décider autrement. En effet, le 8 juillet 810, Carloman aussi connu sous le nom de Pépin, meurt en Italie. L'année suivante son fils aîné meurt à son tour à l'âge de 39 ans. Son seul hériter demeure le dernier de ses fils, Louis, dit le Pieux. Ce dernier reçoit de Charlemagne lui-même le titre d'empereur dans la cathédrale d'Aix le 11 septembre 813.

 

Ainsi, Louis se trouve investi s'en avoir à craindre des contestations ultérieures. Bien que brave et valeureux, Louis n'a pas le charme de son père. Mais Charlemagne n'a pas le choix. Le 28 janvier 814, Charlemagne s'éteint. Son corps est enterré dans la Cathédrale d'Aix-la-Chapelle.

 

Son empire passe à Louis-le-Pieux qui se révèle un souverain instable. Il procède à un profond changement en instituant le droit d'aînesse pour sa succession. L'empire irait donc à Lothaire l'aîné de ses fils. Mais ce plan va susciter d'âpres rivalités. En 841, les quatre frères s'affrontent et Lothaire est vaincu. L'empire ne survivra donc pas à son créateur.

 

Charlemagne peut être considéré comme le père de l'Europe. Il faudra près de mille ans pour que l'Europe moderne soit constituée.

 

Guillaume Le Conquérant (1027 à 1087)

 


 

Guillaume naît, en 1027 ou 1028, à Falaise en Normandie. Il est le seul fils illégitime de Robert le Magnifique, duc de Normandie. Sa mère, Arlette, est la fille Fulbert de Falaise, un préparateur mortuaire. Son père, Robert duc de Normandie, succède à son grand-père, Richard II, à la suite du décès prématuré de son oncle, Richard III, à l'âge de 20 ans. Robert sera d'ailleurs accusé de l'avoir fait empoisonner. En 1034, ce dernier part en pèlerinage à Jérusalem dans l'espoir d'avoir un héritier légitime. Avant de partir, il fait jurer fidélité à son fils Guillaume par les puissants de Normandie en cas de décès. Il meurt à Nicée, en 1035, lors de son retour.

 

Guillaume étant un bâtard, plusieurs nobles normands s'empressent de remettre en cause sa légitimité comme duc de Normandie. Le duché va alors traverser dix ans de troubles. Plusieurs successeurs potentiels meurent empoisonnés ou assassinés. Cependant, les principaux seigneurs et l'Église lui demeurent fidèles. Finalement, avec l'aide du roi de France, Henri I, le jeune duc part en guerre contre les rebelles normands et remporte une victoire décisive près de Caen en 1047.

 

Guillaume reprend alors en main les destinées du duché. Il épouse, Mathilde de Flandre, sa cousine vers 1050. Le pape l'interdit en raison de la consanguinité des deux époux. Ultérieurement, le pape Nicolas II reconnaît le mariage au prix d’une pénitence : celle de fonder deux hôpitaux et deux monastères. Ainsi, seront construits deux monastères, l'abbaye dite « aux Hommes » et l'abbaye dite « aux Dames » élevés à Caen où les deux souverains seront éventuellement enterrés.

 

Devenu puissant par son mariage, il suscite la crainte et la convoitise du roi de France Henry I. Celui-ci envahit la Normandie avec une puissante armée en février 1054. Malheureusement pour lui, son armée est anéantie par Guillaume et ses alliés. En février 1057, le roi de France fait une nouvelle tentative pour conquérir la Normandie. Mais encore une fois il est vaincu à la bataille Varaville. Cette victoire de Guillaume constitue un tournant pour son avenir politique, le duché de Normandie échappant pour longtemps à l'influence française. Guillaume rétablit l'ordre dans son duché par une habile politique de distribution des terres et un ferme contrôle sur la noblesse.

 

Guillaume et l'Angleterre

 

Au milieu du XIe siècle l'Angleterre est dirigé par Édouard le Confesseur qui a un attrait particulier pour la cour normande où il a trouvé refuge, en 1013, lorsque son père est chassé du trône. Il va y séjourner une trentaine d'années avant de revenir en Angleterre pour y être couronné roi. Comme il n'a pas d'héritier, Édouard aurait fait des promesses pour sa succession éventuelle à plusieurs de ses grands féodaux. Plusieurs légendes existent sur les véritables faits qui ont eu lieu avant le décès d'Édouard. Il semble en tout cas que de multiples liens existaient entre l'Angleterre et la Normandie.

 

Édouard décède, le 5 janvier 1066, en désignant Harold d'Angleterre comme héritier. Hors, ce dernier avait précédemment, lors d'un voyage en Normandie, prêté un serment de fidélité à Guillaume qui l'avait fait chevalier. Lorsqu’Harold monte sur le trône d'Angleterre, Guillaume convoque ses barons pour les convaincre de se lancer à la conquête de l'Angleterre avec l'appui du pape Alexandre II.

 

Il rassemble une flotte d'environ 600 navires et une armée de 7000 hommes. C'est une armée composée de plusieurs ethnies. Il fait la promesse à plusieurs jeunes nobles de les récompenser une fois la conquête complétée. Entre temps, Harold doit combattre le roi norvégien, Harad, qui a également envahi l'Angleterre. Il remporte une victoire définitive à Stamford Bridge, mettant ainsi fin à plusieurs siècles d'invasion des vikings en Angleterre. Cependant l'armée anglaise est épuisée.

 

L'armada normande débarque le 28 septembre 1066 quelques jours seulement après la bataille de Stamford Bridge. Le 14 octobre au matin, la bataille d'Hasting s'engage. Elle sera longue et diversifiée. En effet, le sort favorise en alternance les Anglo-saxons et  les Normands. Finalement, des chevaliers normands atteignent Harold qui tombe sous les coups. Sans chef, l'armée-saxonne est mise en déroute.

 

Malgré la défaite les Anglais continuent la bataille à l'intérieur du pays et Guillaume doit poursuivre sa conquête. Il prend Winchester où se trouve le trésor royal.

 

Puis, les Normands encerclent Londres. Sans résistance, Guillaume entre à Londres et lance la construction de la Tour de Londres. Il reçoit la couronne anglaise le 25 décembre 1066 dans l'abbaye de Westminster.

 

Après son couronnement, Guillaume reste d'abord en Angleterre pour consolider son pouvoir et s'assurer le support des seigneurs anglais. Lors de son voyage en Normandie, il confie à son demi-frère, Oden de Bayeux et à Guillaume Fitz Osbern, la gestion du royaume. Ces deux fidèles, ayant joué un rôle décisif durant la conquête reçoivent en récompense de vastes territoires.

 

En décembre 1067, Guillaume est de retour en Angleterre. Il doit entreprendre de nouvelles expéditions militaires pour venir à bout des rébellions anglo-saxonnes. En plus, Guillaume doit subir l'invasion des Danois. Les seigneurs normands ne pouvant contenir l'envahisseur à qui se sont joints plusieurs seigneurs locaux, il décide de prendre en main la situation. Pour mettre fin à une situation récurrente, il décide de poursuive une campagne de dévastation. Il arrive à Winchester pour la Pâques 1070. Il reçoit trois légats du pape Alexandre II et se fait couronner officiellement roi d'Angleterre. Le clergé est réformé et la majorité des évêques est désormais normande.

 

Malgré tout, les vingt dernières années de son règne sont marquées par de multiples révoltes intérieures autant en Angleterre qu'en Normandie. Guillaume subit une première défaite à Dol près du duché de Normandie, ce qui met sa réputation d'invincibilité en danger. Son fils aîné, Robert, entre à son tour en rébellion. Il semble que Guillaume refuse de partager le pouvoir avec son fils. Après de rudes combats, Guillaume confirme Robert comme son héritier.

 

La reine Mathilde avec qui Guillaume forme un couple solide tombe malade et meurt le 2 novembre 1083. Selon sa volonté elle est inhumée dans l'Église de la Sainte Trinité de Caen (l'abbaye des Dames).

 

En 1084, pendant son séjour en Angleterre on procède à la rédaction du Domesday Book qui est  un inventaire de toutes les possessions de son royaume dans le but évident de récolter plus d'argent et d'impôts.

 

Guillaume revient en Normandie à l'automne 1086. Alors qu'il semble handicapé et souffrir d'obésité, il retourne dans sa capitale où il agonise pendant quelques jours au prieuré de Saint-Gervais où il décède le 9 septembre 1087.

 

Mais avant de mourir il règle sa succession : il confie à son fils aîné Robert le duché de Normandie, tandis que son deuxième fils, Guillaume le Roux, reçoit la couronne d'Angleterre. Son troisième fils Henri reçoit de l'argent. Son corps est inhumé dans l'abbaye de Saint-Étienne « l'abbaye aux Hommes » à Caen.

 

En 1562, sa tombe est vandalisée pendant la guerre des religions et de nouveau pendant la révolution française. Sous la dalle actuelle, il ne reste de son squelette qu'un fémur et une mâchoire, tous les deux sauvés in extrémis.

 

L'administration de l'Angleterre et de la Normandie sous Guillaume.

 

Dans un premier temps il faut souligner que le duc garde l'Église sous sa tutelle en nommant les évêques et les abbés. Il se montre d'ailleurs généreux avec elle. En Angleterre, Guillaume introduit de profonds changements par l'intégration de la loi normande au système anglais. Il faut rappeler la commande du Domesday book, l'équivalent d'un recensement moderne.

 

Une des actions les plus importantes est la redistribution aux seigneurs normands des terres saisies à l'aristocratie anglo-saxonne, s'assurant ainsi leur fidélité. L'administration de la Normandie et de l'Angleterre vont rester séparée. Guillaume voyage constamment entre ses deux territoires mais à partir de 1072 il réside surtout sur le continent. Il conserve un impôt foncier basé sur la valeur des terres. Il possède à titre personnel le contrôle de tous les domaines royaux et de d'autres terres arrachées à son rival Harold et sa famille. Il est un des hommes les plus riches de l'Europe.

 

Ce souverain a changé le destin d'un pays et de tout un peuple. Il a donné à l'Angleterre les bases juridiques qui vont la définir pendant des siècles.

 

Marco Polo (1254 à 1324)

 

 

Marco Polo est un personnage légendaire qui a marqué l'histoire par son Livre des Merveilles dans lequel il nous fait connaître l'Asie centrale et orientale. Cet œuvre devient un best seller et révèle aux Européens un autre monde, celui de la mystérieuse Asie.

 

Marco Polo naît le 15 septembre 1254 à Venise dans une famille de marchands. Il est élevé par son grand-père également marchand. L'histoire commerciale de la famille commence avec une expédition commerciale que son père, Niccolo, et son oncle Matteo font en se rendant jusqu'à Pékin où le Grand Khan les reçoit amicalement. Partis en 1255, ils ne seront de retour à Venise qu'en 1269. Le Gand Khan leur propose le monopole commercial entre la Chine et la Chrétienté en demandant en échange l'envoi d'une centaine de savants et artistes pouvant le mieux illustrer le monde occidental.

 

Lorsqu'ils sont de retour, les Polo doivent attendre trois ans pour l'élection d'un nouveau pape. Lorsqu'ils repartent avec Marco cette fois, à défaut d'une centaine de savants ils rapportent de l'huile sainte de Jérusalem. De plus, Niccolo et son expédition ramène avec eux une nouvelle technique militaire les pierrières qui vont grandement aider les Mongols dans leurs guerres futures.

 

Leur seconde voyage (1271), dont Marco fait partie, les amènent d'abord en Géorgie et au Golfe Persique. Ils traversent ensuite la Perse pour reprendre le vieil itinéraire de la route de la soie pour atteindre finalement la Chine. Les Polo arrêtent plus d'un an à Ganzhou où ils font de bonnes affaires. Pendant leur séjour en Chine, Marco Polo accomplit plusieurs missions pour le Grand Khan tant en Chine que dans l'Océan Indien, la Corée, la Birmanie etc. En 1292, la famille Polo est désireuse de retourner à Venise après toutes ces longues années.

L'empereur accepte de les laisser retourner à Venise mais à la condition de remplir une dernière mission. Ils accompagnent une princesse destinée à épouser un Khan de Perse. Ils sont finalement de retour à Venise en 1295.La même année, Marco Polo fait armer une galère pourvue d'une perrière afin de participer à un combat contre la ville de Gênes. Il est fait prisonnier au cours d'une bataille navale. C'est à Gênes, à partir de 1298, qu'il dicte ses souvenirs à un compagnon d'infortune, le trouvère Rusticien de Pise. Cet ouvrage est plus qu'un simple récit de voyage, mais un portrait ethnique, géographique et économique de la Chine. Ce livre va profondément marquer l'imaginaire européen.

 

Il connaît un tel succès qu'il est traduit dans la plupart des langues médiévales. Les grandes découvertes des Temps modernes origine de l'influence de ce livre.

 

Le manuscrit original a été perdu, mais on connaît 143 manuscrits d'époque dont le plus remarquable le manuscrit franco-italien de la Bibliothèque nationale de France. Plusieurs éditions viennent d'un manuscrit de 1795 (copie d'un exemplaire latin de 1470). L'édition française faite à partir de ce manuscrit date de 1955.

 

 

Après sa libération en 1299, il épouse Donata Badoer et aura trois filles. Il devient un commerçant influent et prospère de Venise. Il décède à Venise en 1324 et est enterré à l'église San Lorenzo, mais sa tombe est disparue à la suite des différentes restaurations de l'édifice.

 

                                                                                                                          

Johannes Gutenberg (1400 à 1468)

 

 

Gutenberg est né vers 1400. Il est le troisième enfant d'une famille aisée. À cause de son niveau social, il a probablement fréquenté l'université. Entre 1434 et 1444, sa famille s'installe à Strasbourg où il fait son apprentissage en orfèvrerie. C'est ainsi qu'il s'initie à la ciselure et la maîtrise des alliages, ce qui va lui permettre de concevoir des caractères d'imprimerie résistants et reproductibles.

 

De retour à Mayence en 1448, il continue à travailler sur son invention. En 1450, il demande à un riche banquier, Johann Fust, de l'aider à financer son projet. Il passe avec ce dernier un contrat où il engage sa presse et ses outils et doit en plus payer 6% d'intérêt. Pour avoir des revenus suffisants les deux actionnaires choisissent le seul livre qu'on pourra vendre en plusieurs exemplaires : la Bible.

 

Gutenberg perfectionne les principaux éléments de son invention :

-la technique de reproduction des caractères

-la presse à bras

-l'encre d'impression

 

La mise au point de la presse prend plus de temps que prévu. Les premiers investissements de Fust sont insuffisants, forçant celui-ci à faire de nouveaux investissements. Finalement Gutenberg imprime la Bible à environ 180 exemplaires. Quarante-huit de ces derniers sont conservés imprimés sur papier et douze sur parchemin. La Bible composée à partir de la Vulgate de Saint-Gérôme est considérée comme l'oeuvre la plus techniquement complexe et la plus belle de l'imprimerie de Gutenberg, chaque page du manuscrit étant composée de caractères gothiques se divisant en deux colonnes de quarante-deux lignes.

 

Cependant, l'impression des livres connaît un succès mitigé. Gutenberg entre en conflit avec Fust, son commanditaire, qui se plaint du peu de rendement sur son investissement. Fust prend alors en main l'imprimerie qui opère maintenant sous son nom. Pour rentabiliser l'atelier il diversifie sa production. De plus, il va s'installer à Paris où il meurt en 1466.

 

De son côté Gutenberg tente de relancer son atelier avec une nouvelle édition de la Bible. Très endetté, il est sauvé du désastre financier par l'archevêque de Mayence, Adolphe II, qui le nomme gentilhomme bénéficiant ainsi d'une rente à vie. Il meurt en 1468 à Mayence où il est enterré.

 

Pendant longtemps l'histoire conteste à Gutenberg l'invention de l'imprimerie. Mais plusieurs lettres de l'époque confirment sa paternité de cette invention.

 

L'invention de l'imprimerie est considérée comme un événement majeur de l'histoire de l'humanité. Le savoir n'est plus réservé aux clercs et quelques membres de la noblesse. L'humanisme prend ainsi son envol.

 

 

Jeanne d'Arc (1412 à 1431)

 

 

 

Jeanne d'Arc, connue comme « la Pucelle d'Orléans » et depuis le XIXe comme « mère de la nation française » reçoit la mission divine de délivrer la France de l'occupation anglaise. Elle parvient à conduire les troupes françaises contre les armées anglaises en levant le siège d'Orléans et en menant  le dauphin à Reims où il est sacré roi de France. Jeanne contribue ainsi à inverser le cours de la guerre de Cent Ans.

 

Jeanne d'Arc est née vers 1412 à Domrémy, (Lorraine), village qui relevait du royaume de France pendant la guerre de Cent Ans qui oppose le royaume de France au royaume d'Angleterre. Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée, elle fait partie d'une famille de cinq enfants. Jeanne est une jeune femme courageuse dont le franc-parler et l'esprit de répartie sont révélés lors de son procès.

 

Le contexte politique est important pour comprendre son rôle. Le roi de France, Charles VI, ne dispose pas de toutes ses facultés mentales. La légitimité de son fils, Charles, héritier du trône est contestée du fait des aventures extra-conjugales de sa mère Isabeau de Bavière. Le pays est divisé par une guerre civile qui est profitable aux Anglais. Alliés au duc de Bourgogne, les Anglais peuvent imposer le traité de Troyes par lequel Henri V d'Angleterre se marie à Catherine de Valois fille de Charles VI. La couronne devant revenir à leur descendance réunissant ainsi les deux royaumes. Ce traité est contesté par la noblesse française et à la mort de Charles VI, en 1422, la France n'a plus de roi ayant été sacré. La couronne de France est alors revendiquée par le roi d'Angleterre.

 

L'Angleterre contrôle alors le Sud-Ouest de la France de même que la plupart des régions du Nord sauf la Bretagne.

 

À treize ans Jeanne affirme avoir entendu dans les jardins de son père les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l'archange saint Michel lui demandant de libérer le royaume de France.

 

Dans un premier temps, son oncle l'amène à Robert de Baudricourt en vue d'obtenir les lettres de crédit pour pouvoir pénétrer à la Cour. Ce qui se termine par un échec. En 1429, son village ayant été envahi par les Anglo-bourguignons, elle se réfugie avec sa famille à Vancouleurs. Elle y acquiert une certaine notoriété comme guérisseuse.  Finalement, elle finit par être prise au sérieux par Baudricourt qui lui donne une escorte de six hommes. Elle traverse incognito les terres bourguignonnes et se rend à Chinon où elle est finalement autorisée à voir le Dauphin Charles.

 

Reçue par le Dauphin, elle lui explique  sa mission et annonce quatre événements : la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et  du duc d'Orléans.

 

Charles donne son accord pour envoyer Jeanne à Orléans avec un convoi de ravitaillement. Elle arrive à Orléans le 29 avril. Elle redonne aux soldats français une énergie nouvelle qui contraint les Anglais à lever le siège de la ville. À cause de cette victoire, on la surnomme « la Pucelle d'Orléans ». Après le nettoyage de la vallée de la Loire et la victoire de Patay, Jeanne se rend à Loches et persuade le Dauphin de se faire sacrer à Reims. Pour arriver à Reims, le Dauphin doit traverser un territoire sous domination bourguignonne. Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims en présence de Jeanne d'Arc, Charles VI est sacré par l'archevêque de Chartres. Cette partie de sa vie constitue l'apogée de la vie active de Jeanne d'Arc. Décriée par les uns, considérée comme un génie militaire par les autres, Jeanne d'Arc marque de façon indélébile l'histoire de France.

 

Jeanne reprend le combat avec ses propres troupes. Elle se considère comme un chef de guerre indépendant. La fin approche. En effet, elle est vendue aux Anglais le 21 novembre 1430 pour dix mille livres et confiée à l'évêque, Pierre Cauchon, allié des Anglais.

 

Lors de son procès qui dure du 21 février au 23 mai 1431, elle est accusée d'hérésie. Plus de cent vingt personnes vont participer à son procès dont plusieurs ecclésiastiques qui y sont forcés. Soixante-dix chefs d'accusation sont portés contre la Pucelle. Jeanne est incitée à reconnaître ses fautes.

 

Dans un premier temps, sous la promesse qu'elle sera emprisonnée dans une prison ecclésiastique elle reconnaît avoir menti à propos de ses voix et se soumet à l'autorité de l'Église. Elle est alors remise aux Anglais. S'estimant trompée, elle se rétracte deux jours plus tard. Le tribunal la condamne finalement au bûcher. Le 30 mai 1431, elle est brûlée au Vieux-Marché de Rouen. Le cardinal de Winchester insiste pour qu'il ne reste rien de son corps.

 

Elle sera réhabilitée, une première fois, 26 ans plus tard. L'anoblissement accordé par Charles VII va causer des problèmes. Aucune terre ne lui sera attribuée contrairement à la coutume de l'époque. Par ses frères et sœurs elle a une nombreuse descendance.

 

Jeanne d'Arc est très populaire de son vivant. Sa chevauchée vers Reims la fait connaître même à l'étranger. Par contre, pour l'autorité religieuse de la Sorbonne le comportement religieux de Jeanne d'Arc devient une menace contre leur autorité dans les luttes d'influences à l'intérieur de l'Église.

 

Elle fut un chef indéniablement charismatique face à l'Angleterre qui bénéficiait d'un avantage psychologique très important face à l'état d'abattement de la population en France. Jeanne  réussit  à inverser cette tendance psychologique.

 

Depuis le XIXe siècle, les exploits de Jeanne d'Arc ont été usurpés pour servir à des dessins politiques. Par contre, Jeanne a été réhabilitée en 1817 par le livre de Philippe-Alexandre Le Brun. Le travail rigoureux de cet historien basé sur des documents originaux va contribuer dans les années qui suivent à lui redonner ses titres de noblesse.

 

Elle est béatifiée le 18 avril 1909 et canonisée le 16 mai 1920. Sa fête légale est promulguée le 10 juillet 1920 par le Président de la République Paul Deschanel et fixée au second dimanche de mai. Sa fête religieuse est célébrée le 30 mai, jour anniversaire de son martyr. Dans le monde entier, Jeanne est une personnalité mythique qui a inspiré des œuvres historiques, littéraires, musicales, dramatiques et cinématographiques.

 

Christophe Colomb (1451-1506)

 

 

Christophe Colomb naît à Gênes en 1451 la même année qu'Isabelle de Castille. Son père, Dominique, est un humble aubergiste. Gênes est alors une puissance maritime importante. Par contre, au XVe siècle, elle est surtout connue par ses banquiers et ses armateurs qui sont présents partout en Europe. L'Espagne s'apprête alors à dominer le nouveau monde. En effet, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille réalisent l'union des deux royaumes par leur mariage en 1469. En 1492, l'année de la découverte du nouveau monde, le dernier royaume musulman de la péninsule, Grenade, tombe.

 

On connaît peu de détails sur la jeunesse de Colomb. Il serait arrivé au Portugal en août 1476 alors que le navire sur lequel il navigue est attaqué par une flotte franco-portugaise. Il se retrouve à Lisbonne où il rejoint son frère. Vers 1479, il va faire de nombreuses lectures sur l'histoire dont le Livre des Merveilles de Marco Polo. À cette époque, les Portugais cherchaient une route des Indes. En 1478, il retourne pour une dernière fois à Gênes. Durant la même période, il épouse Felipa Moniz-Perestrello, noble dame portugaise. En 1480, naît son premier fils, Diego. Colomb, qui habite l'île solitaire de Porto Santo, rêve de partir à la découverte d'une nouvelle route vers les Indes. Pour réaliser ce rêve, il lui fallait l'appui d'un roi. Il fait une veine tentative près de Jean II, roi du Portugal.

 

C'est au monastère de Rabida près de Cadix, où il se rend avec son fils, qu'il fait la rencontre du père Juan Pérez, le confesseur de la reine Isabelle. Il y fait également la connaissance du père Antoine Marchena. Colomb leur fait le récit de ses rêves et de ses déceptions. Ce sont eux qui l'envoient à Séville et le recommande au duc de Medina  Grand d'Espagne et armateur. Ce dernier le recommande fortement à son tour à la reine Isabelle qui lui ordonne de se présenter à Cordoue où elle séjourne. Cette rencontre sera déterminante.

 

Lorsqu'il rencontre la reine pour une première fois, Isabelle et son époux Fernand consacrent toutes leurs énergies à la guerre de Grenade. Entre 1486 et 1492, Colomb doit attendre,  le momentum n'est pas bon. Après une seconde tentative ratée auprès du roi Jean II du Portugal, Colomb revient à la cour d'Espagne. Il est finalement convoqué une deuxième fois à la cour de la reine Isabelle. Il se rend à Grenade le 2 janvier 1492. Grâce au financement des milieux banquiers italiens installés en Espagne, Colomb obtient finalement l'autorisation pour partir vers le Nouveau Monde.

 

D'autres difficultés surgissent lorsque Colomb réclame le dixième de tous les profits que l'on pourrait faire. Finalement, on accepte ses conditions et la flotte de trois navires lève l'ancre pour le Nouveau Monde le 3 août 1492. Après une brève escale aux Canaries, la flotte repart toutes voiles dehors franc Ouest. Le 7 octobre, un coup de bombarde venant de la Nina annonce une terre en vue. Le 12 octobre 1492, Colomb aborde une île des Bahamas qu'il nomme San Salvador. Il va y rester 96 jours. Il explore plusieurs îles dont celle d'Haïti qu'il nomme Hispaniola.

 

Son retour est célébré de façon triomphale à Barcelone. Il ramène six indigènes. Mais son triomphe est éphémère. Pour son second voyage, en 1493, il arrive avec 17 navires et 1200 hommes. Il explore plusieurs nouvelles îles. En 1496, il est de retour de son deuxième voyage. Le charme est rompu et Colomb devra attendre trois ans avant de pouvoir repartir.

 

Lors de son troisième voyage il atteint Hispaniola le 31 août 1498. Il doit alors faire face à une mutinerie. De plus, les galériens embarqués sur ses navires s'unissent aux rebelles. C'est à ce moment qu'un enquêteur royal se présente avec la mission d'enquêter sur la situation confuse de Saint-Domingue. Il recueille les témoignages des ennemis de Colomb et procède peu après à son arrestation. Colomb est enchaîné et retourné illico en Espagne pour faire face à la justice espagnole.

 

Six semaines après son retour on lui enlève finalement ses chaînes. Il comparaît devant ses souverains qui lui promettent que justice sera rendue. Finalement, en 1502, il obtient quatre caravelles pour retourner dans le Nouveau Monde. Son fils Fernando accompagne son père déjà malade. Les caravelles naviguent le long des côtes. Il séjourne un an en Jamaïque. Ce n'est qu'en 1504 qu'il acquiert une nouvelle caravelle pour retourner en Espagne.

 

À son retour, en novembre 1504, personne ne s'intéresse réellement à lui toute l'attention de la nation étant portée sur le décès de la reine Isabelle. Colomb suit la cour dans ses déplacements et revendique ses droits.

Le roi accepte en dernier lieu que ses titres de vice-roi et gouverneur d'Hispaniola passent à son fils Diego. Retiré dans un couvent franciscain il meurt le 20 mai 1506.

 

Sa passion, sa volonté, son talent de marin ont  contribué à ouvrir l'Europe au monde.

 

Leonard de Vinci (1452-1519)

 

 

Il est né le 15 avril 1452 et était le fils de Piero da Vinci et de Caterina di Piero. Il est le fils naturel d’un notaire du pays et d’une paysanne. À cinq ans, il est admis dans la famille de son père. Sans enfant, son père lui porte une grande affection. Dès sa jeunesse, il fait preuve d’une curiosité intellectuelle. Il entre à l’atelier de Verrocchio à l’âge de 14 ans au moment où sa famille s’installe à Florence. Vinci est surtout un autodidacte. Il refuse d’être trop influencé par ses contemporains. Il s’intéresse à beaucoup de choses mais passe rapidement d’un domaine à un autre sans prendre le temps de rien approfondir. C’est le propre des grands esprits du temps.

 

En 1472, il entre dans la Compagnie des peintres de Florence. En 1473, c'est le premier dessin daté de Leonard. En 1478, il reçoit une commande pour la décoration de l’église de Scopeto, ce sera l’Adoration des Mages qui restera inachevée.

 

Leonard  offre ses bons offices aux seigneurs de son temps pour les services les plus diversifiés. De 1482 à 1500, il est à l’emploi de Ludovic el More et s’intéresse alors à la canalisation des rivières et à la fabrication des machines de guerre. Il s’occupe des fortifications pour le compte de César Borgia. À Rome, il s’intéresse au corps humain. Il étudie également les lois qui règlent l’ombre et la lumière qui prennent une place importante dans ses tableaux. Il travaille durant une longue période sur certaines peintures. Ainsi il prend trois ans à terminer La Cène, qu’il produit pour un couvent de Milan. Il doit avoir recours constamment à des commanditaires pour le soutenir financièrement.

 

Sans femme et sans famille, Léonard de Vinci adopte un jeune paysan le célèbre Salaino. Menteur et voleur, le beau jeune homme se révèle un mauvais sujet pour son père adoptif. Vinci lui pardonne tout. Lui, si économe, lui permet les plus folles dépenses. Malgré tous ces gestes discutables, il accompagne le maître dans tous ses déplacements. Avec le temps, Salaino deviendra un artiste réputé de son époque.

 

En 1507, Léonard est nommé peintre et ingénieur à la cour de Louis XII de France. Il peint la Joconde, le Bacchus, la Leda, et le Saint-Jean-Baptiste. Tout le mystère demeure sur le modèle de la Joconde. Ce tableau commencé à Florence pour le compte de François del Giocondo qui lui demande de faire le portrait de son épouse, Monna Lisa. Plusieurs théories sont élaborées au cours des siècles sur la véritable identité du modèle qui va l’inspirer. C’est certainement l’œuvre la plus connu de Vinci.

 

En 1515, il quitte Milan pour Rome où il s’installe au palais du Belvédère, protégé par Julien de Médicis, frère du Pape Léon X. À partir de 1501, il se consacre à la géométrie puis en 1504, il travaille à des projets liés à l’hydraulique. Vers 1510, il revient à l’étude de l’anatomie. Il commence à cette époque une peinture bien connue la Vierge et l’enfant. L’œuvre inachevée le suivra dans sa retraite en France. Elle fait partie aujourd’hui du patrimoine de la France. Lui, qui était d’esprit pacifique, développe la passion des engins de guerre pour différents seigneurs de son époque. Ainsi, il invente un nouveau mélange pour la poudre à canon.

 

Il consacre une partie de ses recherches sur le vol. Il se lance dans plusieurs projets pour faire voler l’homme par des moyens mécaniques. Il conçoit le principe du parachute et de l’hélice de l’hélicoptère. Il est ainsi bien en avance sur son époque. Leonard de Vinci est un des rares génies universels. Il est attiré par toutes les branches du savoir de l’époque.

 

Sa dernière œuvre connue est son Saint-Jean-Baptiste qui fut peinte lors de son séjour à Milan entre 1506 et 1515. L’œuvre offerte au roi d’Angleterre, Charles I, par le roi de France, Louis XII, revient plus tard en France rachetée par Louis XIV.

 

1516 marque une période importante de sa vie. Il accepte l’invitation du roi de France et s’installe au château de Cloux. En 1518, il s’occupe des fêtes célébrant le baptême du dauphin. Il décède le 2 mai 1519 à Amboise.

 

Ainsi au cours de sa vie, Leonard de Vinci peut exercer son art grâce à des protecteurs puissants : Ludovic le More, César Borgia, Charles d’Amboise, Julien de Médicis et finalement François I, roi de France. Il aurait été impossible à Vinci de devenir le célèbre artiste que l’on connaît sans l’apport de ses riches protecteurs. Homme de la Renaissance, Leonard de Vinci apparaît comme appartenant à la modernité par ses inventions mécaniques, son rêve de conquérir le ciel etc…C’est un visionnaire. Il peut certes être considéré comme le génie universel par excellence.

 

Michel-Ange (1475-1564)

 

 

 

Michel-Ange est né le 6 mars 1475 à Capresse. On sait peu de chose sur sa mère, Francesca di Miniato del Sera. Elle décède en 1481. Les Buonarroti font partie d'une famille plébéienne dont les traces remontent à plus de deux siècles. Michel-Ange a une relation difficile avec son père, un marchand. Cependant, lorsque ce dernier se rendit compte que le pinceau et le burin pouvaient être payants il pardonna à son fils.

 

Les premières années de Michel-Ange se font à Florence qui est sous la domination de la famille Médicis et de Laurent en particulier. Laurent reste le seul maître de Florence après l'assassinat de son frère Julien. Il est un grand mécène, mais il décède en 1492.

 

Très tôt, Michel-Ange suscite l'intérêt de Laurent Médicis. Michel-Ange habite le palais de Via Larga où il est logé et nourri. Il y rencontre plusieurs mentors dont le peintre Botticelli. Pour Michel-Ange, la peinture et la sculpture deviennent l'expression d'un même but : la traduction de la forme. Malheureusement, Laurent Médicis décède et ses successeurs portent peu d'intérêt pour l'art ce qui force Michel-Ange à quitter la cour et à retourner chez son père. Avec le temps, l'étude du nu devient pour lui le témoignage de la perfection.

 

En 1494, devant l'invasion de Florence par Charles VIII, roi de France, il se réfugie à Venise et ensuite à Bologne. L'année suivante il est de retour à Florence. L'inspiration chrétienne est toujours présente en lui et il va lutter contre l'inspiration païenne découverte avec l'Antiquité. En 1498, il travaille à la Pieta créée pour orner le tombeau d'un cardinal français, Jean de Lagraulas. En 1501, il conçoit son admirable David.

 

Puis en 1505, il est à Rome où, Jules II, devenu pape veut lui confier l'édification de son tombeau. Il y travaille avec des artistes célèbres comme Raphaël et l'architecte Bramante. Michel-Ange va privilégier  le marbre de Carrare. Cependant, pour de multiples raisons ce monument ne sera jamais exécuté. En 1508, Jules II lui confie une de ses œuvres majeures, la décoration de la Voûte de la Chapelle Sixtine qui sera terminée en 1512. Michel-Ange s’active pendant quatre ans  de façon continue à peindre sur un chevalet  cette fameuse fresque.

 

L'ennemi le plus acharné de Michel-Ange est Donato Bramante, l'architecte qui travaille à la reconstruction de la basilique Saint-Pierre. Bramante est un grand seigneur qui dépense sans compter pendant que Michel-Ange se contente d'une vie de style monacal. Bramante voudrait consacrer tout l'argent disponible à la basilique. C'est ainsi que dans le but d'éloigner Michel-Ange, Bramante avait persuadé Jules II de lui confier le soin de décorer la voûte de la chapelle Sixtine.

 

Le piège de Bramante deviendra le plus grand triomphe de Michel-Ange. En effet, quarante ans plus tard, le pape, Paul III,  le charge de finir l'édification de Saint-Pierre. Il reprend les plans de Bramante et couronne la basilique par sa grandiose coupole. En 1529, il est nommé gouverneur des fortifications et s'occupe des travaux de la citadelle de Pise. Il organise la défense de Florence. Après la chute de la république Florentine, il reprend les travaux sur les Tombeaux des Médicis.

 

En 1530, au moment où il termine la décoration de la Chapelle Sixtine il fait la rencontre de Vittoria Colonna qu'on surnomme la « marquise ». Une affinité profonde les réunit. Cette amitié durera jusqu'à la mort de Vittoria, le 25 février 1547.

 

C'est en 1536, qu'il s’affaire sur les travaux du Jugement dernier. En 1542, il s'active aux fresques de la Chapelle Pauline. En 1547, il est nommé directeur de la Fabrique de Saint-Pierre et il fait le projet de transformer la Place du Capitol.

 

Durant les dernières années de sa vie, il va oeuvrer à de multiples projets dont la réalisation de l'église de Sainte-Marie-des-Anges dans les Thermes de Dioclétien.

 

Michel-Ange est toujours profondément chrétien. Sa religion devient plus vigoureuse avec la maturité. Il mène une vie simple en opposition de celle des prélats mondains de la Renaissance. Il vivra assez vieux pour connaître le Concile de Trente et le début de la réforme religieuse dans l'Église catholique.

 

Les sculptures de Michel-Ange inachevées sont plus nombreuses que celles qu'il a terminées.

Pour l'artiste, les possibilités illimitées que recèle le non-défini sont fascinantes. Elles demeurent le reflet de son art.

 

Il décède à un âge très avancé le 18 février 1564. Sculpteur, peintre, architecte, Michel-Ange est tout cela. Son génie est à la hauteur de sa volonté. La valeur exceptionnelle de ses œuvres est égale à la rigueur de sa pensée.

 

Martin Luther (1483-1546)

 

 

Martin Luther est né à Eisleben, en Saxe, le 10 novembre 1483. Il est le fils de Hans  Luther et de Marguerite Zidler. Son père, d'abord mineur, devient exploitant d'une mine de cuivre et d'une fonderie et acquiert ainsi le statut de bourgeois. Il désire fortement que son fils devienne juriste. C'est ainsi que Luther est envoyé pour ses études primaires et secondaires dans les écoles latines de Mansfeld, puis de Magdebourg et Eisenach. À dix-huit ans, il entre à l'université d'Erfurt où il obtient un baccalauréat et une maîtrise en 1505. Après avoir étudié brièvement le droit il se sent attiré par la théologie et la philosophie. Pour lui, la raison ne saurait attirer l'homme vers Dieu. L'homme ne peut étudier Dieu qu'à travers la révélation divine. Les textes sacrés deviennent essentiels.

 

Il entre dans une confrérie augustine à Erfurt, le 17 juillet 1505. Son père est furieux. Il croit que Luther va devenir un fainéant. Ordonné prêtre en 1507, Luther est nommé professeur de philosophie à Erfurt. En 1512, il devient docteur en philosophie et  offre l'enseignement biblique à l'université de Wittemberg.

 

Il est difficile de savoir le moment précis où Luther se détache de l'Église catholique. En effet, on sait qu'il en arrive à la conclusion que l'homme doit accepter son état de pécheur. Il dénonce fortement le monnayage des indulgences et s'oppose ainsi au pouvoir papal.

 

En fait, le conflit avec la papauté se déclare en 1517, lorsque le pape Léon X « met en vente » des indulgences pour payer la construction de la basilique Saint-Pierre. Luther dénonce violemment le commerce des indulgences et demande à l'archevêque de Mayence de ne pas cautionner cette pratique. Léon X lui ordonne de se rétracter.

 

En réponse à l'ordre papal, il rompt avec l'Église catholique en 1521. Un an plus tard, il est excommunié. Non seulement Luther lutte contre la vente des indulgences, mais il met en cause l'infaillibilité des conciles. En avril 1521, il est mis au ban de l'Empire.

 

Malgré tout, Luther dispose d'un soutien populaire assez large. Dès que sa condamnation est prononcée, il reçoit la protection de l'électeur de Saxe qui le met à l'abri au château de Thuringe où il réside pendant plusieurs mois. C'est là qu'il commence la traduction de la Bible. La Réforme se répand dans plusieurs principautés allemandes. Luther reçoit ainsi la protection des princes allemands. En 1524, une révolte du peuple débute. Luther approuve la répression contre cette insurrection. Pour lui, se révolter contre le souverain est se révolter contre Dieu lui-même.

 

Luther est condamné  malgré lui à diriger la nouvelle Église. Ainsi de nombreux changements ont lieu comme la suppression des sacrements à l'exception du baptême et de l'eucharistie. Il se prononce également contre les vœux monastiques et se marie avec une ancienne religieuse.

 

Pour Luther, le judaïsme est un crime à éradiquer. Il souhaite la conversion des Juifs. Devant son échec il devient de plus en plus judéophobe. Cette prise de position sera reprise par les mouvements antisémites en Allemagne qui connaîtront leur apogée avec le nazisme du Troisième Reich.

 

La théologie de Luther se caractérise sous quatre axes :

 

« La sainte écriture » représente la source de toute la foi et de toute connaissance que l'homme peut avoir de Dieu.

 

« La grâce seule » compte sans intervention de l'homme pour atteindre son salut.

 

« La foi seule » uniquement si l'homme croit dans le Christ, sans aucune œuvre de sa part.

 

« Le Christ seul » permet par son sacrifice sur la croix et la guérison qui sont transmises par l'Évangile et par l'Eucharistie. Ce dernier principe est le fondement des trois autres.

 

La traduction de la Bible en allemand faite par Luther va rapprocher le peuple des Saintes Écritures. De plus, cette traduction a un impact important en permettant à la langue allemande de prendre une importance grandissante dans la culture de l'Allemagne.

 

 

Luther est un admirateur de la musique. Il introduit dans l'Église protestante les cantiques à une ou deux voies chantés par l'assemblée des fidèles. Ces cantiques deviennent le centre de la liturgie de la nouvelle Église. Ainsi, Luther prend une place importante dans l'oeuvre de Jean-Sébastien Bach qui va utiliser ses textes pour 38 cantates.

 

Luther va vivre ses dernières années à Wittenberg. C'est un homme malade qui connaît la dépression due à la mort de sa fille et aux querelles entre protestants. Il continue à lutter contre l'autorité papale. Il meurt, le 18 février 1546, à Eisleben. Son héritage continue à susciter même aujourd'hui la controverse.

 

Charles-Quint (1500-1558)                                                                

 

 

Charles-Quint, dit Charles de Habsbourg, est né le 24 février 1500. Il est le descendant de quatre dynasties par ses grands-parents. En effet, il est Bourguignon, Habsbourg, Aragonais et Castillan. Il est le fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle. Il deviendra maître de l'Espagne et de ses colonies, des provinces des Pays-Bas, du royaume de Naples et des possessions des Habsbourg.

À sa naissance, rien ne le désigne à devenir le plus puissant monarque de son siècle. Sa mère hérite accidentellement à la suite du décès d'un neveu du royaume d'Espagne. En 1506, son père Philippe le Beau décède à son tour. À ce moment, Charles devient Duc de Bourgogne et souverain des Pays-Bas et de la Franche-Comté. À la mort de son grand-père, Ferdinand II d'Aragon, Charles devient roi d'Aragon de Naples et de Sicile. Au décès de son grand-père Maximilien, il hérite des duchés autrichiens.

 

Sa jeunesse

Ses parents ayant quitté la Flandre pour l'Espagne il est confié ainsi que trois de ses sœurs aux soins de Marguerite d'Autriche, sœur de son père. Sa langue est le français, langue des ducs de Bourgogne. Il apprend rapidement l'allemand, l'anglais, le néerlandais, l'espagnol et l'italien. C'est sa tante Marguerite qui assure le gouvernement des Pays-Bas au nom de Charles encore mineur. À cause de conflits politiques, il en devient souverain de plein droit le 5 janvier 1515.

En 1516, à la mort de Ferdinand d'Aragon, il est proclamé roi d'Espagne conjointement avec sa mère, seule héritière du royaume de Castille. Celle-ci demeure recluse au couvent de Tordesillas. En 1518, Charles  reçoit les serments d'allégeance des Cortès de Castille et d'Aragon. Il affronte différentes révoltes dans ses États espagnols. Il s'installe en Castille en 1522. En 1526, il épouse sa cousine germaine, Isabelle de Castille.

Pendant ce temps, l'Espagne poursuit son expansion en Amérique avec la conquête de la Nouvelle-Espagne qui comprend alors le Mexique, l'Amérique centrale et le Sud des États-Unis. Une manne de métaux précieux venant de ses colonies arrive en Espagne qui peut ainsi financer son armée et sa flotte maritime.

En janvier 1519, à la mort de Maximilien, la succession de la couronne impériale est ouverte. Charles devient le candidat naturel de son grand-père mais il doit faire face à un rival de taille en la personne de François I, roi de France.

Le succès de l'élection réside essentiellement dans la capacité d'acheter le vote des princes-électeurs. Charles peut compter sur l'appui d'un riche banquier d'Augsbourg Jacob Fugger qui finance toute l'opération et permet à Charles-Quint d'être élu empereur des Romains. Il est sacré  à Aix-la-Chapelle, le 23 octobre 1520.

Commence alors une rivalité avec François I qui va marquer toute l'histoire du règne de Charles-Quint. La Bourgogne et l'Italie vont être le théâtre de nombreux affrontements. Lors d'un des affrontements, l'armée française subit la défaite à Pavie en 1525 et le roi François I est fait prisonnier. Tantôt le sort des armées favorise soit l'Espagne et tantôt la France.

En 1529, les deux rois laissent deux femmes négocier la paix. C'est ainsi que Marguerite d'Autriche, tante de l'empereur et Louise de Savoie, mère du roi de France signent le traité de Cambrai le 3 août 1529. On appelle ce traité la Paix des dames. Au cours des ans, victoires et défaites pour l'un ou l'autre se poursuivent. Les conflits vont continuer avec le nouveau roi de France, Henri II.

Cependant, d'autres problèmes se présentent. Le règne de Charles-Quint correspond à la naissance du luthéranisme en Allemagne. Défenseur de la foi Charles-Quint doit se porter à la défense du catholicisme. Les princes du Nord de l'Allemagne se coalisent pour proclamer leur nouvelle foi sur les conseils de Luther en personne.

En avril 1531, l'empereur ordonne aux princes de se soumettre et de rétablir l'Église catholique dans tous ses droits.

Après plusieurs conflits, la paix d'Augsbourg est signée le 3 octobre 1555. Chaque État peut choisir laquelle des deux religions catholique ou protestante sera seule autorisée. Cette solution est basée sur un ancien principe qui dit que la religion du prince est la religion du pays. Dans les autres royaumes de l'Empire comme les Pays-Bas, la religion catholique continue d'être prédominante.

Abdication de Charles Quint

Souffrant de la goutte il envisage de laisser le pouvoir. En 1540, il investit son fils du duché de Milan. En 1542, il le fait reconnaître comme héritier des Flandres.

En 1553, son fils Philippe épouse Marie Stuart reine d'Angleterre. À la mort de sa mère, Jeanne la Folle, il sent que l'empire est suffisamment stable.

C'est ainsi que le 22 octobre 1555, il convoque les Chevaliers de la Toison d'or pour leur faire part de sa décision de se départir de ses fonctions de souverain. Trois jours plus tard, il abdique. En 1558, il se retire dans un monastère et il y meurt le 21 septembre 1558 victime  de la malaria.

 

Elizabeth I (1533-1603)                                               

 

 

Henri VIII, roi d'Angleterre, avait imposé à ses sujets une nouvelle politique et surtout une nouvelle religion en rupture avec la papauté qui lui avait refusé l'annulation de son mariage avec Catherine d 'Aragon, princesse espagnole. Cette dernière lui donne une fille, Mary, alors qu'il attend un fils comme héritier

 

Il se remarie avec Anne Boleyn, qu'il aime avec passion. De cette union naît, le 7 septembre 1533, une seconde fille, Elizabeth. Déçu, Henry accuse sa nouvelle épouse d'adultère et celle-ci est ainsi condamnée à la peine de mort.

 

Avec sa troisième femme, Jane Seymour, il a enfin un fils, Édouard VI. L'enfant est frêle et  maladif. À la mort d'Henri VIII, son jeune fils âgé de dix ans monte sur le trône. Cependant, il décède avant ses 16 ans. Lui succède sa fille Mary, dit la sanglante, qui remet le culte catholique comme religion d'état et persécute les protestants. En 1558, Mary Tudor meurt à son tour après avoir désigné Elizabeth pour lui succéder.

 

En septembre 1558, cette dernière monte finalement sur le trône. Les caisses du trésor étant vides, elle met en place un programme d'économie. Elle déteste la guerre et cherche en premier lieu à négocier. La cour de la reine, comme au Moyen-Âge, est nomade. Chaque séjour ne dure que quelques semaines. En été, la reine et sa suite vont séjourner dans les châteaux de campagne des grandes familles.

 

Pendant plusieurs années, Elizabeth pratique la tolérance envers les catholiques. En 1559, elle se proclame comme « Chef suprême de l'Église anglicane ». Comme son père, elle aime les spectacles et fait de grandioses mises en scène lors de visites importantes.

 

La reine, malgré les nombreuses offres, s'oppose à un mariage. Par contre, elle a une grande affection pour lord Robert Dudley qu'elle nomme Grand Écuyer. Ce lien spécial durera trente ans.

 

En 1560, le roi de France, François II, meurt et sa veuve, Marie Stuart, doit régner sur son royaume d'Écosse. Un duel s'engage qui va durer plus de trente ans. Pour Elizabeth, Marie Stuart, arrière-petite-fille d'Henri VII Tudor, se réclame comme la véritable reine d'Angleterre. Malheureusement, pour elle, Marie Stuart est très impopulaire à cause de sa conduite scandaleuse. Néanmoins, le 19 juin 1566, elle met au monde un garçon, le futur Jacques VI d'Écosse. Son second mari, lord Darnley, est assassiné. Trois mois plus tard, elle épouse le plus impopulaire de ses courtisans, lord Bothwell, accusé d'être le meurtrier de lord Darnley.

 

Le peuple se révolte et la noblesse l'oblige à abdiquer. Faite prisonnière, elle réussit à s'évader et se réfugie en Angleterre. Elizabeth décide alors de l'emprisonner avec les honneurs dus à son rang.

 

Pendant les vingt ans que dure sa captivité, Marie sera de tous les complots tramés contre sa cousine. Malgré tout, Elizabeth demeure toujours animé d'un esprit de tolérance. Les nombreux complots auxquels participent Marie Stuart de sa prison avec des membres de la noblesse anglaise auraient dû inciter Elizabeth à condamner sa cousine à la peine capitale.

 

Pendant ce temps, de nombreuses propositions de mariage sont offertes à celle que l’on surnomme  la Reine-vierge. Elizabeth ne dit jamais non. Elle encourage même certains pourparlers avec la cour de France. Avec les années, cela devient un jeu pour elle. On peut croire que sa crainte est liée à son enfance et aux nombreuses exécutions qui furent faites à cette époque dont celle de sa mère. Son seul véritable amour est l'Angleterre.

 

Les hostilités envers les catholiques sont ouvertes lorsque le pape Pie V  excommunie Elizabeth et dégage le peuple anglais de toute fidélité envers la souveraine. Plusieurs exécutions sont alors ordonnées contre les catholiques.

 

Elle va lutter non seulement contre les catholiques, mais également contre les partisans du Calvin. En effet, ces derniers refusent de reconnaître Elizabeth comme chef suprême de la religion anglaise.

 

Elizabeth s'intéresse à la flotte de l'Angleterre qui est très modeste au début de son règne. C'est l'Espagne et le Portugal qui dominent les mers.

 

Le commerce des noirs demeure le plus lucratif. Francis Drake développe les activités corsaires qui deviennent une activité hautement étatique. Il fait même le tour du monde entre 1577 et 1580. Drake pille sans pitié les galères espagnoles, ce qui rapporte gros à l'Angleterre. En récompense, le corsaire est finalement anobli.

 

C'est à la même époque que le rêve de créer un empire britannique outre-mer est développé et que le territoire de la Caroline du Nord est abordé. Cette terre lointaine reçoit le nom de Virginie en l'honneur d'Elizabeth que la cour surnomme la Reine-vierge.

 

En Angleterre, la reine reçoit toujours de multiples propositions de mariage. L'entourage d'Elizabeth s'inquiète de plus en plus de sa succession. Elle s'amourache pendant quelques temps du duc d'Alençon que la cour surnomme en dérision « la grenouille » tellement il est laid. Mais, comme pour tous les autres projets, il n'y aura pas de suite.

 

Marie Stuart passe vingt ans en prison et complote constamment contre sa cousine. Elle est finalement traînée en cours et Elizabeth signe la sentence pour son exécution qui a lieu le 8 février 1587.

 

Pendant ce temps, la guerre froide entre l'Espagne et l'Angleterre perdure. Philippe II, roi d'Espagne, décide d'envahir l'Angleterre en y envoyant un corps expéditionnaire. Les Espagnols ont recours alors à une flotte imposante surnommée « l'Invincible Armada ». L'Armada comprend 130 navires portant 30 000 hommes. Les galères espagnoles lourdes et lentes font face à des voiliers anglais légers et rapides. À son premier engagement, la flotte espagnole est repoussée et se replie sur les Pays-Bas. Lors d'un second engagement une tempête s'élève et presque toute la flotte espagnole est détruite. Le déclin de l'Espagne commence à ce moment. Cet événement marque d'une façon cruciale l'avenir de l'Europe. Après cette guerre la popularité d'Elizabeth atteint son apogée.

 

Le règne d'Elizabeth est particulièrement marqué par une activité artistique intense. Au niveau littéraire, c'est William Shakespeare qui influence son époque. C'est cependant sous le règne de Jacques I, son successeur,  que le théâtre passe sous la protection royale.

 

La figure du comte d'Essex domine la fin du règne de la souveraine. La beauté du jeune homme a conquis le cœur d'Elizabeth qui le comble de faveurs de toutes sortes. Le jeune homme qui veut profiter de sa situation privilégiée se croit tout permis. C'est ainsi qu'il organise une insurrection populaire qui échoue lamentablement. Mal lui pris, puisqu'il est condamné à mort.

 

 

Les dernières années de son règne sont difficiles. Elle manque d'argent et doit vendre les bijoux de la couronne. Cela ne suffit pas à combler les déficits. Elizabeth doit finalement se résoudre à une aide supplémentaire du Parlement. Ce dernier accède à ses demandes monétaires à la condition que les privilèges des nobles soient réduits.

 

Elizabeth a toujours refusé de désigner son successeur. L'entourage de la reine prend contact avec Jacques I, roi d'Écosse et fils de Marie Stuart. Le 24 mars 1603, elle meurt à l'âge de 70 ans après 45 années de règne.

 

Avec elle, prend fin le règne des Tudor. Jacques Stuart unifie les deux royaumes. Ce fut une grande souveraine. Elle a vaincu par sa sagesse sa cousine Marie Stuart.

 

 

Shakespeare (1554-1616)

 

 

 

Même si l’Angleterre avait des registres bien établis pour l’époque, on ne connaît que certaines périodes de la vie de Shakespeare. Deux documents font mention d’évènements importants dans sa vie : le registre des baptêmes de Stratford et celui des mariages de Worcester. On a retrouvé également des actes notariés relatifs à l’achat de terrains et de maisons.

 

Cet homme, hors du commun, est l’auteur de 36 comédies et tragédies dont plusieurs sont considérées comme des chefs-d’œuvre.

 

Stratford-on-Avon est un petit village dans la campagne anglaise à 130 kilomètres de Londres. William Shakespeare serait né le 26 avril 1564. Son père, John, assume des tâches importantes comme celle de bailli. Sa mère, Mary Arden, fille d’un seigneur des environs était considérée comme un «gentlewoman».

 

Son père d’origine modeste fabrique des gants et avec le temps acquiert une certaine fortune. De son mariage avec Mary, vont naître huit enfants dont William est le troisième. Pour des raisons inconnues, la fortune de John décline rapidement. Il accumule des dettes et est déchu de sa fonction de bailli.

 

William ainsi que ses frères et sœurs sont envoyés à l’école. Il profite d’un temps de paix retrouvé avec le couronnement d’Elizabeth. Dans les écoles les enfants apprennent le latin et le grec et se familiarisent avec les classiques de l’antiquité. William commence à fréquenter la Grammar School à l’âge de sept ans. On ne sait pas s’il fût un élève doué.

 

Elizabeth, en souveraine éclairée, se rapproche de son peuple en effectuant des séjours dans différentes régions de l’Angleterre. Ses voyages incitent les nobles qui la reçoivent à combler ses goûts pour les arts et le théâtre. Son séjour à Kenilworth, situé à peine à trente milles de Stratford, permit à Shakespeare d’assister à ses premières pièces de théâtre. À 12 ans, il quitte l’école et est placé dans une boutique comme apprenti. En novembre 1582, on retrouve son nom dans les registres de mariage. Il se marie avec une femme de huit ans son aînée. Anne Hathway vient vivre, selon la tradition, dans la maison de son mari. On peut croire que le mariage fut célébré avec une certaine hâte, puisque six mois plus tard ils ont une fille. En janvier 1585, naissent des jumeaux, Judith et Hamnet.

 

À cette époque, l’Angleterre est un pays en pleine expansion. La bourgeoisie y tient une place de plus en plus importante au détriment de l’aristocratie épuisée par de nombreuses guerres.

 

William Shakespeare est attiré par la capitale, Londres. Un évènement incite William à partir pour Londres. Il est accusé de braconnage. Très orgueilleux, il aurait décidé de changer d’air. Il se venge de nombreuses années plus tard de son accusateur, sir Thomas, en créant les Joyeuses Commères de Windsor où celui-ci est représenté sous les traits d’un juge hautain et ridicule.

 

Londres de cette période est une ville animée et joyeuse. La Tamise est parcourue par de nombreux navires. C’est une ville où il fait bon vivre. On sait par un document, daté de 1792, que Shakespeare est à ce moment un acteur et un auteur reconnu. Muni de lettres d’introduction, il peut entrer en contact avec l’intelligentsia de la capitale. C’est là qu’il fait la rencontre de James Burbage directeur d’un des plus importants théâtres de Londres. C’est par cette troupe que furent créées les trente œuvres écrites de Shakespeare.

 

À partir de 1590, le théâtre connaît une grande expansion à Londres. Déjà, depuis 1572, seules les compagnies jouissant de la protection d’un noble pouvaient faire des tournées en région. La compagnie de Burbage, à laquelle Shakespeare est associé, est sous la protection du comte de Pembroke. Après la victoire sur l’Invincible Armada, l’Angleterre vit une prospérité sans précédent.

 

Les pièces demeurant la propriété des compagnies de théâtre tant qu’elles ne sont pas publiées, les compagnies cherchent à remanier des anciennes pièces pour en tirer le maximum de profit.

 

C’est ainsi que Shakespeare en plus d’être acteur est un «arrangeur» de scénario, où il met tout son génie à la reconstitution de drames historiques dont Richard III.

 

L’éclosion du génie de Shakespeare allait donc profiter d’une période de paix où le théâtre est particulièrement actif. C’est l’émergence de la Renaissance qui survient en Angleterre. Les nobles libérés du fardeau de la guerre se tournent vers le mécénat. Les écrivains jouissent de l’admiration de l’aristocratie.

 

Rapidement, c’est le comte de  Southampton qui devient son ami et mécène. Sa première œuvre publiée en 1593, Venus and Adonis, lui est d’ailleurs dédiée. Très riche,  intelligent et sensible, il lui fait connaître les intellectuels de l’époque. La protection d’un mécène impliquait que ce dernier fournisse l’hébergement et fasse des dons importants à ses protégés.

 

Ceci a permis à plusieurs auteurs et artistes de produire des œuvres qui deviendront immortelles. Cependant, les ravages de la peste sont terribles emportant un dixième de la population de Londres.

 

Après cette dure épreuve, la population a besoin de distraction. La troupe de Burbage reçoit la protection d’Henry Carey, lord chambellan. Shakespeare dans ses œuvres historiques analyse les origines du pouvoir et ses déviations. Il dénonce aussi les injustices qui marquent la société.

 

Les théâtres de l’époque sont inspirés des dispositions des auberges. Une partie de la cour servant de scène le reste étant occupé par les spectateurs. On parle alors de théâtre élisabéthain. Les compagnies doivent souvent changer l’œuvre à l’affiche. Shakespeare comme acteur connaissait déjà une relative aisance. En devenant l’associé de Burbage, il accède à la notoriété.

 

Au cours des années 1590, il écrit ses pièces les plus amusantes : La mégère apprivoisée, Songe d’une nuit d’été. Sa vie privée est particulière. Sa femme vit à Stratford où il se contente d’aller une fois l’an seulement. Lui demeure à Londres où il mène une vie joyeuse et trépidante.

 

Shakespeare travaille sans relâche et écrit deux ou trois pièces par année qui sont souvent des triomphes. Les circonstances le favorisent de sorte que la concurrence est pratiquement absente. Shakespeare produit à une cadence qui étonne lorsqu’on le compare à Corneille ou Molière. C’est à ce moment que sont nées différentes rumeurs sur les substitutions de la personne de Shakespeare. Mais toutes ces hypothèses ne résistent pas à l’analyse sérieuse.

 

À Stratford, les Shakespeare ont retrouvé leur situation et son père qui désirait avoir un blason l’obtient finalement.  Un drame frappe Shakespeare au cours de l’été 1596, alors que son seul fils meurt à l’âge de douze ans. Ce sera un dur coup pour le poète qui mettra souvent en scène des enfants innocents.

 

Après une période plus sombre, Shakespeare doit faire face à un changement de protecteur. En effet, un nouveau chambellan, Lord Cobham, plus puritain que son prédécesseur, refuse sa protection à la compagnie de Shakespeare. Ce dernier, jouissant de la sympathie de la reine, va ridiculiser le lord chambellan en le mettant en scène dans Henry IV sous la forme d'un chevalier gros et truculent qui prend le nom de Falstaff. À la demande d’Elizabeth, il fera revivre ce personnage dans d’autres pièces dont les Commères de Windsor. Shakespeare retrouve la richesse et s’achète une maison à Windsor. En 1599, Burbage doit laisser le terrain où est construit son théâtre pour en construire un nouveau ,  le Globe, où plusieurs pièces de Shakespeare seront créées.

 

Au début du siècle s’ouvre une période plus triste. Il écrit des œuvres dramatiques comme Hamlet, La Tempête. À travers ses œuvres apparaît un homme plus tourmenté qui est cependant toujours capable de jouir des bienfaits de la vie.

 

Le 2 mars 1603, Elizabeth meurt après un règne de 45 ans. Jacques II fils de Marie Stuart devient Jacques I d’Angleterre et unit les deux royaumes. Le nouveau souverain aime le théâtre et permet à Shakespeare de s’enrichir. La vie à Londres se fait maintenant dans un luxe impressionnant. Durant la période de 1600 à 1610, il crée 15 œuvres surtout dramatiques dont Othello et Macbeth. Il y fait un lien entre ses personnages et l’univers.

 

En hommage au nouveau roi d’Angleterre, il écrit Macbeth. Cette tragédie fut présentée au cours de la visite du roi du Danemark en 1606. Aimé et honoré, il se transforme graduellement en gentilhomme campagnard. Son théâtre devient un peu plus hermétique et s’adresse davantage à un public de connaisseurs.

 

En 1610, retiré à Stratford il renonce au théâtre. Il vit avec sa fille qui lui donne une petite fille. En 1616, il rédige son testament. Il désigne comme héritiers sa fille Suzan et son mari. Il meurt le 23 avril 1616. On ne connaît pas la cause exacte de sa mort. Il est enseveli dans la cathédrale Sainte-Trinité.

 

Son œuvre est immense. Elle est marquée par une connaissance profonde de l’âme humaine. Elle est de tous les temps et universelle.

 

Galilée (1564-1672)

 

 

Galilée est un mathématicien, géomètre et astronome du XVIe siècle. Parmi ses réalisations on compte l'invention de la lunette astronomique qui a bouleversé  la  discipline astronomique. Il est aussi connu pour sa théorie sur les mouvements des astres qui se heurtent aux philosophes partisans d'Aristote proposant un géocentrisme stable. Par ses études diverses, il est à l'origine des bases de la mécanique. Grâce à ses travaux, la physique  s'est imposée comme la première des sciences exactes.

 

Galileo Galilée, né à Pise le 15 février 1564, est le fils de Vincenzo Galelei et de Giula Ammannati. Il est l'aîné de sept enfants. Très jeune il fait preuve d'une grande habilité manuelle. Ses parents qui ont déménagé à Florence le confie, à l'âge de six ans, à un prêtre pendant deux ans. Par la suite, il entre dans le couvent de Santa Marina et y reçoit une éducation surtout religieuse. En 1579, il est de retour chez son père qui l'inscrit deux ans plus tard à l'université de Pise où il suit des cours de médecine qui ne l'intéressent guère.

 

Dès 1583, Galilée est initié aux mathématiques par Ostillo Ricci ami de la famille. Ses études en médecine non terminées, il revient chez lui deux ans plus tard. Il poursuit alors ses études sur les oscillations du pendule. Il fréquente les cercles d'amateurs de musique. La mort de son père l'incite à trouver du travail, puisqu'il doit subvenir aux besoins de sa famille. Il est finalement nommé à la chaire de mathématiques de l'Université de Pise, en 1589. Il rédige son premier ouvrage sur la chute des corps.

 

En 1592, il part enseigner à l'université de Padoue où il va rester pendant dix-huit ans. Il est mieux payé et a la jouissance d'une grande maison ce qui lui offre des grandes facilités de recherche.

Il est accaparé par ses tâches d'enseignement et des nombreux cours particuliers. De plus, il est un mauvais gestionnaire et seule l'aide de ses protecteurs et amis lui permet d’équilibrer ses comptes. En 1597, il rencontre Marina Gamba avec laquelle il entretient une liaison. De celle-ci naîtront trois enfants.

 

C'est en 1609, que Galilée apprend d'un ancien élève l'existence de la lunette d'approche inventée par un opticien hollandais, Hans Lippershey. Galilée construit sa première lunette, l'améliore en appliquant des principes d'optique. Il lègue ses droits sur cette nouvelle lunette à la République de Venise très intéressée par des applications militaires éventuelles. En récompense, il est nommé à vie à son poste de Padoue et son salaire est doublé.

 

Il découvre que la lune n'est pas un astre parfait comme le voulait la physique aristotélicienne. Aussi, il se rend compte que la Voie lactée contient des amas d'étoiles. En janvier 1610, il fait une découverte très importante : les satellites de Jupiter. Il établit donc, et cela à l'encontre de la théorie d'Aristote, que tous les corps célestes tournent autour de la Terre. En juillet, de la même année il découvre les anneaux de Saturne. En septembre, il observe les phases de Vénus. Pour lui c'est la preuve réelle du système de Copernic.

 

Le 29 mars 1611, il est invité à présenter ses découvertes au Collège pontifical de Rome où il reçoit tous les honneurs. Cependant, les partisans de la théorie géocentrique deviennent les ennemis acharnés de Galilée. Ces derniers attaquent maintenant Galilée sur le plan religieux en essayant de mettre la théorie de Galilée en contradiction avec l'interprétation de la Bible. Puisque Galilée est inattaquable au niveau astronomique, c'est au niveau de la foi où le combat se transporte.

 

En novembre 1612, la querelle reprend lorsque le dominicain Niccolo Lorini, professeur d'histoire ecclésiastique, prononce un sermon où il dénonce la théorie de la rotation de la Terre. Puis, Galilée continue à être attaqué à plusieurs reprises par des membres du clergé. Il se rend à Rome pour se défendre contre toutes ces calomnies. On demande à Galilée de présenter sa théorie comme une hypothèse. Ce à quoi Galilée, très intransigeant, s'oppose fermement.

 

Après de nombreuses tractations infructueuses, Galilée est convoqué finalement le 16 février 1616 par le Saint-Office pour des propositions de censure. La censure est finalement ratifiée par l'Inquisition et le pape Paul V.

 

Galilée doit maintenant enseigner sa thèse comme une hypothèse. Mais encouragé par le cardinal Barberini (futur pape Urbain VIII) il riposte par un ouvrage ironique où les savants ecclésiastiques sont ridiculisés.  

 

Le 6 août 1623, son protecteur, le cardinal Barberini, est élu pape. Durant les années suivantes, le calme semble revenir. Jusqu'en 1620, Galilée consacre tout son temps à l'écriture du Dialogo qui sera le triomphe de ses idées. Il fait approuver par l'Église son ouvrage mais en présentant seulement la préface et la conclusion. Sous forme de dialogue son personnage principal ne pose que des questions idiotes. L'Église qui se sent visée doit réagir. Le pape approuve les reproches qui lui sont faits.

 

Malgré la protection papale, Galilée est à nouveau convoqué devant le Saint-Office, le 1er octobre 1632. Les interrogatoires durent longtemps et des menaces de torture sont évoquées forçant Galilée à céder. Il doit donc abjurer la fausse doctrine selon le Saint-Office du mouvement de la Terre. Sans cette rétractation il aurait risqué le bûcher. Sa condamnation à la prison est commuée par le pape en résidence surveillée.

 

Il peut résider dans sa villa de Florence près de sa fille et avec le temps recevoir quelques visites et faire publier à l'étranger quelques ouvrages. En janvier 1638, il perd définitivement l'usage de la vue. Il s'éteint le 8 janvier 1642 à l'âge de 77 ans. Son corps est inhumé dans le caveau familial de la Basilique Sante Croce de Florence.

 

Il faudra le Concile de Vatican II pour que l'Église catholique reconnaisse ses erreurs. Le 31 octobre 1992, Jean-Paul II reconnaît officiellement les erreurs de certains théologiens. Le 15 février 2009, soit 445 ans après la naissance de Galilée, le président du Conseil pontifical pour la culture célèbre une messe en l'honneur de Galilée en la Basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs. Galilée aura été à la source d'un pas de géant dans le développement de la physique et de l'astronomie.

 

Louis XIV (1638-1715)

 

 

 

Après vingt-trois ans de mariage stérile, Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, donne naissance le 5 septembre 1638 à un fils qui deviendra Louis XIV, l’un des plus grands souverains de France. Cette naissance, considérée comme un vrai miracle, survient à la fin du règne de Louis XIII.

 

Anne d’Autriche était la fille de Philippe II, roi d’Espagne. En désespoir de cause, elle avait visité églises et couvents à la recherche d’un miracle. Louis XIII sentant sa fin venir confie au cardinal Mazarin la présidence du Conseil du Roi. Louis XIV devient roi à peine âgé de cinq ans. Anne d’Autriche, sa mère, devient de droit la régente. En fait, elle n’exerce que très peu ses fonctions laissant à Mazarin le soin de gouverner la France. La reine a une confiance absolue en son premier ministre. L’administration de Mazarin se fait dans la fronde. La France est endettée et le niveau des taxes soulève la colère de la population. La reine doit même se réfugier au château de Saint-Germain avec le roi, craignant la fureur de la populace.

 

Lorsqu’il a 13 ans, le 8 septembre 1651, Louis XIV proclame la fin de la régence. En 1653, il met fin à la seconde fronde et rappelle Mazarin aux affaires. Ce dernier est cordialement haï par les Français. A partir de cette date, il devient maître du royaume et principal conseiller du roi. Il a la sagesse de s’entourer de collaborateurs importants comme Fouquet aux finances. Le 16 mars 1661, le cardinal décède et Louis XIV prend  les rênes du pouvoir. C’est Colbert qui devient son principal conseiller. Ce dernier est le fils d’un négociant de Reims où il apprend la tenue des comptes. Louis XIV sait reconnaître les talents de son grand commis. Il lui donne plusieurs responsabilités, mais ne le nomme jamais premier ministre.

 

La France de l’époque est la plus grande puissance européenne. Elle compte 20 millions d’habitants contre cinq millions pour l’Angleterre et six pour l’Italie. Louis XIV épouse la fille du roi d’Espagne, l’infante Marie Thérèse. C’est un mariage politique dont les termes sont ardemment négociés. Le roi d’Espagne s’engage à payer une dot d’un demi-million d’écus. Cependant, faute d’argent, il ne peut jamais honorer cette créance, ce qui donne, plus tard, au roi de France le droit de faire valoir les « droits de la Reine».

 

Louis XIV est un excellent administrateur et sait s’entourer de brillants fonctionnaires. Mentionnons entre autres, le marquis de Vauban qui restaure et met en place plus de 300 places fortes. Soulignons que pour le roi Soleil, l’absolutisme monarchique est un droit divin. C’est sa volonté qui doit primer. Louis XIV fait vraiment de son métier de roi un devoir comme peu de ses prédécesseurs. Il reste toujours inspiré et guidé par la raison d’État.

 

Mais avant tout, ce qui marque l’œuvre de Louis XIV et qui va demeurer la principale de sa vie est le château de Versailles. Il déteste le Louvre de Paris. Il cherche un endroit isolé et digne de sa personne. Il prend vingt ans avant que son choix se pose sur Versailles où son père avait fait construire un pavillon de chasse. Plusieurs personnalités furent mises à contribution : Le Nôtre pour les jardins, Vau pour l’architecture, Le Brun pour les peintures et les décorations. On emploie jusqu’à 36 000 hommes pour sa construction. Versailles va coûter de trois à quatre fois le budget de la nation.

 

Plus de 3 000 personnes de haut rang vont habiter Versailles. Les nobles sont ainsi soumis directement au roi qui au moyen de pensions réussit à les domestiquer. Le plus important pour les nobles était de s’y faire voir.

 

La journée du roi devient un spectacle. Tout le monde doit s’adapter à son horaire. Ainsi, le petit déjeuner est servi à midi, le dîner à 17h et le souper vers minuit. Après son petit déjeuner, le roi travaille aux affaires de l’État pendant plusieurs heures. En fin de journée, le souverain s’amuse à divers jeux avec quelques courtisans. Pour cacher sa calvitie, le roi porte la perruque forçant ainsi tous les courtisans à en faire autant.

 

Louis XIV marque le style de son époque notamment dans celui du mobilier. Il favorise particulièrement les Arts. Citons en littérature le fameux trio littéraire : Molière, Racine et Corneille  lesquels marquent chacun à leur façon la littérature française.

 

Louis XIV est aussi un roi absolu en matière de religion. Il tolère mal les ingérences du pape dans sa politique. Il réclame pour l’Église de France une certaine liberté et indépendance. Très catholique malgré tout, il révoque l’Édit de Nantes par lequel Henri IV avait accordé la liberté de religion aux protestants.

 

Le malheur frappe la famille royale par de multiples décès. Le dauphin, en qui il avait mis toutes ses espérances, meurt de la petite vérole. Seul un arrière-petit-fils âgé de deux ans survit. Ce sera le futur Louis XV. Cependant, il a plusieurs enfants illégitimes de ses maîtresses. L’une d’entre elles, Mme Montespan, a 8 enfants du Roi, dont 4 survivent et sont légitimés.

 

La France de l’époque demeure la plus grande puissance européenne grâce entre autres à la clairvoyance et l’habileté de Mazarin. L’ensemble de l’administration publique réorganisé, le roi se lance à la conquête des frontières naturelles de la France dans une série de conflits qui vont endetter la France de façon importante. Mais c’est la succession d’Espagne qui suscite la plus importante guerre. Lorsque Philippe IV meurt, il laisse la succession d’Espagne, des Pays-Bas et de la Belgique à son fils du deuxième lit, Charles II. Louis XIV conteste ce legs au nom de son épouse qui est du premier lit. Hors, d’après la loi de dévolution, Marie-Thérèse doit hériter de la succession même si elle y avait renoncé en se mariant contre une dot importante que son père s’engageait à fournir à Louis XIV. Cette dot n’ayant jamais été payée, Louis XIV réclame donc la succession d’Espagne au nom de son épouse. Il se lance dans une guerre qui se termine par la Paix de Nimègue qui laisse à la France plusieurs territoires dont l’Alsace. Le Rhin devient finalement français. L’intervention de l’Angleterre fait toutefois perdre la maîtrise de la mer à la France.

 

Finalement, à l’âge de 26 ans Philippe, petit-fils de Louis XIV, devient roi d’Espagne. Après plusieurs conflits qui opposent la France et l’Espagne les belligérants sont épuisés et veulent la paix. L’hégémonie française est terminée, c’est l’Angleterre qui prend la relève.

 

 Après, soixante-dix ans de règne, il meurt le 1 septembre 1715 et cela à la grande joie des Parisiens qui désirent passer à autre chose.

 

Son héritage à la civilisation française est resté presque intact. Il est l’homme qui donne à la France son prestige dans la civilisation mondiale.

 

 

George Washington (1732-1799)                                   

 

 

La famille des Washington faisait partie de l’aristocratie de la Virginie. Celle-ci était formée de grands propriétaires à l’image de la société de la mère-patrie. George est né le 22 février 1732. De son enfance on connaît surtout l’épisode du cerisier que George aurait malencontreusement abattu. Son père lui demande qui a commis ce méfait. George, refusant de mentir, avoue à son père le méfait. Son père lui pardonne facilement puisqu’il a refusé de mentir. Ce récit est depuis longtemps raconté dans les écoles comme un exemple à suivre. Malheureusement, il s’agit sans doute d’une fable créée à la gloire de cet illustre personnage.

 

Devenu orphelin très jeune, George est confié à la tutelle de son demi-frère Lawrence et habite chez lui à Mount Vermont. Ce dernier avait épousé une Fairfax, fille d’une riche famille de la Virginie. Très jeune George aide son frère pour le relevé des possessions de la famille Fairfax. Il révèle très tôt des dispositions particulières pour les mathématiques. C’est ainsi que dès l’âge de 14 ans, il fait le tracé des propriétés du voisinage.

 

A 22 ans, il est le prototype parfait du « gentlemen farmer». Il hérite de son père d’un vaste domaine et grâce à son travail il achète quelques milliers d’acres de terre. En 1757, il est propriétaire de plus de 4 000 acres de terre.

 

Washington doit affronter les forces françaises au Fort Duquesne. À la tête d’une simple expédition, il est fait prisonnier et doit capituler. Blanchi par ses supérieurs après cette première défaite, il est promu colonel. Les Anglais décident d’éliminer la présence française en Amérique. Dès 1758, 50 000 soldats sont prêts à prendre possession de la Nouvelle-France. En 1758, en mission à Williamsburg, il rencontre la femme de sa vie Martha Dandrige, veuve du colonel Daniel Curtis.

 

Elle joue un rôle important dans la vie publique de George Washington. Femme de tête, elle avait administré avec succès son vaste domaine après la mort de son premier conjoint.

 

Cette époque marque la fin des colonies françaises en Amérique du Nord et le début de l’hégémonie anglaise. La conquête du Canada avait été onéreuse. Londres veut donc faire participer les colonies au financement de la conquête. Cependant, les colons anglais des treize colonies refusent de payer des taxes qui n’ont pas été approuvées par eux. Diverses nouvelles taxes, dont le Stamp Act et le Sugar and Molasses Act, mettent le feu aux poudres. La réaction des autorités anglaises vont unir comme jamais les différentes colonies américaines.

 

La révolte américaine est palpable et incite les colonies à se réunir à Philadelphie où 55 délégués se rencontrent du 5 septembre au 26 septembre 1774. Ces colonies sont pourtant très différentes. Il y a cinq colonies du Sud : la Géorgie, les deux Carolines, la Virginie et le Maryland; les quatre du centre : Delaware, la Pennsylvanie, New Jersey, New York et quatre du Nord : Massachusetts, New Hamsphire, Rhode Island. Les nouvelles lois de Londres dont l’obligation d’héberger dans les bâtiments publics les troupes anglaises envoyées en renfort pour arrêter la rébellion contre l’Angleterre provoquent de vives réactions dans la population américaine.

 

En mai 1775, les colonies américaines après des débats interminables se ressaisissent et nomment Washington commandant-en-chef des troupes américaines. À l’importante bataille de Bunker Hill près de Boston, le 17 juin 1775, les Anglais se rendent compte que la menace américaine est sérieuse puisque sur un effectif de 2300 soldats ils en perdent 1054 dont 226 morts. Durant l’hiver de 1775, Washington réussit à faire transporter à Boston les canons pris du fort de Ticondéroga. Durant la même période, les Américains tentent de s’emparer du Canada. Cependant leur tentative échoue.

 

L’indépendance est approuvée après trois semaines de délibération le 4 juillet 1776. Elle est dirigée par Thomas Jefferson lui aussi délégué de la Virginie. Mais la campagne militaire des révoltés est un échec, Washington devant évacuer l’état de New York. Il ne dispose plus que 4000 hommes. Malgré tout, il remporte deux victoires à Trenton et Princeton. À Saratoga, encerclés par 20 000 américains, les Anglais doivent se rendent, perdant ainsi le quart de leurs effectifs.

 

Durant l’hiver suivant les Américains passent un terrible hiver à Valley Forge dans le plus grand dénuement. On manque de tout y compris de nourriture. Les désertions sont nombreuses. Le Congrès exige beaucoup, mais donne peu.

 

Cependant en 1778, l’intervention française change la face de la guerre. Washington est fortement blâmé pour son manque d’actions. Le Congrès s’impatiente. Washington prend son temps et ne laisse rien au hasard. Sa patience est récompensée par la prise de Yorktown en octobre 1781. Dès lors, la guerre tire à sa fin.

 

La paix est finalement signée le 25 novembre 1783. Washington se rend à Annopolis où siège le Congrès et y présente sa démission. Rapidement, il retourne à Mount Vernon. En mai 1787, une nouvelle convention est convoquée à Philadelphie. Washington délégué de la Virginie est élu président de l’assemblée. Il préside le comité chargé de rédiger la constitution. Le comité prend quatre mois à rédiger la nouvelle constitution. Le 17 septembre la nouvelle constitution est signée.

 

En mars 1789, le premier président est élu en la personne de George Washington. John Adams est élu vice-président. On le désigne volontiers comme un roi sans couronne. Il choisit Jefferson comme premier secrétaire d’État. Il est facilement reconduit pour un second mandat.

 

La belle unanimité du début est remplacée par des intrigues partisanes de partis en formation. Il refuse de se représenter une troisième fois, instituant ainsi une nouvelle tradition qui ne sera brisée que par Franklin D. Rossevelt,  élu quatre fois à la présidence.

 

Il décède le 14 décembre 1799. Washington devient ainsi pour l’humanité l’exemple d’un homme digne qui accepte la démocratie et refuse obstinément toute forme de dictature personnelle.

 

 

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

 

 

Jean Georges Léopold Mozart, père d’Amadeus, est en premier lieu attiré par le chant, puis s’intéresse à l’orgue, au violon et au piano. Il épouse Anne-Marie Perlt. Elle vient également d’une famille de musiciens. Anna et Léopold ont sept enfants dont deux seulement survirent : Marianne et Wolfgang, né le 27 janvier 1756.

 

Wolfgang naît dans une modeste maison. Sa mère faillit mourir en couches et on l’alimente en lait de vache. Faible, il marche seulement qu’à l’âge de trois ans. Très tôt, son père découvre en lui un talent précoce. À quatre ans, il joue du piano et à cinq il peut facilement apprendre par cœur un menuet et un trio.

 

Salzbourg est une ville d’Allemagne gouvernée par l'archevêque Sigismond III, qui est un homme bienveillant. C’est une ville à l’atmosphère gaie. Les richesses minières des environs en font une ville prospère. La musique y joue un rôle important dans la vie quotidienne.

 

Léopold connaît un soudain prestige avec la publication du livre : Essai d’une école fondamentale de violon. Cet ouvrage devient célèbre dans toute l’Europe. Wolfgang a donc comme premier professeur un véritable musicien. En un sens, son personnage de virtuose précoce est créé par son père. On découvre peu à peu le talent extraordinaire de Wolfgang. À six ans, il compose son premier menuet.

 

Léopold se montre exigeant envers son fils. En 1762, il organise une tournée dont la première étape sera Munich où il remporte un grand succès. Puis il séjourne à Vienne où les gens accourent en foule.

À l’âge de six ans, les portes du château de Schönbrunn, résidence de l’impératrice Marie-Thérèse, lui sont ouvertes.

 

Marie-Thérèse, considérée comme une reine exemplaire, porte un grand intérêt pour Mozart et il a l’honneur de jouer devant la souveraine en duo avec sa sœur Nannerl. Malheureusement, Mozart attrape la scarlatine. Le congé de son père tire à sa fin et toute la famille doit rentrer à Salzbourg.

 

Puis, Léopold et son fils entreprennent une tournée européenne. Ce voyage qui le mène à Paris et à Londres se fait en petites étapes. En novembre 1763, la famille Mozart entre à Paris. À cette époque la France jouit d’une paix notable. Louis XV est aimé et respecté. On est loin de l’esprit révolutionnaire. Wolfgang participe même au grand couvert où il est assis près de la reine. C’est durant ce séjour parisien que les premières compositions de Mozart sont créées.

 

Au printemps 1764, les Mozart quittent Paris pour Londres. L’Angleterre de cette époque est en train de devenir la première puissance mondiale. Cependant, la musique anglaise subit un déclin. Il y a eu bien sûr Haendel, d’origine germanique qui a vécu 50 ans en Angleterre. Mozart se trouve très à l’aise dans le milieu anglais. Wolfgang joue à la Cour anglaise en présence de George III. Le jeune prodige de huit ans étonne et ravit.

 

Mozart doit retourner à Paris pour remplir des engagements signés précédemment. De retour à Londres, la famille Mozart gagne beaucoup d’argent mais une grave maladie frappe Léopold qui doit se retirer à la campagne avec sa famille. C’est à Londres qu’est écrite sa première symphonie (K 16). Mozart subit, comme c’est normal, l’influence de d’autres compositeurs dont le plus important est Bach. En juillet 1765, la famille quitte Londres pour regagner leur patrie.

 

Le voyage est loin et éreintant. Tout long du voyage, Wolfgang donne de multiples concerts dans les différentes villes que la famille traverse. La famille atteint finalement Salzbourg en décembre 1766.

 

À son retour plusieurs pianistes et compositeurs de la ville jaloux de son succès montrent contre lui une cabale. Léopold obtint la permission de l’archevêque Sigismond d’emmener son fils en Italie. En janvier 1670, les deux Mozart arrivent à Vérone où Wolfgang obtient un vif succès. Il établit une relation durable avec un maître de la musique italienne, le père Martini.

 

Puis Mozart et son père arrivent finalement à Rome. Au Vatican, les Mozart assistent aux offices et voient le pape de près. Le pape Clément XIV nomme Mozart chevalier de l’Éperon d’Or, haute distinction honorifique.

 

À Naples, ils sont reçus avec grand enthousiasme. Deux de ces œuvres sont créées Mithridate roi du Pont et Ascino in alba. Le succès d’Ascino incite Mozart à demeurer à Milan jusqu’en décembre 1771. Lorsqu’il revient finalement à Salzbourg, son bienfaiteur, l’archevêque Sigismond, est décédé.

 

Le nouvel archevêque Jérôme-François de Paula est rigide et sévère. Cependant on lui confie la charge de chef d’orchestre de la Cour avec un traitement très modeste. Les deux Mozart retournent en Italie pour remplir des engagements. Mais sur l’ordre du nouvel archevêque, ils doivent rentrer à Salzbourg. L’intérêt que suscite l’enfant prodige s’effrite. Des jours plus difficiles s’annoncent. De retour à Vienne durant l’été 1773, il retrouve Joseph II comme nouvel empereur, Marie-Thérèse étant décédée. Sous son règne, la rébellion se manifeste en Hongrie. Le piano remplace graduellement le clavecin, mais à l’époque de Mozart on parle surtout du clavecin ou du piano-forte.

 

Une bonne nouvelle malgré tout s’annonce. En effet, il reçoit une commande d’un opéra-bouffe du prince palatin de Munich. Ce sera La Finta giardiniera. Cette nouvelle œuvre de Mozart est un triomphe. Les Mozart rentrent à Salzbourg le 7 mars 1775. Mozart se consacre alors à la composition dont son premier concerto pour piano (K 175), la symphonie en sol mineur (K 183) et cinq concertos pour violons. À dix-huit ans, Mozart demeure un être très immature, rêveur et totalement dépourvu de sens pratique. Cependant,  il continue à composer de la musique pour l’aristocratie de Salzbourg.

 

Mozart qui a maintenant 21 ans arrive à Munich en 1777. Mais il doit finalement se rendre à Mannheim où il peut donner des leçons et composer. C’est durant cette période qu’il crée la symphonie en ré majeur ( K 297) et plusieurs sonates pour piano et violon.

 

Sur ordre de son père, il quitte Mannheim pour Paris. C’est là qu’en rentrant d’un concert un soir il trouve sa mère malade en proie à une forte fièvre. Elle meurt et Wolfgang est désespéré. Après les funérailles, il quitte Paris pour retourner à Salzbourg.

 

On lui propose le poste d’organiste avec un traitement fort acceptable. Il compose pour son archevêque, Colloredo, deux messes dont la célèbre Messe du couronnement. De plus, Wolfgang se révolte sur ses conditions de musicien de la Cour où il se dit à peine mieux traité qu’un valet. Il démissionne et devient enfin libre.

 

 

Il tombe amoureux de Constance Weber. Léopold refuse son consentement mais Wolfgang l’épouse quand même. Il a alors 26 ans et Constance 18. Il est un mari heureux. Constance manque peut-être de vivacité d’esprit mais elle a du goût pour la musique. Il a un enfant qui meurt à l’âge de sept mois. Léopold se réconcilie avec son fils pendant que Wolfgang compose de grandes créations comme la Symphonie de Linz (K 425) et plusieurs quatuors et concertos.

 

Les années de 1783 à 1786 sont des années importantes dans l’art de Mozart. À cette époque, Bach est peu connu mais admiré par Wolfgang. Il développe une amitié avec Joseph Haydn durant son séjour à Vienne. La Vienne de cette époque est riche. Il est attiré par la Franc-Maçonnerie où il est finalement admis. Il compose même une musique maçonnique dont deux cantates. Selon certains, son ennemi le plus irréductible aurait été Antoine Salieri qui multiplie les intrigues contre lui.

 

Durant cette période, il rencontre Laurent Da Ponte poète officiel de la Cour de Vienne. C’est à lui qu’on doit le livret des Noces de Figaro. Ce dernier a le choix de confier son livret à Salieri ou Mozart. Finalement, il s’adresse à Mozart. Avec ce livret Mozart a la chance de franchir un pas important dans sa carrière et donne naissance à un chef-d’œuvre qui obtient un véritable triomphe. Mozart commence à être malade.

 

Sa situation financière devenant précaire, il accepte de se rendre à Prague où encore une fois il connaît un énorme succès. C’est là qu’il compose sa fameuse Symphonie de Prague. Il y reçoit une commande pour un nouvel opéra. Ce sera Don Juan, un autre indiscutable chef-d’œuvre. L’œuvre est créée à Prague le 7 mai 1788. Présenté à Vienne quelques temps plus tard, l’opéra y obtient un succès mitigé.

 

Son père décède le 28 mai 1787. Après ses triomphes de Prague, il rentre à Vienne. Il éprouve de graves difficultés pécuniaires n’ayant pas de mécène pour le soutenir financièrement. En avril 1789, Mozart part pour Berlin espérant trouver une solution à son manque d’argent chronique. Mais son voyage ne donne rien et il doit rentrer à Vienne. L’empereur Joseph II lui commande un nouvel opéra, ce sera Cosi Fan tutte qui sera créé le 29 janvier 1790. Il compose durant cette période le Concerto du Couronnement dont même Salieri doit reconnaître la valeur.

 

Peu après la naissance de son dernier enfant, Wolfgang reçoit la visite d’un homme vêtu de noir, qui est porteur d’une lettre  demandant de composer une messe de Requiem. On a découvert que cette demande vient du comte von Walseeg qui se dit compositeur alors qu’il achète des œuvres d’auteurs pour ensuite prétendre qu’elles sont de lui.

 

Mozart est très malade mais se consacre malgré tout au Requiem. Il meurt avant que son œuvre soit terminée, le 4 décembre 1791. C’est son élève Süssmayer qui termine la dernière partie sur les indications de Mozart.

 

Après les funérailles en l’église Saint-Étienne son corps est jeté dans la fosse commune. Ainsi, disparaît le corps d’un des plus illustres compositeurs de tous les temps.

 

 

Napoléon (1769-1820)

 

 

Napoléon est né le 15 août 1769 à Ajaccio, en Corse, dans une famille de la petite noblesse locale. Son père, Charles, obtient du roi pour Bonaparte une bourse afin d’accéder à l’école militaire de Brienne. Il y est admis en mai 1778 et y séjourne jusqu’en septembre 1784. Par la suite, il entre dans l’Académie militaire de Paris. À seize ans, il est promu sous-lieutenant et est affecté à Valence. A vingt ans, il est déjà reconnu pour sa vive intelligence et son tempérament ardent et volontaire.

En juillet 1791, il s’engage à défendre les idées du nouveau régime. Pour mener à bien ses ambitions, le jeune capitaine doit épouser une femme qui fait déjà partie du monde social de l’époque. Napoléon, d’illustre inconnu, devient célèbre en sauvant la Convention mise en péril par une rébellion royaliste. En faisant la connaissance de Joséphine Tascher de la Pagerie, veuve du général Beauharnais, il en tombe follement amoureux. Joséphine qui se trouve dans une position sociale délicate, son mari étant mort sur l’échafaud, voit dans Napoléon une occasion inespérée pour améliorer son sort et celui de ses deux enfants, Eugène et Hortense. D’ailleurs la vie de Napoléon se fait en accéléré. Il se marie le 9 mars 1796. Peu de temps après, Napoléon, maintenant général, est nommé à la tête de l’armée d’Italie.

Lorsqu’il en prend le commandement il a 27 ans. Le jeune général, ignorant les directives du Directoire, va profiter de la faiblesse de l’ennemi. Sa tactique est d’y aller le plus rapidement possible. En mai 1796, il est à Milan. Il force même le Saint-Siège à déposer les armes.

Ses succès lui permettent d’exiger de lourdes indemnités des territoires conquis et la livraison de beaucoup d’œuvres d’art qui sont envoyées à Paris.

À son arrivée en Italie, l’armée manque de tout. Il emprunte pour réarmer son armée et la transforme graduellement en une armée invincible du moins aux yeux de ses soldats qui lui vouent un culte légendaire. Même ses généreux, au début septiques, doivent s’incliner devant tant de détermination et de talents.

Puis, Napoléon fonce sur l’Autriche. Surpris celle-ci engage des pourparlers de paix qui sont finalement signés à Campo-Formio. À son retour à Paris, il a droit à un accueil triomphal le 5 décembre 1797.

Après ses victoires de l’Italie il propose de faire la conquête de l’Égypte pour couper aux Anglais la route des Indes. Il lève l’ancre le 19 mai 1798.

Napoléon est d’abord vainqueur à Malte et en Égypte, mais la victoire de Nelson contre les navires français à Aboukir, compromet les dessins de Napoléon. Après une hâtive expédition en Syrie, Napoléon rentre en France laissant son armée décimée aux mains de Kléber. La campagne d’Égypte fut coûteuse et ne bénéficia qu’aux égyptologues français. Les 30 000 hommes de son armée furent rapatriés par les Anglais

À son retour, la France connaît de multiples désordres et de nombreux échecs financiers. Elle est prête à accueillir un régime autoritaire. Il met fin au Directoire et fait voter une nouvelle constitution qui donne le pouvoir à trois consuls dont Napoléon devient le premier. Au début, son consulat connaît la paix. Napoléon en profite pour réformer la France. Il crée 98 préfectures et surtout fait rédiger un code de loi dont vont s’inspirer plusieurs pays, le fameux Code Napoléon. Le sénat le proclame finalement Consul à vie.

Le 6 mai 1800, Napoléon décide qu’il est temps de terminer l’œuvre de la révolution. Le 2 juin il est à Milan. Il veut forcer les Autrichiens à livrer bataille qui a lieu finalement à Marengo. La victoire est acquise à la dernière minute, les Autrichiens repassant en désordre la Bormida. La nouvelle de cette victoire est accueillie avec joie à Paris. Autour de la France, plusieurs républiques-sœurs sont établies sur le modèle français.

Il ne reste à Bonaparte qu’à transformer sa dictature à vie en monarchie héréditaire. Cela lui est acquis par un vote du sénat le 18 mai 1804. Le 2 décembre c’est le couronnement à Notre-Dame par le pape Pie VII venu spécialement de Rome pour l'occasion.

En 1805, une nouvelle coalition réunissant l’Angleterre, la Russie et l’Autriche est ressuscitée. Pendant ce temps, Napoléon consolide ses conquêtes européennes spécialement en Italie. Il réorganise l’Allemagne et l’Italie qui forment un nouveau royaume. Le 2 décembre 1805, Napoléon lance une attaque préventive contre la coalition. Une bataille importante a lieu à Austerlitz, qui devient la plus belle victoire du nouvel empereur. L’ennemi perd 53 000 hommes pendant que la France y laisse 8 000 hommes. L’Autriche et la Prusse se voient imposer de nouvelles pertes de territoire.

La période de l’empire voit apparaître une nouvelle civilisation: le style «empire» avec lequel le faste de la royauté renaît. Napoléon crée une noblesse de l’empire. La France connaît une prospérité que les citoyens apprécient.

Il s’attaque à l’Espagne en mettant son frère Joseph sur son trône. Les Espagnols se révoltent. Napoléon doit faire face à une guerre de partisans où le nationalisme joue un rôle essentiel. Cette campagne engloutit 300 000 hommes. C'est la première grande erreur de l’empereur des Français.

En 1809, quatre ans après la victoire d’Austerlitz, Napoléon cherche une paix définitive. Cependant, l’Autriche au nom du peuple allemand prend l’initiative de l’offensive. Cette dernière est à nouveau battue à Wagram les 5 et 6 juillet. Lassée de la guerre et de ses défaites l’Autriche demande la paix. Par le traité de Vienne, l’Autriche  cède à la France de nouveaux territoires. Par contre, un additif au traité de paix prévoyait  le mariage de Napoléon avec une des filles de l’empereur d’Autriche, Marie-Louise.

 La Grande Armée de Napoléon compte jusqu’à 700 000 hommes dont seulement 300 000 sont français. Les autres sont Allemands, Polonais, Lithuaniens, Italiens etc. Napoléon développe le culte de la personnalité ce qui a contribué à conserver pour l’histoire son prestige encore existant de nos jours.

Il divorce de Joséphine en décembre 1809. La nouvelle impératrice a 18 ans et est couronnée par l’Empereur au cours d’une prestigieuse cérémonie. La naissance, le 20 mars 1811, du Roi de Rome héritier du trône impérial semble légitimer l’alliance entre Napoléon et la plus ancienne maison régnante de l’Europe.

La campagne de Russie de 1812 est la seconde grande erreur de Napoléon. La Russie étant le dernier obstacle à son hégémonie sur le continent européen, Napoléon est impatient d’en finir avec le Tsar et ainsi isoler l’Angleterre. La campagne se déroule rondement au début. Le 24 juin les troupes françaises envahissent la Russie. Les Russes se retirent en bon ordre laissant le territoire aux Français qui entrent à Moscou le 13 septembre. Il y trouve une ville déserte et en flamme. L'armée française souffre du froid intense de l’hiver et est affamée. L’Empereur doit ordonner la retraite qui se transforme en désastre et annonce la fin de l’Empire.

Napoléon rentre précipitamment en France. Une nouvelle coalition se forme entre l’Autriche, l’Angleterre et la Russie. La France est épuisée. Devant une armée forte de 300 000 hommes, l’armée impériale, comptant seulement 150 000 hommes, est complètement défaite à Leipzig.

La campagne de France s’ouvre durant les premiers mois de1814 et se poursuit jusqu’en mars. Malgré le génie militaire de Napoléon, les Alliés entrent à Paris le 31 mars et le 4 avril Napoléon est forcé  d’abdiquer par ses généraux.

Napoléon doit partir et reçoit à titre compensatoire l’île d’Elbe et il peut conserver de façon honorifique son titre d’Empereur. La France doit lui verser une rente de deux millions par année.

Après dix mois d’exil, Napoléon débarque, le 1 mars 1815, à Antibes avec une poignée d’hommes. 20 jours plus tard, il est aux Tuileries. L’Ancien régime qui a été remis en place veut nier tous les acquis de la révolution. Napoléon revient en sauveur de la France. L’enthousiasme manifesté au début du retour de Napoléon s’essouffle rapidement. Les Allemands appellent à la bataille et avec l’aide de l’Angleterre vont définitivement vaincre Napoléon à Waterloo. Le 28 juin il est à Paris pour l’ultime abdication.

Napoléon, qui avait pensé rejoindre les États-Unis, doit se rendre aux Anglais. Il sera traité comme un simple prisonnier de guerre et est exilé à l’Île Sainte-Hélène, petit territoire situé dans l’Atlantique du sud. C’est ainsi que prennent fin les Cent-Jours. Il décède le 5 mai 1821 à Longwood House.

Avec les années, il devient un mythe et un héros d’épopée. Curieusement, c'est à un bourbon, Philippe-Égalité, à qui revient le privilège de présider les cérémonies du transfert solennel des restes de Napoléon de Sainte-Hélène aux Invalides, le 15 décembre 1840. Napoléon entre alors dans la légende.

On doit beaucoup à Napoléon entre autres l’existence de l’État et du citoyen basée sur le droit grâce au Code Civil. De plus, il a provoqué le remembrement de plusieurs États européens. Il échoue cependant dans sa tentative de former un empire héréditaire. À la France, il a donné un cadre administratif qui existe encore aujourd’hui.

Son empreinte indélébile va marquer l’Europe pour les siècles à venir.

 

 

Ludwig Beethoven (1770-1827)           

 

 

 

Ludwig van Beethoven naît à Bonn, le 17 décembre 1770, dans une maison modeste. Sa mère, Katherina, fille d’humble origine est domestique lorsqu’elle épouse Johan en secondes noces. Ce dernier est ténor à la Cour, mais souffre d’une lourde hérédité d’alcoolisme. La vie du jeune Ludwig est donc marquée par l’ivrognerie d’un père souvent absent. Cependant, Johan compris rapidement que son fils Ludwig a des dons musicaux exceptionnels.

 

À l’âge de huit ans, Johan organise pour son fils un premier concert. Pour rendre l’événement plus spectaculaire, il rajeunit Ludwig de deux ans. À l’époque ce procédé était courant. Durant son enfance, Ludwig suit des études dans un lycée où il apprend un peu le latin et français. Il n’aime pas les mathématiques. C’est dans la musique qu’il va montrer tout son talent. À l’âge de 14 ans, il est nommé second organiste au château de l’Archevêque Maximilien-François. Avec son salaire, il peut s’occuper de sa famille.

 

Beethoven veut se rendre à Vienne pour y rencontrer Mozart et obtient finalement de son maître la permission de faire le voyage. Vienne est alors considérée comme la capitale de la musique. L’Empereur lui-même est musicien.

 

Cependant, à la fin du 18e siècle, Mozart et d’autres compositeurs comme Haendel et Haydn sont attirés par l’Italie. Il faut souligner qu’à cette époque, la musique n’est plus seulement l’apanage de l’aristocratie, une foule de petites gens assistent à des concerts. Ludwig sait qu’il doit d’abord prouver qu’il est un musicien hors du commun. Le 29 mai 1795, il joue son concerto no.2 pour piano et orchestre. Son auditoire sent qu’elle entend une nouvelle musique. Le génie de Beethoven s’affirme déjà.

 

Mais c’est Mozart qui est la vedette de toute l’Europe. Le séjour de Ludwig est subitement interrompu par la maladie de sa mère. De retour à Vienne, il prend des leçons de Haydn récemment rentré d’Angleterre, qui a cependant peu de temps à lui consacrer. En 1796, Beethoven doit sa notoriété grâce à ses talents de virtuose plutôt que de compositeur. Il ressent déjà les premiers symptômes de sa surdité. La majorité de son œuvre découlera de cette tragédie personnelle.

 

Les droits d’auteur étant inexistants, les compositeurs survivent grâce uniquement aux mécènes. Parmi ces derniers, Ferdinand Waldstein occupe une place particulière et devient plus qu’un mécène, mais un ami. Un autre mécène important et qui lui demeurera fidèle est le prince Morizt von Lichnowsky qui lui octroie, en 1814, une rente jusqu’à sa mort.

 

Le plus important demeure sans doute l’archiduc Rodolphe. Celui-ci échange avec Beethoven une abondante correspondance. Ludwig compose pour lui quelques-uns de ses plus beaux quatuors pour deux violons.

 

Beethoven a eu plusieurs amours qu’ils l’ont inspiré. Ce fut d’abord une jeune italienne, Giulietta Guiccardi, qui lui suggère la fameuse Sonate au Clair de Lune. Malheureusement pour lui, elle épouse un comte et va s’installer à Naples. Puis c'est une jeune hongroise, Thérèse von Brunswick, avec laquelle il se fiance en mai 1806. Ce nouvel amour fait naître l’idée entre autres de la symphonie n : 6, dite de La Pastorale, et la sonate Appassionata. Là encore, la malchance le poursuit puisque ses fiançailles sont rompues à la demande de la mère de Thérèse.

 

En 1798, Beethoven rencontre le violoniste français Rodolphe Kreutzer à qui il dédie sa fameuse sonate pour violon et piano Sonate à Kreutzer. Un des grands problèmes de Beethoven est de trouver un éditeur pour ses œuvres. Plusieurs comme Clémenti et Pleyel se convertissent en éditeur pour faire connaître ses œuvres.

 

Mais le drame de la vie de Beethoven est sans conteste sa surdité. Beethoven se sent humilié. Il attend en juin 1801, pour révéler à un ami la maladie dont il est atteint. Dans les années qui suivent son mal s’aggrave. À l’été 1802, sur les conseils de son médecin, il se rend à la campagne. Obligé de renoncer à sa carrière d’interprète il se consacre dès lors à la composition pour le plus grand bien de l’humanité. Beethoven, après avoir baigné dans un sombre désespoir, réussit à surmonter cette épreuve en se sachant appeler pour une mission spéciale.

 

 

Dans sa vie quotidienne Ludwig était un acheteur compulsif. En effet, sa maison est remplie de toutes sortes d’objet qu’il achète au cours de ses marches quotidiennes. Il mange frugalement à heures fixes. Il déménage souvent au cours des ans. Ceux qui sont ses employés apprennent rapidement à être patients, car à l’occasion un menu larcin suffisait à déclencher des colères terribles. Il change trente fois de logement durant ses trente-cinq ans  de vie à Vienne.

 

Sur le plan religieux il est libre penseur, mais croit à un Être suprême qui le guide dans la composition de ses œuvres. Il fréquente les cafés et les auberges où il aime parler politique avec les gens mais il doit le faire avec un carnet de conversation c’est-à-dire par écrit. En somme, malgré son handicap Beethoven est un bon vivant.

 

Durant l’invasion française de Vienne la ville est déserte et Ludwig vit dans un grand dénuement, les concerts et les fêtes impériales étant suspendues. Dans cette seconde partie de sa vie, il va connaître la misère. En 1814, Beethoven dirige lui-même son opéra Fidelio. Et la catastrophe se produit à cause de sa surdité en perdant le contact avec l’orchestre. Heureusement, son opéra est repris avec succès à plusieurs reprises dans d’autres villes.

 

 Beethoven est républicain dans l’âme et prévoit la fin des monarchies européennes. C’est pourquoi il écrit la Symphonie héroïque en l’honneur de Napoléon qui représente les idées républicaines. Il est vite déçu lorsque Napoléon  se proclame empereur des Français. Au Congrès de Vienne, qui se réunit après la défaite de Napoléon, un concert est donné où il est présenté à toute l’aristocratie européenne. Son génie fait l’unanimité.

 

Il prend à sa charge son jeune neveu Charles. Ce dernier ne lui montre jamais la moindre reconnaissance et il a honte de la surdité de son oncle. Finalement, le jeune Charles s’assagit et entre dans l’armée. Il a peu de contacts avec les musiciens de son époque à l’exception de Mozart, Haydn, Salieri et quelques autres dont Schubert et Liszt.

 

Il compose la messe Solemnis qui fait la preuve de sa foi intense. Ce Dieu de joie devait être son guide suprême jusqu’à sa mort. Mais sa monumentale 9e symphonie allait venir après un silence relatif de plus de dix ans. Il veut y démontrer la fraternité qui doit régner entre les hommes et la joie de vivre. À sa première exécution, c'est un triomphe.

 

À partir de 1825, il travaille malgré sa maladie à la composition de sa 10e symphonie en plus de nombreux quatuors. De retour à Vienne en 1826, il demande à son neveu de faire venir un médecin. Ce dernier attendra trois jours avant de donner suite à la demande. Il est victime d’une pneumonie. Le 26 mars 1827, après avoir terminé un quatuor (op.131) il s’assoupit puis rend l’âme.

 

Victor Hugo (1802-1885)

 

 

Victor est né, le 26 février 1802, à Besançon. Il est le fils, de Léopold, commandant de l'armée française, et de Sophie Trébuchet. À sa naissance les Hugo ont déjà deux autres enfants : Abel et Eugène. De santé fragile, il fait piètre figure face à ses frères grands et forts. Les enfants suivent Léopold de garnison en garnison. Sa mère aurait eu beaucoup d'affection pour un ami d'enfance, qui est arrêté pour avoir pris part à un coup d'État raté. En 1814, Léopold demande le divorce. Les enfants sont confiés alors à la garde de leur mère et doivent se contenter d'une vie beaucoup plus humble. Victor et son frère Eugène sont mis en pension.

Très tôt, Victor remporte un prix littéraire. En effet, en 1819 il reçoit le « Lys d'or » donné par la ville de Toulouse pour une ode dans laquelle il réclame le rétablissement de la statue d'Henri IV.

Les trois frères Hugo fondent une revue où Victor va écrire de nombreux articles. Pendant l'hiver 1818-1819, les Hugo rendent visite régulièrement aux Foucher et Victor tombe amoureux de leur fille, Adèle. Sa mère, qui s'était opposée aux fréquentions de son fils, meurt en juin 1821, ce qui permet à Victor d'épouser Adèle avec l'autorisation de Léopold, le 12 octobre 1822.

La jeune famille s'agrandit rapidement : Léopoldine (1824), Charles (1826) François-Victor (1828) et enfin Adèle (1830). Victor, dont les écrits plaisent au roi, reçoit une pension. Il fait paraître plusieurs odes. En février 1830, Victor Hugo fait représenter sa pièce  Hernani  ce qui marque une date importante dans la littérature française.

À l'âge de 23 ans il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur. C'est durant cette même période que Sainte-Beuve, critique littéraire, entre dans la vie des Hugo.  Celui-ci est fasciné par la beauté d’Adèle, l’épouse de Victor, avec qui il a une aventure.  En octobre 1824, Louis XVIII décède. C'est son frère le comte d'Artois qui lui succède. Le nouveau souverain veut renouer avec le faste d'autrefois pour son couronnement. C'est à ce moment qu'il compose « L'Ode à la Colonne » dans laquelle il manifeste un certain mépris envers la royauté. Durant cette période, il publie de nombreuses œuvres.

Sa pièce  Hernani connaît un immense succès et est jouée à plus cent reprises bien qu'elle provoque une vive controverse entre les tenants du classicisme et du romantisme. Le 15 juillet, il termine  Notre-Dame volume de 700 pages.

Puis, Victor fait la rencontre Juliette Drouet, qui va devenir sa maîtresse. Cet amour va durer tout le reste de sa vie, bien que Victor va la tromper à plusieurs occasions. Malgré ses malheurs personnels, Victor Hugo continue à écrire et publier.

En 1841, il est élu à l'Académie française. Durant toutes ces années il demeure toujours attaché à Adèle qui ne fréquente plus Sainte-Beuve. En novembre 1836, il va écrire le livret d'un opéra à partir de son roman Notre-Dame de Paris, Esméralda. Victor Hugo voyage beaucoup au cours de ses années avec Juliette, sa nouvelle compagne.

Mais un drame familial vient perturber sa vie d'une cruelle façon. En effet, sa fille aînée et sa préférée, qui avait épousé le fils d'un armateur, Charles Vacquerie, trouve la mort avec son conjoint lors d'une excursion en barque. C’est alors que quelque chose va se briser en lui, provoquant une douleur qui ne se calmera jamais complètement.

En 1845, le roi Louis-Philippe le fait pair de France. À la même époque Victor Hugo a plusieurs liaisons amoureuses pendant que Juliette lui demeure toujours fidèle.

En 1848, la situation politique en France a changé et il est élu député de la République. Il se prononce publiquement contre Louis-Napoléon qui vient d'être élu président de la République. Il risque plusieurs fois sa vie au cours du coup d'État de décembre 1852. Muni d'un faux passeport, il réussit à passer la frontière. C'est une nouvelle période de sa vie qui commence.

Victor Hugo s'installe d'abord à Bruxelles. Il va rapidement rejoindre ses proches qui se sont réfugiés à Jersey, la plus grande île anglo-normande de la Manche où il peut jouir d'une partie de sa fortune qu'il a emportée avec lui.

Pour des raisons politiques l'Angleterre l'expulse de son territoire et il doit se transporter à Guernesey. Il s'y achète une maison, devenant ainsi un citoyen de Guernesey.

En 1861, son roman  Les Misérables  est terminé. C'est un succès extraordinaire. Napoléon III accorde une amnistie à tous les proscrits. Victor refuse alors de rentrer en France tant que la « tyrannie » y régnera. D'ailleurs, il se plaît beaucoup à Guernesey. Il y travaille beaucoup et publie plusieurs œuvres. Juliette qui l'a suivi l'assiste dans toutes ses tâches d'écrivain.

Cependant, en septembre 1870, Napoléon III capitule et la République est proclamée. Victor Hugo décide de rentrer en France. Il y est accueilli en héros. Il revient en politique et est à nouveau élu député. Déçu par la politique il démissionne.

En 1871, Charles Hugo meurt à son tour pendant que la révolution gronde encore en France. En mars, il se réfugie à Bruxelles. La foule bruxelloise se montre hostile. Finalement, il est expulsé de la Belgique par un décret.

La famille Hugo est de nouveau sur la route et s'installe pour un temps au Luxembourg. En septembre il rentre à Paris. En 1873, François-Victor, son fils, meurt. Pour Victor, c'est une nouvelle tragédie. Il continue toujours à publier régulièrement et ne connaît pas l'usure du temps. Il est élu sénateur en 1876.

En 1876, il est frappé par une légère congestion cérébrale. En 1881, il célèbre ses quatre-vingt ans. En 1883, sa compagne fidèle, Juliette, s'éteint le 11 mai 1883 et il publie la troisième série de  La légende des siècles. L'auteur le plus célèbre se son siècle décède le 22 mai 1885.

En vertu de son testament, il laisse à la Bibliothèque nationale une énorme quantité de manuscrits qui n'ont pas été complètement publiés plus de quatre-vingt après sa mort. Il apparaît toujours comme l'étoile de la littérature française.

 

Lincoln (1809-1865)

 

 

Washington et Lincoln forment les piliers à l’origine de la démocratie américaine. Alors que pour Washington la liberté était la première valeur, Lincoln pour sa part, croyait que la liberté est le moteur de la démocratie. L’abolition de l’esclavage est pour lui l’expression de cette liberté liée aux valeurs de l’Union.

 

Sa vie publique est brève mais cruciale dans l’histoire américaine. En fait, elle débute avec sa candidature au sénat en 1858 et se termine avec son assassinat le 14 avril 1865. Les américains voient en lui l’image même du citoyen américain, fils de pionniers, qui parvient à la plus haute fonction des États-Unis.

 

Abraham Lincoln naît le 12 février 1809 dans une cabane de troncs d’arbre construite par son père dans un petit village du Kentucky. La vie est dure, il fallait défricher et abattre des arbres. Sa mère meurt alors qu’il a deux ans seulement. Son père, Thomas, se remarie un an plus tard avec Sarah Bush Johnston. Elle exerce une influence déterminante dans son éducation en l’envoyant à l’école chaque fois qu’il y a un maître ambulant dans le village. La classe se fait durant l’hiver et on y enseigne les éléments de base. Abraham découvre très tôt, les joies de la lecture. Alors que Sarah a pour lui beaucoup de tendresse, son père est plutôt distant.

 

En 1831, les Lincoln se dirigent vers l’Illinois qui devient la vraie patrie d’Abraham. Un an plus tard, il est engagé par un marchand pour convoyer un chargement vers la Nouvelle-Orléans. Il y découvre une nouvelle civilisation raffinée où l’argent coule à flots. C’est là qu’il voit passer des esclaves enchaînés que l’on amène vers les plantations.

 

Il vit séparé de sa famille et pratique toutes sortes de métier. Il devient, en autres, gérant d’un bureau de postes. Il reprend ses études en droit. Il travaille en autodidacte. Il s’installe à Springfield et commence à professer comme avocat et fait la rencontre de Mary Todd. Cette dernière est alors la reine des salons de Springfield. Elle vient d’un milieu aisé. Depuis 1834, Lincoln siège à la Chambre des Représentants de l’Illinois. En 1843, il est élu comme député au Congrès et il s'installe à Washington avec sa famille. Il existe à l’époque deux courants politiques importants. Le premier appelé Parti fédéraliste prône le renforcement du gouvernement fédéral, l’autre le Parti démocrate-républicain, propose plutôt une large décentralisation.

 

Durant la guerre du Mexique il se prononce contre cette guerre qu’il trouve immorale. Cependant, c’est surtout le problème de l’esclavage qui préoccupe le Nord. Les états du Nord fortement industrialisés n’ont pas besoin de ce genre de main-d’œuvre. Entre 1775 à 1804, tous les états du Nord avaient déclaré l’esclavage illégal. C’est finalement le roman La Case de l’Oncle Tom qui bouleverse l’opinion publique.

 

De 1849 à 1854, Lincoln retourne à la pratique du droit à Springfield. Il reste donc en dehors de la politique active pendant cinq ans. Il se joint alors à la cause républicaine. La renommée de Lincoln se répand et il est désigné comme candidat républicain à la présidence en mai 1860. Les chances de son élection sont bonnes puisque les démocrates sont divisés. Le 6 novembre 1860 il est élu président.

 

La Caroline proclame son indépendance le 20 décembre de la même année. Ce n’est que le début d’une longue suite de proclamations de sécession. Le 4 février 1861, les représentants du Sud se réunissent à Montgomery, capitale de l’Alabama, pour se donner une constitution et élire un Président. La nouvelle union prend le nom de Confédération. Jefferson Davis en devient le président. La nouvelle constitution reconnaît explicitement l’esclavage.

 

La première bataille a lieu au Fort Sumter en face de Charleston. Le 12 avril un mortier explose sur le fort marquant ainsi le début de la guerre civile. Les États se divisent selon leurs croyances profondes. Ainsi, la Virginie se scinde en deux, trente-quatre comtés forment la West-Virginia. Les tensions sont grandes dans plusieurs états limitrophes. Finalement, le nouvel état compte 11 États bien que le drapeau a 13 étoiles à cause du Kentucky et du Missouri qui n’ont que des gouvernements en exil.

 

Les forces en présence offrent bien des différences : le Nord industrialisé compte une population de vingt millions alors que le Sud agricole ne compte que sept millions d’habitants. La capitale de l’Union est transférée en Virginie. Les premières batailles sont difficiles pour le Nord et Washington vient bien près d’être envahie.

 

Devant les difficultés militaires, le Nord décide d’appliquer le blocus des ports confédérés, ce qui a pour résultat de faire tomber les exportations de coton vers l’Europe. Le Nord réussit un coup majeur en occupant la Nouvelle-Orléans et Memphis.

 

Lincoln connaît un autre drame personnel avec la mort, en février 1862, de son enfant Willie. C’est sa deuxième perte d’un enfant. Ce malheur secoue son épouse qui commence à éprouver des hallucinations et même des crises d’hystérie.

 

Le congrès vote l’abolition de l’esclavage pour le district de Columbia. C’est un premier pas. L’année 1863 marque un tournant décisif dans le conflit. La bataille de Gettysburg apparaît comme le point de non- retour de cette guerre. Cette victoire des nordistes est définitive.

 

C’est là que Lincoln prononce son célèbre discours lors de l’inauguration du cimetière militaire de Gettysburg, le 19 novembre 1863. Ce dernier, qui porte sur le fardeau que  doit supporter une grande démocratie pour défendre ses principes, entre dans la légende.

 

La guerre commence à devenir impopulaire dans la population. Lincoln reçoit plusieurs lettres de menaces. Grant est nommé commandant suprême des armées. Il conçoit un plan pour s’emparer de Richmond. Cette campagne est difficile et les confédérés franchissent le Potomac et sont en vue de Washington. Mais cette offensive est finalement repoussée et l’écroulement du Sud n’est plus qu’une question de temps.

 

Aux élections de 1864, Lincoln doit subir les attaques de ses ennemis démocrates. Même plusieurs républicains doutent de sa réélection. Lincoln veut ardemment la restauration de l’Union.

 

Le 3 septembre 1864, Atlanta tombe aux mains du Nord. Le 31 janvier 1865 la chambre des Représentants vote le XIIIe amendement qui abolit définitivement l’esclavage.

 

Le 4 mars 1865 Lincoln est investi comme président. Les derniers soubresauts de la guerre contre le Sud ont lieu avec l’abandon par le gouvernement confédéré de Richmond. En avril 1865, le général Lee négocie la reddition de ses troupes. Grant, commandant des troupes nordistes, se montre magnanime envers les sudistes.

 

Cependant Lincoln ne peut jouir longtemps de la victoire de l’Union puisque il est traitement assassiné le 14 avril 1865. Il meurt après une longue agonie dans la nuit du 15 avril. La mort de Lincoln provoque un regret universel. Il est encore aujourd’hui considéré comme le symbole de la démocratie par excellence.

 

Giuseppe Verdi (1813-1901)

 

La famille Verdi habite depuis trois cent ans le territoire de Sant'Agata, petit hameau près de Busseto. Les parents du compositeur émigrent cependant aux Roncole où ils tiennent une ferme-auberge. Ainsi, les deux branches de sa famille appartiennent à la petite bourgeoisie de campagne relativement aisée.

Giuseppe Verdi y est né le 10 octobre 1814. Dès l'âge de quatre ans, on lui enseigne les rudiments du latin et de l'italien. À six ans, il entre dans l'école du village où il se montre un élève attentif. À l'âge de sept ans, il reçoit les premiers rudiments de musique. Son père lui achète une épinette dont il ne se séparera jamais tout au cours de sa carrière. Dès l'âge de dix ans, il remplace occasionnellement l'organiste de l'église.

En 1823, il est admis au lycée de Busseto où son talent musical est rapidement remarqué. À douze ans, il devient organiste à l'église du village. En 1827, il termine ses humanités. Son professeur de musique, Provesti, l'introduit dans les salons des notables.

Son père éprouve des difficultés financières et ne peut subvenir à l'entretien de son fils. Verdi devient professeur de piano pour Margherita, la fille d'un notable du nom de Barezzi. Ce dernier le considère comme son fils et va l'aider matériellement. Entre temps, Verdi développe une idylle avec Margherita. Il s'inscrit alors pour un cycle de trois ans au cours du claveciniste de la Scala. Ses années d'études lui permettent d'approfondir son goût pour l'art lyrique. Il reçoit finalement son certificat de maître de musique. Il devient officiellement maître de musique de Busseto, le 5 mars 1836.

En 1836, il épouse Margherita Barezzi. L'année suivante c'est la naissance de son premier enfant, Virginia, qui malheureusement décède au mois d'août 1838. C'est tout un drame qui frappe le jeune couple.

En mai 1839, il démissionne de son poste de maître de musique de Busseto et va s'installer à Milan pour y faire produire son premier opéra, Oberto. Contre toute attente et avec l'appui du comte Borromeo, il trouve un producteur et la première a lieu à la Scala  le 17 novembre à 1839, où il obtient un vif succès.  

Toutefois, un grand malheur frappe à nouveau Verdi avec le décès de Margherita, dévastée par les décès coup sur coup de ses deux enfants. Verdi est désespéré et veut abandonner sa carrière de compositeur. Son producteur le menace de poursuite pour bris de contrat.

Finalement, Verdi remplit un second contrat avec la création de Nabucco. Pour Verdi c'est un triomphe. Il est acclamé. 57 représentations sont données à la Scala. Ce succès lui ouvre les portes d'une brillante carrière.

Le second triomphe vient en 1844 avec la création de Ernani. Plus de deux cent cinquante maisons d'opéra vont produire cette oeuvre. À 30 ans, Verdi connaît la notoriété, ce qui lui permet de bien vivre de son art.

À l'été 1842, il se rend à Busseto où il achète le palazzo Cavelli, une imposante demeure bourgeoise. Au printemps 1851, il s'installe avec Giusseppina (qu'il épousera finalement en 1856) et il continue cependant de travailler à la version finale des Vêpres siciliens. L'oeuvre est finalement créée à l'occasion de l'Exposition mondiale, le 13 juin 1855. Elle est reçue plutôt froidement.

Verdi retourne à Sant'Agata où il est devenu le plus important propriétaire terrien de sa localité. En février 1859, a lieu la première de l'opéra Un ballo in maschera . Cet opéra marque une nouvelle étape dans l'oeuvre lyrique de Verdi. Entre temps, il accepte la charge de député à Turin. L'Italie est en pleine période de réunification.

 

Sans doute pour des besoins financiers plus pressants, il accepte de travailler à la création d'un nouvel opéra. Ce sera La forza del destino donné le 10 novembre 1862 à Saint-Pétersbourg. Durant une longue période, Verdi se consacre à sa carrière politique auquel il mettra fin en 1865.

 

De retour à Paris, il assiste à la première de Don Carlos en présence du couple impérial.

 

Après les triomphes de deux grands opéras historiques La forza del destino et Don Carlos il connaît un autre immense triomphe avec Aida. La première a lieu au Caire, le 24 décembre 1871, et à la Scala, le 8 février 1872. Après Aïda, satisfait de ses succès, il décide de se retirer.

 

Son dernier mot n'était cependant pas encore dit. Suite aux multiples pressions du compositeur et poète Arrigo Boito, il entreprend les deux dernières œuvres majeures de sa vie Otello et Falstaff. Otello est créé le 5 février 1887 à la Scala. Cet opéra est souvent considéré comme le plus grand opéra tragique de sa carrière. Cependant, Falstaff, opéra comique créé le 9 février 1893 et dont le livret est basé sur les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare, déconcerte le public italien.

 

Ses dernières années s'écoulent entre Sant'Agata et Milan. Sa compagne Giuseppa meurt le 14 novembre 1897. Alors qu'il séjourne à Milan en janvier 1901, il a une attaque et meurt six jours plus tard le 27 janvier 1901.

 

Ses obsèques sont grandioses. Plus de 250 000 personnes sont présentes pour lui rendre un dernier hommage. Il demeure l'une des plus importantes figures de la musique italienne.

 

Richard Wagner (1813-1883)

 

 

Richard Wagner est né le 22 mai 1813 à Leipzig. Son père, Carl Friedrich, est greffier municipal de Leipzig, cultivé et amateur de théâtre, et de Johanna Rosine Paetz, fille d'un boulanger mais très ouverte à la culture. Son père meurt du typhus six mois après sa naissance. Sa mère épouse alors un ami de son mari défunt, le dramaturge, Ludwig Geyer. Celui-ci meurt à son tour en 1821. Richard porte le nom de Geyer jusqu'à l'âge de 14 ans. Aussi pense-t-il que Geyer est son père biologique. Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche dans son livre, Le cas Wagner, le considère comme le fils naturel de Geyer, patronyme d'origine juive. Aussi Wagner est victime de racisme car certains humoristes de l'époque le qualifiaient de « grand rabbin de Bayrouth ». C'est ainsi que Wagner développe une haine pour tout ce qui est juif.

 

Richard suit une scolarité très chaotique, sa famille étant appelée à déménager très souvent. Entre 1827 et 1831, il prend des leçons d'harmonie avec le professeur de musique Christian Müller. En 1831, il s'inscrit en musique à l'université de Leipzig. Il est fortement influencé par Beethoven et Franz Liszt.

 

En 1833, il compose son premier opéra Les Fées. Puis il occupe le poste de directeur musical dans différentes villes. En 1836, il épouse l'actrice Minna Planer. Ce sera une union qui connaîtra de difficiles moments et se terminera par un divorce. Le couple qui est très endetté vivra quelques années à Paris.

 

Puis commence une vie de nomade. Il vivra dans différentes villes selon les contrats qu'il pourra décrocher. En 1840, il revient à Dresde pour faire jouer Rienzy avec lequel il connaît un grand succès. Son séjour dans cette ville prend fin brusquement parce que Wagner se mêle au milieu anarchiste qui réclame davantage de libertés et l'unification de l'Allemagne.

La révolution est rapidement écrasée et un mandat d'arrêt est lancé contre Wagner qui doit fuir pour aller se réfugier à Paris et finalement à Zurich en Suisse. C'est là qu'il va passer les douze années suivantes. Wagner s'y retrouve sans revenus et écarté du milieu musical allemand. Son épouse Minna s'enfonce dans une profonde dépression.

 

En 1852, il a une première rencontre avec Mathilde Wesendonck de qui il tombe amoureux. Pendant ses années d'exil, il travaille également à son opéra Tristan et Isolde lequel correspond au modèle romantique. En effet, son amour pour Mathilde est irréalisable. En 1858, son épouse Minna intercepte une lettre enflammée de Wagner à Mathilde. Le couple décide alors de se séparer.

 

En 1861, la présentation de son opéra Tannhäser à Paris provoque un scandale et les représentations sont suspendues. De retour, en Allemagne Wagner se sépare définitivement de Minna mais continue à la soutenir financièrement.

 

1864 marque un tournant dans la vie de Wagner. En effet, cette année suite à une rencontre avec le roi Louis II de Bavière, Wagner reçoit l'appui financier du souverain lui permettant de poursuivre sa carrière sans aucun souci financier. En effet, le jeune souverain est un admirateur inconditionnel de Wagner et selon plusieurs historiens en  devient passionnément  amoureux.

 

À la même époque, il a une liaison avec Cosina Bülow, épouse d'un fervent admirateur. Cosina est la fille de Franz Liszt son fidèle ami. Le 25 août 1870, il épouse Cosina avec qui il aura trois enfants.

 

Wagner consacre alors tout son temps à terminer la Tétrologie ensemble de quatre opéras inspirés de mythologies allemandes et scandinaves. Il prendra trente ans pour écrire cette oeuvre mémorable.

 

En 1871, il s'installe à Bayreuth où il désire faire édifier une nouvelle salle d'opéra. Celle-ci sera construite avec l'appui financier de Louis II et de la baronne Marie von Schleinitz. Le Palais des festivals sera finalement inauguré, le 13 août 1876, à l'occasion de la représentation de L'Or du Rhin (Tétralogie). D'illustres invités y sont conviés : l'empereur Guillaume I de l'Allemagne, Pierre II du Brésil, Louis II ainsi que plusieurs illustres compositeurs dont Bruckner, Grieg, Vincent d'Indy, Liszt, Saint-Saëns, Tchaïkovski...C'est un triomphe artistique mais un désastre financier.

 

En janvier 1882, il met la dernière main à son opéra, Parsifal, qu'il présente lors du second festival de Bayreuth. Pendant un séjour à Venise il est emporté par une crise d'angine le 13 février 1883.

 

Wagner exerce une grande influence dans le monde lyrique. Chose particulière, il écrit lui-même ses livrets. Dans ses opéras l'orchestre occupe une place aussi importante que les chanteurs. On le considère comme l'un des plus grands compositeurs d'opéra du XIXe siècle.

 

 

Karl Marx (1818-1863)

 

 

Karl Heinrich Marx, né le 5 mai 1818 à Trêves en Rhénanie, est un historien, philosophe, journaliste et économiste théoricien de la révolution socialiste. L'ensemble de son œuvre prend le nom de marxisme. Plusieurs mouvements révolutionnaires du XXe siècle se  réclament de sa pensée.

 

Karl Marx est le deuxième d'une famille de huit enfants. Son père, Marx Levi Mordechai, est un avocat d'origine juive qui se convertit au protestantisme pour pouvoir exercer sa profession. Sa mère, Henriette Pressburg, est issue d'une famille juive hollandaise et se convertit également au protestantisme en 1825.

 

Après avoir obtenu son Abitur, il étudie d'abord à l'Université de Bonn puis à celle de Berlin où il se consacre davantage à l'histoire et la philosophie. Il obtient un doctorat en 1841. Ayant fait une tentative ratée d'obtenir un poste universitaire, il devient rédacteur d'un journal d'opposition au clergé catholique. Son journal est interdit le 1 janvier 1843.

 

En 1843, Marx épouse une amie d'enfance, Jenny von Westphalen, issue d'une famille noble. Le couple aura sept enfants. En septembre 1844, Marx fait la rencontre Friedrich Engels, ce qui a une importance primordiale pour la suite de sa vie. Ils vont travailler d'abord ensemble à des œuvres à sujet philosophique. Cependant, les deux auteurs prennent une part active dans la vie des révolutionnaires parisiens. Marx, considéré comme un dangereux révolutionnaire, est chassé de Paris par le gouvernement français en 1845. Il se réfugie alors à Bruxelles.

 

À l'éclatement de la révolution française de février 1848, Marx revient à Paris. Avec l'échec des révolutionnaires, Marx est à nouveau chassé en juin 1849.

Il part alors pour Londres où il va résider pour le reste de sa vie. Mais sa vie en Angleterre est très difficile et il ne survit que grâce au soutien financier d'Engels. En 1864, sa situation financière s'améliore grâce à l'héritage de sa mère. Durant les années 1850, il rédige des centaines d'articles pour les journaux comme le New-York Tribune. En 1867, il publie après 20 ans de travail, la première partie de son ouvrage Le Capital. En 1871, Marx rédige un texte, La Guerre civile en France où il conclut que le prolétariat ne peut se contenter de s'emparer de la machine de l'État, il doit la détruire de fond en comble.

 

La santé de Marx est minée par son travail d'organisation de l'Internationale et la rédaction de son œuvre. Il fait des recherches en plusieurs langues qu'il maîtrise (français, anglais, italien, allemand et russe). Sa femme décède le 2 décembre 1881. Après un voyage qui le mène en Algérie et à Monaco, Marx s'éteint quelques mois plus tard, le 14 mars 1883, à Londres où il est inhumé au cimetière de Highgate près de son épouse.

 

Voici en bref, quelques éléments de la pensée de Karl Marx

 

L'histoire humaine se divise en quatre étapes, une cinquième à venir étant celle du socialisme :

 

1- communauté primitive

2-la société esclavagiste

3-la société féodale

4-le régime capitaliste

 

Selon Marx, les oppositions entre ces différentes classes sociales constituent le fil conducteur qui permet de comprendre la succession des sociétés et des périodes historiques. Pour lui, l'époque moderne voit apparaître une nouvelle classe sociale, celle du prolétariat, c'est-à-dire la classe de tous ceux qui n'ont que leur force de travail à vendre et qui entre en opposition avec la bourgeoisie.

 

Le capitalisme naît du développement de l'artisanat dans le régime féodal et de l'apparition de la classe bourgeoise. Dans une société capitaliste le travail est devenu aliénant puisqu'il suborne l'individu aux moyens de productions privées. L'argent n'est au début qu'un moyen d'échange de marchandises. Dans le système capitaliste, il va devenir le  principal but à atteindre.

 

Il critique fortement le rôle de la religion. Pour lui, la religion et ceux qui la font (prêtres, pasteurs, évêques) sont des alliés naturels de la classe dominante. L'émancipation des travailleurs doit être l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes.

 

Pour sortir du système capitaliste il faut détruire les objets d'aliénation comme la religion, l'État et la monnaie. Tout travailleur salarié est un prolétaire. Comment sortir de la misère ? Selon Marx il faut que la société se libère du capitalisme par la révolution. Cette révolution doit libérer le prolétariat mais aussi toutes les classes sociales. Cette révolution doit donc être globale.

 

La reine Victoria (1819-1901)

 

 

La reine Victoria devient importante dans l'histoire parce que son règne est associé à une période de profonds changements sociaux, économiques et technologiques au Royaume-Uni, comme dans le reste de l'Europe. De plus, son long règne correspond à une fulgurante expansion de l'Empire britannique.

 

Le père de Victoria est le prince, Édouard Auguste de Galles, quatrième fils du roi George III, et de la princesse Charlotte Augusta. Elle était la seule petite-fille légitime de George III. À la mort de ce dernier, une grave crise de succession se présente et les fils de George III sont priés de se marier pour créer une succession. C'est ainsi que le duc de Kent épouse Charlotte Augusta, une princesse allemande. Victoria est leur seul enfant qui naît, le 24 maintenant 1819, au palais de Kensington. A sa naissance, Victoria est la cinquième dans l'ordre de succession après son père et ses oncles. À la mort de son oncle George IV en 1830, elle devient l'héritière présomptive de son dernier oncle Guillaume IV.

 

L'enfance de Victoria fut assez triste. Elle est élevée sous la haute protection de sa mère qui ne lui donne aucune liberté. De plus, Conroy, dont on croit qu'il était l'amant de sa mère, s'impose lourdement dans son vécu quotidien. Au grand agacement de Guillaume IV, sa mère et Conroy amènent Victoria pour visiter le centre de l'Angleterre et s'arrêtent dans de nombreuses résidences aristocratiques. Sa mère essaie de convaincre Victoria de prendre Conroy comme son secrétaire particulier, mais en vain. En 1836, le frère de sa mère, Léopold, roi des Belges, espère marier sa nièce avec son neveu, Albert. Victoria apprécie la compagnie d'Albert dès la première rencontre.

 

 

Le roi meurt  le 20 juin 1837 faisant ainsi de Victoria la nouvelle reine du Royaume-Uni. Son couronnement a lieu le 28 juin 1838. Lord Melbourne, premier ministre de l'époque, devient pour elle une figure paternelle. Financière prudente, elle s'empresse de payer les dettes de son père. Très populaire au début de son règne, sa réputation est quelque peu ternie par une intrigue de cours mettant dans un faux embarras une dame de sa cour.

 

Puis, un nouveau premier ministre, Robert Peel, veut nommer comme c'était la coutume « les dames de la chambre à coucher » qui servent de domestiques dans les résidences royales. Habituellement, ce sont les épouses des membres du parti au pouvoir qui sont nommées. La reine conseillée par Melbourne s'y oppose fermement, forçant ainsi la démission du premier ministre Peel.

 

Autre fait particulier, la mère de la reine est tenue éloignée dans un appartement isolé de Buckingham. Après plusieurs mois d'hésitation, Victoria épouse Albert, le 10 février 1840. Ce dernier devient un important conseiller de la reine. La mère de Victoria est finalement expulsée. Cependant, grâce à la médiation d'Albert, les relations entre la mère et la fille s'améliorent progressivement.

 

En 1840, elle est victime d'une tentative d'assassinat dans la calèche royale. Après ce malheureux événement, sa popularité augmente en flèche. Entre 1842 et 1850, elle est victime d'autres tentatives de meurtre.

 

C'est durant son règne que l'Irlande est frappée d'une terrible famine. Au niveau international, Victoria s'intéresse particulièrement à l'amélioration des relations avec la France. Elle reçoit plusieurs membres de la Maison d'Orléans. De plus, elle rencontre le roi de France, Louis-Philippe I, en Normandie. Une première depuis la rencontre d'Henri VIII et de François I en 1520. Lorsque la France redevient républicaine, en 1848, Louis-Philippe se réfugie en Angleterre. Durant le règne de Napoléon III, fidèle allié de l'Angleterre, elle le reçoit en visite d'État en avril 1855 et se rend elle-même en France en août de la même année.

 

En décembre 1861, Albert son fidèle époux décède victime d'une fièvre typhoïde. Ce sera le drame de la vie de Victoria. Elle demeure en deuil et porte des vêtements noirs jusqu'à la fin de sa vie. De plus, elle évite les apparitions publiques. Cet isolement a pour résultat de diminuer la popularité de la monarchie au profit du mouvement républicain.

 

Vers 1860, sa vie repose de plus en plus sur un domestique écossais, John Brown. Des rumeurs de relations intimes circulent et la reine se voit affubler du sobriquet de Mme Brown. En 1872, un jeune irlandais agite un pistolet non chargé devant le cortège royal. Comme à chacune de ces tentatives, la popularité de la reine est en hausse. En 1877, Victoria est officiellement proclamée « Impératrice des Indes ». Victoria voit l'expansion de l'Empire britannique comme une manière de protéger et civiliser les peuples indigènes.

 

En mars 1883, son confident Brown meurt et Victoria veut publier sa biographie. Cependant, le doyen de Windsor lui conseille fortement de renoncer à son projet pour éviter les scandales.

 

En 1877, l'Empire célèbre son jubilé d'or avec faste. Le 23 septembre 1896, Victoria devient le monarque de l'histoire anglaise ayant le plus long règne. Pour son jubilé de diamant marquant ses soixante ans de règne, les premiers ministres de tous les dominions sont invités ainsi que des troupes venant de tout l'empire britannique.

 

Elle meurt le 22 janvier 1901 à l'âge de 81 ans. Son règne aura duré 63 ans 7 mois et 2 jours.

 

 

Léon Tolstoï (1828-1910)

 

 

Léon Tolstoï naît le 28 août 1828. La Russie est alors prise dans une période prérévolutionnaire contre le despotisme du tsar Nicolas I. Une grande partie de la population russe demande l'émancipation des serfs. Le gouvernement des tsars prône le respect de l'aristocratie.

Les Tolstoï appartiennent à la noblesse. Tandis que le père a une ascendance noble modeste, par sa mère Tolstoï appartient à la vieille noblesse russe. Le vaste domaine des Tolstoï se situe à Iasnaia-Polonia dans la région de la Moscovia.

Sa mère meurt alors qu'il est âgé de deux ans. D'autre part, son père aurait été empoisonné par ses serfs avec lesquels il était très dur. À l'âge de treize ans, il doit quitter le domaine familial pour suivre sa tante Pelegheia, sœur de son père. Elle instaure une discipline vigoureuse et rêve de faire de Léon un parfait homme du monde. Malgré des qualités intellectuelles remarquables, Léon déteste les études. Il est éduqué, comme le veut la coutume pour les jeunes nobles, par des précepteurs.

À l'âge de 16 ans, Tolstoï entre à l'Université de Kazan, une des moins bien cotée de la Russie. Il s'inscrit d'abord en philosophie puis en droit où il est recalé. En 1847, il retourne à son domaine dont il prend possession et où il s'efforce de mettre ses terres en valeur. Il y retrouve deux domestiques Tatiana et Praskovia, deux femmes qu'il aime profondément. Dans son domaine l'existence s'écoule doucement. Cependant, sa vocation de “gentleman-farmer” lui convient moins. Il s'installe à Moscou en 1848 puis à Saint-Pétersbourg. Dans cette ville, Léon s'ennuie malgré que les occasions de festoyer ne manquent pas.

Finalement, il décide de retourner à Iasnaia Poliana où il va se consacrer à la lecture qui va profondément marquer son écriture

En 1851, son frère Nicolas revient du Caucase où il a combattu les rebelles circassiens. À l'écoute de ses récits de guerre, Tolstoï décide de se rendre à son tour au Caucase pour combattre les ennemis du Tsar. Il s'y plaît beaucoup et tombe amoureux d'une jeune fille qui deviendra l'héroïne de son roman Les Cosaques. En cette même année, il fait publier son premier essai littéraire Enfance. Toujours lieutenant dans l'armée, il participe à une expédition contre les Turcs. C'est durant cette guerre qu'il fait publier un nouvel essai Adolescence qui suscite un grand intérêt.

Il écrit trois récits sur le siège de Sébastopol qui provoquent l'intérêt de la tsarine. Cette dernière les soumet à son mari, Alexandre II. Celui-ci décide de protéger Tolstoï en le faisant nommer à un poste plus reculé où il aura plus de temps à consacrer à l'écriture.

 À la même époque, il fait face à des problèmes religieux qui vont l'opposer à l'Église orthodoxe. En 1856, la paix revenue, Tolstoï est maintenant un auteur reconnu. Il donne sa démission de l'armée. Il décide de partir en voyage pour connaître le monde. Paris, la Suisse et l'Italie du Nord sont les étapes de son premier voyage en Occident.

À cette époque, il s'intéresse beaucoup aux problèmes pédagogiques et en particulier l'analphabétisme des masses. De retour chez lui, il fonde une école pour les enfants des moujiks. La tâche n'est pas facile et il décide de se rendre à nouveau en Europe pour y rencontrer les meilleurs pédagogues. En 1860, il séjourne en Allemagne où il achète un grand nombre de livres traitant de sujets pédagogiques. C'est durant son séjour en Angleterre, qu'il apprend qu'Alexandre II a décrété l'abolition du servage.

L'émancipation des serfs constitue l'événement historique le plus important de l'Histoire de la Russie du XIXe siècle. C'est en effet, le 19 février 1861, que le Tsar Alexandre II signe l'oukaze abolissant le servage. La réforme touche 50 millions de personnes. Les moujiks deviennent libres sans avoir à verser d'indemnités à leurs anciens propriétaires.

Les nobles conservaient leurs domaines mais devaient céder une certaine quantité des terres à leurs anciens serfs. À Iasnaia Poliana, la réforme se fait naturellement et sans heurts.

 

 

En septembre 1862, Léon, âgé de trente-quatre ans épouse Sophie Bers, âgée de dix-huit ans. C'est le début d'une heureuse période dans la vie de Tolstoï.

Léon est un grand joueur et il perd aux jeux au profit de son éditeur Katkov le manuscrit des Cosaques que ce dernier fait paraître en 1863. L'oeuvre reçoit un accueil triomphal.

Le succès de Tolstoï suscite l'envie des grands écrivains russes dont Dostoïevski qui le critique. Offensé, Tolstoï réplique par son plus grand roman Guerre et Paix. Ce roman auquel il va travailler pendant cinq ans occupe une place prépondérante dans la littérature universelle. Il s'attaque à l'épopée napoléonienne. Plusieurs éléments du roman sont autobiographiques.

Publié en 1865 le roman remporte un succès retentissant. Il est traduit dans plusieurs langues et lu par des millions de gens. Léon reste indifférent aux nombreuses critiques que son roman apporte.

Il s'occupe activement d'administrer son domaine. Il y ouvre une nouvelle école qui compte 35 enfants. Il a une nombreuse famille de 13 enfants.

Pendant quelques années, il semble s'éloigner de l'écriture. Un événement malheureux survient à Iasnaia Poliana, lorsqu'une jeune fille désespérée se jette sous un train. Cet événement lui inspire un nouveau roman, Anna Karénine, où il décrit la haute société de Saint-Pétersbourg qu'il connaît bien. Le roman dépeint la passion d'Anna Karénine et l'amour serein de d'autres personnages, autrement dit de Tolstoï et de son épouse Sophie.

Tolstoï traverse une crise religieuse importante. Il s'éloigne de plus en plus de l'Église orthodoxe et il communie une dernière fois en 1879. Au désespoir de ses lecteurs, il ne produit plus de romans. Tolstoï est fortement attristé par l'assassinat du tsar Alexandre II, celui qui a affranchi les serfs et  accordé des tribunaux communs pour tous. Par contre, ce tsar a commis une grave erreur en vendant aux États-Unis l'Alaska pour une somme dérisoire. En 1886, Tolstoï publie La mort d'Ivan Ilitch où il condamne vigoureusement la mesquinerie de la société.

Cependant en 1889, il revient à la véritable littérature avec La sonate à Kreuzter. Avec ce roman il atteint de nouveaux sommets. Il y décrit des relations conjugales malheureuses. D'abord interdit par la censure, le tsar en personne lève finalement l'interdit en 1891.

Au cours de l'hiver 1891, la Russie connaît une effroyable famine. Tolstoï comme beaucoup d'autres écrivains travaillent à secourir les paysans, les principales victimes de ce drame.

Après ce malheur, Tolstoï traverse plusieurs crises et dépressions. Les heurts avec sa femme se multiplient. En avril 1891, il cède à Sophie et ses enfants la totalité de ses biens ainsi que ses droits d'auteur sur les œuvres écrites avant 1881. À Iasnaia Poliana, il pratique les travaux des champs.

Sa maison est ouverte et il reçoit un nombre important de visiteurs. Il va nouer une relation d'amitié avec deux grands auteurs russes de l'époque : Anton Tchekov et Maxime Peskov, connu sous le nom Gorki.

Le 20 octobre 1894, Alexandre III est atteint à son tour par la maladie. Son fils, Nicolas, lui succède. Il est doté d'une intelligence médiocre et se laisse fortement influencé par son entourage dont son épouse, Alexandra, d'origine allemande et nièce de la reine Victoria. Le nouveau règne est marqué par la malchance. Ainsi, il y a la guerre contre le Japon , la Révolution de 1905 et finalement la première guerre mondiale.

Après plusieurs années de crises religieuses, Tolstoï publie en 1899 un dernier roman digne de Guerre et Paix, ce sera Résurrection. Tolstoï le termine rapidement car il a besoin d'argent pour venir en aide aux « Doukhobors », qui ont décidé d'émigrer en Amérique. Résurrection est considéré comme un chef-d'oeuvre où l'on retrouve beaucoup d'éléments autobiographiques.

 En 1901, Tolstoï est finalement excommunié par l'Église orthodoxe. La même année il fait une crise d'angine et son docteur lui conseille d'aller en Crimée pour se reposer. Il séjourne dans la villa de la comtesse Sophie Panian. Il est alors vu comme une gloire nationale. Tolstoï quitte la Crimée pour Moscou où il demeure maintenant la plus grande partie du temps.

En février 1904, la guerre éclate contre le Japon. Pour la Russie c'est la déconfiture complète où elle perd plus 240 000 hommes. Déjà la Russie connaît les premiers conflits internes qui vont conduire le pays vers la Révolution.

La Russie vit des moments difficiles. Nicolas II n'est plus maître de la situation. 1904 et 1905 sont marquées par des grèves. Les membres de l'équipage du Potemkine se révoltent et tuent la majorité de ses officiers.

Pendant ce temps, la vie de Tolstoï dans son domaine se déroule dans une grande frugalité. Iasnaia Poliana devient un lieu de pèlerinage où se succèdent les plus importants personnages de la Russie. Tolstoï demeure toujours rebelle.

Le tsar donne instruction de le laisser en paix pour éviter d'en faire un martyr.

Les rapports de Tolstoï avec son épouse deviennent très difficiles. Ainsi, il entre en conflit avec Sophie et ses enfants parce qu'il désire donner ses droits d'auteur aux pauvres.

Dans la nuit du 28 octobre 1910, il décide de fuir Iasnaia Poliana avec son médecin et ami, Douchan Petrovich. Dans la nuit du 1 novembre accompagné de son ami et de sa fille Alexandra, il prend le train en direction du Sud. Il tombe malade en route. Il est hébergé d'urgence dans la maison du chef de gare d'Astapovo Pétrovich. Il agonise pendant plusieurs jours. Il décède finalement le 7 novembre au matin.

Avec Tostoï et Dostoïevski la littérature russe s'élève au niveau international. Pour plusieurs ce n'est pas seulement un homme de lettres qui est mort, mais un grand humaniste qui appartient à l'Humanité toute entière.

 

Johannes Davison Rockfeller (1839-1937)

 

 

John D. Rockfeller est né, le 8 juillet 1839, à Richford (état New-York). Il est considéré comme l'un des hommes les plus riches de tous les temps avec une fortune estimée à plus de 200 milliards en dollars américains actuels.

 

Son père, William, est un marchand itinérant et officier de santé qui vend des « remèdes miracles » en se déclarant spécialiste dans la lutte contre le cancer. Ce dernier est reconnu comme un coureur de jupons. Cependant, sa mère, Eliza Davison, inculque à ses six enfants des valeurs religieuses du culte presbytérien. Il commence à gagner de l'argent dans des petites affaires comme l'élevage des dindons. Il se montre plus attiré par les usines et les chemins de fer que par l'art et la littérature. Sorti de l'école avec un diplôme de comptable en poche, il devient, en 1855, assistant comptable dans une entreprise de transport et de courtage. En 1858, il démissionne et met 2000$ dans une entreprise de transport. En 1862, il s'associe à deux partenaires pour créer une compagnie de raffinerie. En 1867, il fonde la compagnie Rockfeller, Andrews & Flager. La compagnie réinvestit ses bénéfices dans deux raffineries et deviendra la plus importante entreprise pétrolière du monde.

 

Rockfeller devient membre du Parti républicain et partage les objectifs d'Abraham Lincoln. Au niveau religieux, la piété est une ligne directrice tout au cours de sa vie. Selon lui, « l'argent vient de Dieu ». Il aime beaucoup partager et devient un important philanthrope dans son pays.

 

Informé du développement des champs pétrolifères en Pennsylvanie, il se rend sur place et propose à son associé Flager d'investir dans ce nouveau domaine. Celui-ci se montrant hésitant, Rockefeller décide de racheter ses parts de la société de courtage et prend un nouvel associé un chimiste, Samuel Andrews, et fonde une compagnie qui devient en 1870 la Standard Oil of Ohio. Il veut contrôler toutes les raffineries des États-Unis. En 1871, il passe un accord très avantageux pour le transport du pétrole avec une compagnie de transport ferroviaire. La Standard Oil se transforme rapidement en le plus important transporteur de pétrole des États-Unis.

 

Puis à partir de 1872, Rockefeller décide de s'attaquer à l'intégration du plus grand nombre de raffineries possible. En quelques mois, il absorbe 22 des 26 concurrents de Cleveland. Bientôt il détient un monopole dans l'ensemble des États-Unis. Par la suite il s'attaque à la concentration verticale de l'industrie englobant ainsi toutes les phases de la production, à savoir de l'extraction au commerce du détail.

 

Cependant pour contourner la législation américaine, qui interdit aux hommes d'affaires d'exercer leur activité en dehors de l'État où ils habitent, Rockefeller et ses 37 actionnaires confient leurs titres à neuf Truestees. Mais cela ne suffit pas et, en 1911, à la suite du Sherman Antitrust Act, la Standard Oil est fragmentée en une trentaine de firmes. Ainsi vont naître les sociétés Exxon, Chevron, Esso.

 

Ceci marque un tournant dans l'histoire économique des États-Unis. En 1914, le Clayton Act condamne spécifiquement les monopoles et les conseils d'administration incestueux.

 

Après le pétrole, Rockefeller se lance dans l'automobile et l'aviation. La fortune de Rockefeller continue de grandir. Il prend sa retraite, en 1896, et son fils, John Davison junior, lui succède. À partir de 1920, il décide d'investir dans l'immobilier. Il fait construire le Rockefeller Center qui comprend un opéra (le Métropolitain Opéra).

 

Au cours de sa vie on calcule qu'il a donné près de 600 millions de dollars à différentes œuvres philanthropiques. Ces donations vont permettre de redorer son image puisqu'il est souvent accusé de faire des profits illicites. Sa fondation a soutenu les Républicains et est activement anticommuniste. Il décède le 23 mai 1937.

 

 

Claude Monet (1840-1926)

 

 

Claude Monet est un des plus célèbres peintres français du XXe et l'un des fondateurs de l'impressionnisme. Claude Monet est né à Paris le 14 novembre 1840. Il est le second fils d'Adolphe Monet et de Louise-Justine Aubrée. Il est baptisé sous le nom d'Oscar-Claude à Notre-Dame de Lorette. Son père tient une boutique d'articles coloniaux au Havre en Normandie. À l'école, Oscar n'est pas un élève très appliqué mais montre déjà un goût prononcé pour le dessin. Sa mère décède le 28 janvier 1857 et il abandonne ses études. Il est recueilli par sa tante Lecadre qui l'encourage à continuer le dessin. Monet va commencer à peindre ses paysages à l'été 1858.

 

Il quitte le Havre et arrive à Paris en avril 1859. Il réside alors chez un ami de sa tante, Armand Gautier, qui lui verse une pension régulière et gère ses économies accumulées grâce à la vente de dessins. En 1860, il entre à l'Académie Suisse.

 

Le 2 mars 1861, Monet est tiré au sort pour être conscrit. Sa famille refuse de payer l'exonération suite à son refus de reprendre les affaires familiales. C'est finalement sa tante Lecadre qui paie son exonération à la condition qu'il prenne des cours d'art à l'université. Il étudie l'art dans l'atelier de l'École impériale où il rencontre Pierre-Auguste Renoir.

 

À la mi-mai, il retourne à Honfleur où il demande l'assistance financière de son ami Bazille, puisqu'il est en brouille avec sa famille. En 1866, il rencontre Camille Doncieux qui devient un de ses modèles. Camille devient enceinte au grand scandale de sa famille et donne naissance à Jean Monet le 8 août 1867.

 

En 1869, il va à Bougival et peint des toiles en inventant la technique de peinture impressionniste. Finalement, il épouse Camille le 28 juin 1870. Frédéric Bazille son ami trouve la mort sur un champ de bataille, en 1870. Monet se réfugie  à Londres où il fait la rencontre de Paul Durand-Ruel. Celle-ci sera déterminante pour la suite de sa carrière.

 

En 1871, il emménage dans une maison avec jardin à Argenteuil près de la Seine. En 1874, il commence à travailler au château de Rottembour de Montgeron à des toiles de grands formats pour le décorer. Le château appartient à Ernest Hoschedé et sa femme.

 

En 1878, Monet est obligé de réduire ses dépenses et retourne à Paris où il réussit  à payer ses dettes afin que ses toiles ne soient pas saisies. En août de la même année, il emménage dans une petite maison à Vétheuil avec la famille Hoschedé qui vient de faire faillite. Cependant, Camille décède le 5 septembre 1879 après une longue maladie. Ernest Hoschedé étant souvent parti, Claude Monet vit seul avec sa femme Alice. Ce mode de vie est décrié à l'époque. Pendant ce temps, Durand-Ruel continue à lui acheter des toiles et lui organise une exposition en février 1883 qui obtient un succès critique.

 

En avril 1883, Monet loue le pressoir et son clos à Giverny où il s'installe définitivement avec Alice et ses enfants. En 1886, Duran-Riel lui ouvre les portes du marché américain. Cette ouverture a pour résultat de développer de façon significative le marché de l'impressionnisme. En juin 1889, Rodin et Monet font une exposition conjointe

 

L'année 1890, marque une année charnière dans sa vie. Cette période commence avec Les Meules représentant  d’imposants gerbiers de blé. Il va représenter les mêmes motifs avec des effets différents. En 1890, il épouse Alice. Durant ces années, il s'intéresse de plus en plus au jardinage. En 1897, il débute les peintures de son jardin qu'il continue le reste de sa vie.

 

En 1900, les impressionnistes sont exposés à l'exposition universelle de Paris, signe de reconnaissance officielle. La même année Monet fait l'acquisition d'une auto. Il s'en sert pour se rendre en 1904 à Madrid. Après, il peint surtout son propre jardin, ses nymphéas son étang et son pont.

 

Alice, sa compagne bien-aimée, décède le 19 mai 1911. Monet traverse une période difficile. En 1912, on lui diagnostique une double cataracte. En 1914,son fils Jean décède à son tour. Malgré la guerre il se fait construire à l'été 1915 un vaste atelier conçu pour travailler ses grandes toiles. En 1920, le projet de donner ses grandes peintures à l'État prend forme.

 

Son 80e anniversaire prend les allures d'un événement national. En 1926, Monet finit par contracter une infection pulmonaire dont il décède le 5 décembre.

 

Ses toiles, les grandes décorations sont installées à l'Orangerie en 1927. Son fils Michel hérite de l'intégralité des propriétés de Claude. En 1966, Michel se tue dans un accident d'auto et ses toiles reviennent à son légataire universel : le musée de Marmottan.

 

Ses tableaux sont très disputés et atteignent des prix record.

 

-En 2012, un Nymphéas de 1905 est vendu plus de 43 millions de dollars chez Christie's.

 

-En 2008, Le bassin aux Nymphéas est vendu le 24 juin toujours chez Christie's à Londres plus de 51 millions d'euros

 

 

Marie Curie (1867-1934)

 

 

Marie Sklodwska-Curie est née à Varsovie, alors dans l'emprise russe, d'un père professeur de mathématiques et de physique et d'une mère institutrice, le 7 novembre 1867. Elle est la benjamine d'une famille de 4 sœurs.

 

Elle excelle dans toutes les matières dans ses études. Elle rejoint une université illégale qui participe en Pologne à l'éducation des masses. Sa sœur aînée quitte la Pologne pour faire ses études en médecine à Paris. En 1891, après une déception amoureuse, elle part à son tour pour Paris où elle est hébergée chez sa sœur. En novembre de la même année, elle s'inscrit pour des études de physique à la faculté des sciences de Paris. En 1893, elle obtient sa licence en sciences physiques en étant première de sa promotion. En juillet 1894, elle obtient sa licence en mathématiques et songe à retourner en Pologne.

 

En 1894, elle rejoint un laboratoire de recherches physiques de Gabriel Lippmann. À la même époque, elle rencontre Pierre Curie qui est chef des travaux physiques à l'École municipale de physique et de chimie industrielles. Marie rentre à Varsovie pour se rapprocher des siens. Pierre Curie lui demande de revenir à Paris pour vivre avec lui. Le 26 juillet 1895, le couple se marie à Sceaux. Elle se prépare à travailler à une thèse de doctorat. Le 12 septembre 1897, elle donne naissance à sa première fille Irène.

 

La découverte des rayons X, en 1895, par Wilhelm Röntgen suscite un grand intérêt dans le monde scientifique. Comme sujet de sa thèse de doctorat, elle choisit d'étudier les rayons de Becquerel. Elle commence ses recherches sur les rayonnements produits par l'uranium. Elle s'attache à quantifier les capacités ionisantes des sels d'uranium et met au point une instrumentation qui permet de mesurer l'effet des rayonnements sur l'ionisation de l'air.

Tout ceci lui permet de découvrir que les rayons de Becquerel sont une propriété de l'atome et non une propriété chimique.

 

En 1898, Pierre et Marie Curie font la découverte du polonium et un peu plus tard du radium neuf cent fois plus radiant que l'uranium. En 1903, elle soutient sa thèse de doctorat ès sciences physiques qu'elle obtient, le 25 juin 1903, avec la mention « très honorable ».

 

Le 10 décembre 1903, Marie Curie avec son mari Pierre Curie et Henri Becquerel reçoivent le prix Nobel de physique. Le nom de Marie y est associé à la suite de l'intervention de Pierre Curie. En plus, elle est la première femme lauréate de la Médaille Davy.

 

En 1906, elle donne naissance à sa deuxième fille Ève. En 1904 Pierre Curie est nommé professeur titulaire d'une nouvelle chaire de physique de l'Université de Paris alors que Marie obtient le poste de chef des travaux de recherche. Malheureusement, Pierre meurt renversé accidentellement par une voiture à cheval. Marie se remettra difficilement de la perte de son époux. Néanmoins, elle continue sa carrière et le l1 mai 1906 devient chargé de cours en remplacement de Pierre, puis professeur titulaire le 16 novembre 1908.

 

En 1911, un scandale éclate dans la presse sur sa liaison avec Pierre Langevin, ce dernier étant marié. Certains vont même souhaiter son retour en Pologne. Cependant, au plus fort de la crise le 8 novembre 1911, le prix Nobel de la chimie lui est attribué pour la découverte de deux nouveaux éléments : le radium et le polonium. Malgré le scandale elle décide de se rendre à Stockholm pour recevoir son prix, le 10 décembre 1910. En 1911, elle subit une grave opération chirurgicale à cause d'une maladie rénale.

 

L'Institut du radium est fondé juste avant la Première grande guerre. Elle y dirige la section de physique et de chimie. Lorsque la guerre éclate, elle participe à la conception de dix-huit unités chirurgicales mobiles.

 

À la fin de la guerre, elle reprend ses recherches à l'Institut du radium. Sa fille Irène devient son assistante. En 1921, une collecte de 100 000$ est faite aux États-Unis pour acheter un gramme de radium.

 

Marie va souffrir d'une trop grande exposition aux éléments radioactifs. Elle est finalement atteinte d'une leucémie. Malgré la maladie, elle continue de diriger l'Institut de radium. Le 29 juin 1934, elle se rend au sanatorium Sancellemoz à Passy où elle décède le 4 juillet suivant.

 

Marie Curie détient une place déterminante dans le monde scientifique moderne. Elle demeure la seule femme à avoir reçu deux Prix Nobel dans deux domaines scientifiques distincts.

 

 

Gandhi (1869-1948)

 

 

 

Mohandas Gandhi est né le 2 octobre 1869 à Porbandar, en Inde. Son père devient Premier ministre de la principauté de Rajkot. Sa mère, Poutlibai, est la quatrième femme de son père. Elle a quatre enfants dont Gandhi est le plus jeune. Il est donc né dans une famille aisée issue de la caste des marchands.

 

Gandhi, qui se révèle un élève médiocre au primaire, a plus de succès au secondaire. À l'âge de 13 ans, il est marié par ses parents à Makhanji avec qui il aura quatre enfants. Son père meurt alors que Gandhi a 16 ans. Durant cette période, il développe des aspects importants de sa personnalité comme l'honnêteté, la tolérance et le respect des aînés.

 

Il passe ses examens d'entrée à l'université de Samaldas, mais sur les conseils d'un vieil ami de la famille il décide d'aller faire son droit en Angleterre où il est admis à l'University College de Londres à l'âge de 18 ans. Pour suivre ses croyances religieuses, il demeure végétarien. Il développe un intérêt pour les religions dont bien sûr l'hindouisme qui est sa religion, mais également pour le boudhisme, l'islam et le christianisme.

 

En 1891, alors qu'il vient d'être admis au barreau d'Angleterre, il retourne en Inde. Après une vaine tentative de pratiquer le droit à Bombay, il revient finalement à Râjkot travailler avec son frère qui est également avocat. Ce dernier est alors faussement accusé de corruption et on lui demande d'intervenir en sa faveur auprès d'un fonctionnaire britannique que Gandhi avait connu à Londres. Cependant, il est éconduit de façon brutale par le fonctionnaire. Cette arrogance raciale aura une grande importance pour Gandhi dans l'avenir.

Gandhi se sent de moins en moins à l'aise dans son rôle d'avocat à Rajkot. Il accepte alors un contrat d'un an pour l'Afrique du Sud en 1893.

 

En Afrique du Sud, sa réussite professionnelle lui donne l'assurance qui lui manquait. Gandhi subit personnellement l'humiliation du racisme. En effet, lors d'un voyage en train on lui interdit de voyager dans un wagon en première classe, lequel est réservé uniquement aux clients de race blanche.

 

À la fin de son contrat, alors qu'il se prépare à retourner en Inde, il prend connaissance dans un journal que l'État du Natal se prépare à voter une loi qui doit enlever le droit de vote aux Indiens. On lui demande alors de rester en tant que juriste pour combattre cette loi. Bien qu'elle soit finalement adoptée, Gandhi se fait connaître dans le milieu des Indiens d'Afrique du Sud.

 

 

En 1896, il retourne en Inde pour aller chercher sa femme et ses enfants dont il était séparé depuis un bon bout de temps. Le bateau qui le ramène Afrique du Sud est rempli de nouveaux immigrants indiens. À leur arrivée, on refuse le débarquement et le bateau est mis en quarantaine. Les autorités veulent renvoyer les nouveaux arrivants en Inde. Finalement, devant le refus des Indiens de céder, on les laisse débarquer.

 

Durant la guerre des Boers en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent participer à la guerre s'ils veulent avoir droit à la citoyenneté. Il organise un corps de brancardiers. Entre 1905-1906, sa réputation de compétence est reconnue ce qui en fait un homme de loi disposant de confortables revenus.

 

En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une loi demandant l'enregistrement de toute la population indienne. Gandhi met alors en vigueur sa pratique de protestation non violente en incitant les Indiens de défier la loi par des actions pacifiques. Mais paradoxalement, il plaide, en mars 1906, pour la participation des Indiens à la répression de la révolte des zoulous. Il décrit d'ailleurs cette rébellion comme une menace contre l'Afrique du Sud toute entière. Il participe à nouveau à l'effort de guerre en dirigeant un corps de brancardiers.

 

Il est fortement critiqué pour son appui à la guerre contre la rébellion zouloue. Plus tard dans ses écrits, il parlera de l'affection mutuelle entre les Noirs et les Indiens contre le racisme des Blancs. Un fait singulier se produit dans la vie de Gandhi. En effet, en 1906 à Johannesburg il fait la connaissance d'Hermann Kallenbach, riche architecte allemand avec qui il cohabite pendant quelques années. À partir de certains éléments de leur correspondance, des rumeurs de relations homosexuelles ont couru.

Plusieurs interprétations sont alors faites sur cet événement bien particulier de la vie de Gandhi. Ces rumeurs sont d'ailleurs reprises par les ennemis de Gandhi après son retour en Inde en 1915.

 

Durant la première guerre mondiale, il demande aux Indiens de prendre part à la guerre avec l'Angleterre. En 1918, il organise, à Champaran, la résistance civique de dizaine de milliers de fermiers et de petits propriétaires forcés de cultiver l'indigo pour l'exportation au lieu de cultiver la nourriture pour les nourrir. Gandhi continue d'organiser des grèves et des manifestations contre les grands propriétaires britanniques.

 

On lui donne alors le nom de Mahatama (grande âme). Ses gains matériels sont minimes, mais il est conscient que les Indiens ont acquis une conscience politique. Sa célébrité s'étend alors à l'Inde entière.

 

En 1921, Édouard VII, Prince de Galles, visite l'Inde. Gandhi incite la population à ne pas assister aux cérémonies qui ont lieu lors de cet événement. Une émeute éclate au cours de laquelle une cinquante de personnes sont tuées. C'est après ce massacre que Gandhi se concentre sur l'indépendance entière de l'Inde. Il devient président du Parti du Congrès la même année. Gandhi impose une politique de non-violence.

 

Il appelle au boycott des institutions judiciaires et scolaires britanniques. En 1922, il est arrêté sous l'inculpation de subversion. Il est condamné à 6 ans de prison. Gandhi demeure assez discret politiquement pendant plusieurs années.

 

En 1928, il retourne devant la scène. En effet, le Congrès demande à l'Angleterre l'octroi d'une indépendance complète. Il menace en même temps l'Angleterre d'une campagne de non-violence si l'Inde n'obtient gain de cause. En 1930, il organise une nouvelle campagne contre la taxe sur le sel. Plus de 6000 Indiens sont emprisonnés par les Britanniques.

 

Pour une fois les Britanniques acceptent de négocier, mais il n'y aura pas de suite. En 1932, Gandhi fait un jeûne de six jours pour un traitement responsable envers les Intouchables. Pendant l'été de 1934, Il  subit trois tentatives d'assassinat. Après quelques années de retraite, Gandhi retourne à la direction du Congrès avec Nehru comme président.

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, Gandhi propose seulement un appui moral à l'Angleterre. En 1942, Gandhi appelle une grève générale pour forcer les Britanniques à quitter l'Inde. Il est détenu pendant deux ans en résidence surveillé. À la fin de la guerre, l'Angleterre annonce son intention de transférer le pouvoir aux mains des Indiens.

 

C'est Lord Mountbatten qui a la tâche de préparer l'indépendance. Entre 1946 et 1947 de longues discussions ont lieu. Le problème vient de l'implantation des populations selon leurs croyances. Gandhi est fortement opposé à la séparation de l'Inde en deux pays. Finalement, la partition est approuvée par le Congrès et cela contre l'avis de Gandhi. Il donne finalement son accord pour éviter une guerre civile. L'indépendance est proclamée le 15 août 1947. Après l'indépendance, il continue à travailler au dialogue entre hindous et musulmans. Gandhi déplore alors la corruption qu'il constate chez les nouveaux dirigeants.

 

Le 30 janvier 1948, en se rendant à une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles par un hindou nationaliste. Ainsi décède Gandhi, considéré comme le Père de la nation indienne. Son anniversaire est une fête nationale.

 

 

Winston Churchill (1874-1954)

Winston Churchill appartient à la famille aristocratique Spencer. Son ancêtre, George Spencer, change son nom de famille en celui de Spencer-Churchill lorsqu'il devient duc Marlborough en 1817. Son père, Randolph, est le fils cadet du 7e duc de Marlborough. Il épouse Jennie Jerome, fille d'un millionnaire américain.

 Winston naît le 30 novembre 1874 au palais familial de Blenheim. Comme c'est l'usage, il est confié à une nourrice, Elizabeth Anne Everest, qui jouera un rôle important dans sa vie. Il n'a pas beaucoup de contact avec ses parents, ce qui le rapproche de sa nourrice qu'il appelle « Woomany » En 1877, son grand-père devient vice-roi de l'Irlande et la famille le suit dans ce pays pendant trois ans. En 1880, ses parents reviennent à Londres.

À l'âge de 7 ans il est placé comme pensionnaire à la George School d'Ascot. Ses parents le négligent durant cette époque. À cette école, la discipline est particulièrement sévère. Lorsque la famille se rend compte qu'il est même blessé à cause de mauvais traitements, il est placé dans un pensionnat moins strict. Ses résultats scolaires étant assez médiocres, son père décide de lui faire faire une carrière militaire. Il est alors inscrit à l'Harrow School. Il y restera jusqu'à l'âge de 18 ans.

Il prépare alors son entrée à l'académie militaire royale. Il échoue deux fois son examen d'entrée. Ses parents lui paie des cours dans un institut privé, ce qui lui permet finalement d'être admis à l'académie militaire en juin 1893. Son salaire d'officier étant insuffisant pour supporter son train de vie, il décide de devenir correspondant de guerre.

L'an 1895 marque sa vie puisque son père décède à l'âge de 46 ans. Winston lui vouait  une grande admiration. En juillet, il apprend que sa nourrice, Mrs Everest, est mourante. Il retourne en Angleterre et reste auprès d'elle pendant une semaine jusqu'à sa mort.

Au début de 1896, il est transféré à Bombay en Inde britannique. Il dispose de beaucoup de temps libre qu'il met à profit pour lire. En 1898, il est transféré en Égypte. En 1899, il démissionne de l'armée pour se présenter comme candidat conservateur lors d'élections partielles. Il perd ses élections.

Pour faire progresser sa carrière, il obtient une commission pour agir comme correspondant de guerre durant la guerre de la Grande-Bretagne contre les Boers en 1899.

 Durant le conflit, il est capturé et gardé comme prisonnier de guerre. Finalement, il s'échappe et se rend jusqu'à la ville portugaise de Lourenço Marques. Son évasion lui vaut pendant un temps l'attention du public et en fait un héros national. Il retourne à l'armée et reçoit un commandement militaire. Il se fait remarquer dans la libération d'un camp de prisonniers. À son retour, il publie deux livres sur ses expériences militaires. En 1900, il est finalement élu lors des élections générales.

C'est à ce moment qu'il rencontre Clementine Hozier, lors d'un bal. En 1908, ils se revoient et alors commence une histoire d'amour qui va durer toute leur vie. Churchill se marie, le 12 septembre 1908, il a 34 ans. Son épouse Clementine est libérale au sens anglo-saxon. Leur premier enfant, Diana, naît le 11 juillet 1909. Le 28 mai 1911, un deuxième enfant Randolph, naît à son tour. Par la suite, les Churchill auront trois autres enfants : Sarah, Frances, Marigod  qui ne vit que deux ans et demi, et finalement Mary en 1922. À la même époque, les Churchill achètent le manoir de Chartwell qui devient leur résidence officielle jusqu'au décès de Winston en 1965.

L'homme politique

En 1904, alors que le gouvernement conservateur de Chamberlain  applique une politique de protectionnisme, Winston appuie  le  libre-échange et ce à l'encontre de son parti. Il accepte de passer au parti libéral et il est nommé sous-secrétaire aux colonies. En 1909, il crée les bourses de l'emploi pour aider les chômeurs. Puis la même année, il devient ministre de l'Intérieur. Il y est très critiqué. En fin de compte, il est nommé Premier Lord de l'Amirauté où on a besoin d'un homme capable de s'imposer.

Il y favorise la construction de cuirassés et le développement de l'aviation. Il reste en poste durant tout le temps de la Grande Guerre. L'opération ratée de la guerre des Dardanelles va l'obliger à démissionner le 11 novembre 1915. En 1917, il est nommé ministre de l'Armement. En janvier 1919, il devient ministre de la Guerre. En 1921, il devient Secrétaire aux colonies. À ce titre, il signe le traité qui donne finalement l'État libre d'Irlande pour lequel il est également critiqué.

Lors des deux élections générales de 1922 et 1923 il perd ses élections. Les travaillistes et les libéraux forment un gouvernement de coalition que rejette Churchill. Il quitte alors le Parti libéral pour revenir au Parti conservateur l'année suivante. En 1924, il est nommé, à sa grande surprise, ministre des Finances.

Son premier budget comprend des mesures sociales comme l'abaissement de l'âge de la retraite et des subsides aux veuves. Mais c'est le retour au taux de change d'avant la guerre et à l'étalon-or qui plonge l'économie de l'Angleterre dans la déprime.

Le gouvernement conservateur est défait lors des élections de 1929. Sa carrière politique tourne alors au ralenti. Au cours de ces années, son activité principale devient l'écriture. Il publie plusieurs livres dont une biographie de son ancêtre, le premier Duc de Marlborough.

Durant les années 1930, trois éléments peuvent expliquer sa traversée dans le désert : il se prononce contre l'indépendance de l'Inde, il joue un rôle nettement en rupture de l'opinion publique lors de l'abdication d'Édouard VIII et finalement son opposition à l'Allemagne nazie. De ces trois éléments, c'est son opposition à l'Allemagne nazie qui lui met à dos le gouvernement qui veut continuer à commercer avec ce pays. C'est ainsi que des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, qui sont en désaccord avec la politique suivie par le gouvernement envers l'Allemagne, vont informer Churchill de ce qui se passe réellement dans ce pays. Winston apprend ainsi que l'Allemagne construit en secret des sous-marins et des avions. Ces renseignements vont alimenter les discours de Churchill à la Chambre des Communes et cela au grand désespoir du gouvernement. Le gouvernement conservateur de Chamberlain prône la coexistence pacifique et les accommodements envers Hitler.

Cependant en septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne ce qui oblige le Royaume-Uni à lui déclarer la guerre. Churchill est alors nommé Premier Lord de l'Amirauté. Le gouvernement est alors divisé.

On doute de plus en plus des capacités de Chamberlain pour conduire le pays en guerre. Le 10 mai 1940, à la suite de la démission de Chamberlain, Winston Churchill est finalement nommé premier ministre ce qui n'enchante ni le roi ni l'establishment du parti. Winston a alors 65 ans.

Dans un premier temps, le nouveau premier ministre doit faire face à une débâcle. Il avertit ses concitoyens « qu'il n'a à leur offrir que de la peine, des larmes et de la sueur... ». Devant les difficultés militaires en ce début de la 2e guerre mondiale, Churchill va créer un ministère de la Défense dont il prend lui-même la direction.

Les Allemands tentent de conquérir la supériorité aérienne par des bombardements massifs de l'Angleterre dans le but de faire éventuellement un débarquement. L'Angleterre engage la bataille sur plusieurs fronts dont les Balkans et l'Afrique. Cependant l'Angleterre n'est plus seule, l'URSS qu'Hitler attaque, se lance à son tour dans la bataille en juin 1941.

 

En décembre, ce sont les États-Unis qui entrent en guerre après l'attaque de Pearl Harbor. Churchill fait approuver par les États-Unis un débarquement en Afrique du Nord. Néanmoins, les Alliés subissent une cuisante défaite avec le débarquement raté de Dieppe de 1942. En 1943, c'est le débarquement en Sicile qui réussit davantage. Ainsi, après de multiples échecs, le vent tourne et les Alliés enregistrent leurs premières victoires.

 

Churchill a de très bonnes relations avec Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis, ce qui facilite le ravitaillement dont l'Angleterre a absolument besoin. Avec l'entrée en guerre des États-Unis, Winston a le sentiment que la guerre est gagnée et que ce n'est qu'une question de temps.

Avec l'URSS de Staline, les relations sont plus difficiles, Churchill étant un anticommuniste convaincu. Il s'oppose avec vigueur à l'annexion de la Pologne par l'URSS, mais il ne peut l'empêcher.

Avec la France, Churchill s'oppose rapidement au maréchal Pétain et reconnaît le général De Gaulle comme représentant de la France. Les relations des deux hommes  sont souvent houleuses. Malgré tout, ils en viennent à des compromis acceptables aux deux parties en tenant compte des circonstances particulières de cette guerre mondiale.

C'est le débarquement de 1944 qui marque un point tournant de la guerre. Le 12 avril 1945 Roosevelt meurt. Le 7 mai, les Alliés acceptent la reddition de l'Allemagne. Churchill est défait aux élections de 1945, mais participe aux conférences de Yalta et Postdam. À la conférence de Yalta de février 1945, Churchill se rend compte que l'Angleterre joue un rôle mineur face aux États-Unis et l'URSS. Tout cela se confirme à la conférence de Potsdam en juillet 1945, où l'on discute des nouvelles frontières de l'Europe.

Aux élections générales de 1951, il est reporté au pouvoir. On assiste alors au déclin de l'empire britannique. Churchill accepte mal la fin d'une époque où l'Angleterre était considérée comme une grande puissance. Il décide de prendre sa retraite en 1955.

Winston avait commencé à peindre après sa démission comme Premier Lord de l'Amirauté en 1915 afin de combattre sa dépression. Il s'y remet avec enthousiasme lorsqu'il prend sa retraite. D'après les experts, il est doté d'un talent certain en cette matière.

Malgré sa renommée et ses origines aristocratiques, il lutte sans cesse contre ses créanciers. Ses revenus sont presque entièrement assumés par l'écriture. En 1953, il reçoit le prix Nobel de littérature. Parmi ses œuvres, il faut souligner ses six volumes sur The Second War, ainsi que ses quatre volumes sur A history of the English-Speaking Peoples.

Il meurt à l'âge de 90 ans des suites d'un grave accident vasculaire cérébral. Il a droit à des obsèques nationales. Ce sont les premières obsèques nationales pour une personnalité ne faisant pas partie de la famille royale.

 

Staline (1878-1953)

 

Iossif Djougachvili naît dans la ville géorgienne de Gori, le 18 décembre 1878. Son père, Vissarion, est cordonnier mais malheureusement alcoolique. Sa mère, Ekaterina Gavrilona, très religieuse pousse son fils vers la prêtrise.

Iossif demeure au séminaire jusqu'à l'âge de 20 ans. Rapidement, il devient athée et se montre rebelle. Il est finalement expulsé du séminaire en mai 1899.

Il commence sa carrière de révolutionnaire sous le nom de Koba. Il est déporté en Sibérie d’où il s'évade à plusieurs reprises. À la même époque, il rencontre Lénine.

Après la chute de Nicolas II en février 1917, il prend en main la direction du Parti à Pétrograd. Pendant la guerre civile russe, il est nommé commissaire bolchevique à Tsaritsyne (Stalingrad). Il noue des liens étroits avec la police politique et son fondateur Félix Dzerjinski. Cette alliance sera la clé de son succès futur.

La prise du pouvoir

Comme successeur de Lénine il abandonne la direction collégiale. Il va appauvrir la paysannerie au profit du développement industriel. De 1929 à 1933, il met en place la « collectivisation » des terres. Les conséquences sont terribles : la moitié du cheptel est abattue par les paysans. Plus de 25 millions de campagnards se dirigent vers les villes et une grande famine frappe la Russie. Le système permet au gouvernement d'acheter à vil prix les récoltes ce qui lui permet de financer l'industrialisation du pays. La Russie qui exportait des céréales devient importatrice. Le niveau de vie des ouvriers baissent de 40%.

En décembre 1934, Sergueï Kirov, chef du Parti à Leningrad, le plus populaire des dirigeants soviétiques, est assassiné. Alors commence la grande terreur stalinienne. En effet, Staline élimine ainsi tous ceux qui se sont opposés à ses politiques. Il entretient un climat de suspicion généralisé.

Il ordonne la déportation de centaine de milliers de personnes vivant près des frontières de la Russie. Il provoque la sédentarisation forcée des populations nomades. Les familles de ses collaborateurs les plus proches sont frappées par la Grande terreur. Face à l'agressivité d'Hitler, de qui il s'était rapproché momentanée, il se ravise et tente un renouement avec les pays occidentaux dans le but de faire reculer le fascisme.

Il intervient dans la guerre d'Espagne en appuyant le gouvernement communiste. Malgré un accord de non-agression avec l'Allemagne, Staline se prépare à la guerre et adopte en cas d'invasion la même stratégie employée par le maréchal Koutouzov lors de l'invasion de Napoléon.

Alors que l'Allemagne envahit la Pologne, il fait de même sur la frontière Est. Il envahit la Finlande en novembre 1940. Il annexe également les pays Baltes. Bien qu'il respecte le traité germano-soviétique, ce dernier prend abruptement fin avec l'invasion de la Russie par l'Allemagne dans la nuit du 21 au 22 juin 1941.

L'armée russe, qui avait été passablement affaiblie par les Grandes Purges, manque d'expertise. Au début du conflit, Staline perd de milliers de chars et d'avions. En raison d'une invasion commencée trop tard, l'armée allemande n'atteint pas ses objectifs. En décembre 1941, la Russie réussit à stopper les Allemands qui sont parvenus jusqu'à 22 kilomètres de la capitale.

Cependant Staline continue à exercer son pouvoir dictatorial en déportant, en mars 1944, 600 000 Tchétchènes en six jours. Alors que les Alliés débarquent en Normandie, les Soviétiques affrontent plusieurs divisions à l'Est. Il réussit à mettre hors combat 80% des effectifs de la Wehrmacht. La victoire est très coûteuse puisque 21 millions de russes sont morts au cours de la guerre.

L'après-guerre

Après la victoire de 1945, l'URSS occupe une place prépondérante sur l'échiquier mondial. Seul la Yougoslavie avec le maréchal Tito lui résiste. Rapidement, Staline rétablit un régime de terreur sur tout le territoire qu'il contrôle.

L'emprise de Staline sur les champs culturel et scientifique est indéniable.

Staline qui avait subi plusieurs attaques cardiaques meurt dans des circonstances dignes de son régime. Le 28 février 1953, il retourne à sa datcha près de Moscou. Il prend son dîner avec quelques collaborateurs dont Khrouchtchev puis se retire dans sa chambre. Il ne se manifeste pas pendant toute la journée du 1 mars. Selon les mémoires de Khrouchtchev, c'est la vieille gouvernante qui le découvre inconscient. Ses proches ne savent pas quelle action prendre. Ayant peur de sa colère, ils attendent plusieurs heures avant d'appeler un médecin. Lorsque le médecin arrive finalement, Staline est déclaré mort le 5 mars à six heures du matin.

Les funérailles ont lieu le 9 mars 1953. Il exposé aux côtés de Lénine dans le mausolée de la place Rouge où il demeure jusqu'en 1961, alors que le Congrès vote l'expulsion du corps de Staline.

En 1956, l'URSS rompt officiellement avec le stalinisme au cours du XXe congrès du Parti communiste. L'effondrement des régimes d'Europe de l'Est, en 1989, et la fin de l'URSS, en 1991, achèvent l'agonie du système économique soviétique.

 

Mussolini (1883-1953)

 

 

Benito Mussolini né, le 29 juillet 1883, à Varani dei Costa était le fils d'Alessandro, forgeron, et de Rosa Maltoni, institutrice. Son père est socialiste et lisait volontiers à ses enfants des passages du Capital de Karl Max.

En 1892, après ses études primaires il entre au collège des Salésiens. C'est un élève turbulent et même violent. Il est renvoyé du collège. Plus tard, il fréquente l'école normale où il obtient un diplôme d'enseignement en 1901. Fuyant le service militaire, il s'installe à Lausanne. En effet, de juin 1902 à novembre 1904, il vit en Suisse. Il y fait du militantisme et de l'agitation politique auprès des ouvriers.

En novembre 1904, en raison de l'amnistie accordée lors de la naissance du prince héritier, il rentre en Italie alors qu'il est sous le coup d'une condamnation pour avoir refusé de faire son service militaire. Après l’avoir effectué, il obtient le poste de professeur de français dans un collège en 1908. Incarcéré à quelques reprises pour agitation politique, il se fait connaître dans le milieu syndical.

En 1910, lors d'un congrès à Milan il prône le recours à la révolution et exalte la violence au besoin. En novembre 1912, il se maintient au sommet de la vie politique italienne. Il devient directeur d'un important journal l'Avanti. Ses talents comme éditorialiste sont reconnus et le tirage de son journal augmente rapidement.

 Il réintègre l'armée en 1915 et est envoyé sur le front alpin. En 1918, il rompt avec le Parti socialiste à qui il fait plusieurs reproches. Il fonde un parti qui est un amalgame d'ex-syndicalistes révolutionnaires et d'insatisfaits de la gauche. Aux élections de 1919, il présente une liste de fascistes. C'est un échec. Mussolini décide alors de se rapprocher de la droite et des conservateurs.

Cela va lui rapporter puisqu'aux élections de 1921, il fait élire 35 députés dont lui-même. À partir de ce moment, les Chemises noires deviennent la marque de son parti et se rendent coupables d'actions violentes. En 1921, son mouvement se transforme officiellement en parti politique et il en devient le chef sous le nom de Duce.

En octobre il participe avec les siens à la marche sur Rome. Le 29 octobre, le roi Victor-Emmanuel III offre à Mussolini la charge de former un gouvernement. Il bénéficie de l'appui des officiers supérieurs de l'armée et des industriels.

En 1922, il obtient les pleins pouvoirs en matière économique et administrative. Aux élections de 1924, il obtient l'appui de 64% de la population.

L'année 1925 marque le début du régime fasciste. Le 25 juin a lieu le quatrième et dernier congrès du PNF. Mussolini prend le titre de chef du gouvernement et Premier ministre en lieu et place de Président du conseil. Par décret, il supprime les fonctions de conseilleurs municipaux et maires. Ils sont remplacés par des fonctionnaires nommés par décret royal.

En avril 1926, le droit de grève est supprimé. La même année Mussolini impose une forme de protectorat à l'Albanie. En décembre 1927, le Grand Conseil du fascisme présidé par le Duce est reconnu comme organisme suprême de l'État. Les élections de mars 1929 se transforment en plébiscite en faveur de Mussolini. Il y recueille 98% des votes. Le Duce impose sa dictature de façon définitive.

En juin 1935, il rencontre Hitler qu'il considère à ce moment comme un être « cruel et féroce ». Le Duce appuie ouvertement l'Autriche qu’Hitler veut envahir.

Pendant ce temps, l'Italie rêve d'un empire colonial comme l'Angleterre et la France en possèdent. Il profite d'un conflit mineur qui a lieu à la frontière de la Somalie italienne et l'Éthiopie pour penser à une annexion possible de cet empire africain. Avec une certaine neutralité de la France, l'Italie déclare la guerre à l'Éthiopie le 2 octobre 1935. La Société des Nations impose alors des sanctions économiques à l'Italie. Par contre, on assiste à un rapprochement avec l'Allemagne.

Pour avoir une victoire rapide, le Duce autorise en secret l'utilisation des armes chimiques. Pourtant l'armée éthiopienne est composée de 500 000 hommes dont la majorité sont armées de lances et de boucliers. En mai, l'Italie remporte la victoire et Mussolini proclame la naissance de l'empire.

Le roi d'Italie prend le titre d'empereur d'Éthiopie.

Pendant ce temps, le rapprochement avec l'Allemagne continue. En septembre 1936, il rencontre à nouveau Hitler. Le 6 novembre, l'Italie adhère au pacte antisoviétique avec l'Allemagne et le Japon. En mars 1939, l'Allemagne envahit la Tchécoslovaquie, ce qui incite Mussolini à faire de même avec l'Albanie.

Tous ces événements rendent Mussolini très populaire en Italie. Il suscite même l'admiration aux États-Unis et Royaume-Uni. Un certain culte de la personnalité envers sa personne prend naissance en Italie.

Mussolini démontre qu'il possède une personnalité charismatique. Churchill, en 1926, le considère comme un grand législateur pendant que le Pape Pie IX l'appelle « l'homme de la Providence ».

Mussolini après la conquête de l'Éthiopie commence à appliquer une politique de racisme contre les noirs pour éviter tout métissage. De plus, à l'instar de l'Allemagne, les fascistes se montrent de plus en plus antisémites.

Un décret royal de 1938 fixe les mesures à l'égard des juifs étrangers. Les mesures d'abord appliquées contre les Juifs étrangers, le sont envers les Juifs italiens avec l'entrée en guerre de l'Italie au côté de l'Allemagne. Entre 1943 et 1945, plusieurs Juifs italiens seront déportés vers les camps de concentration allemands.

Le 6 mai 1939, Mussolini signe le pacte de l'Acier avec l'Allemagne qui inclut une alliance défensive et offensive. L'Allemagne envahit la Pologne s'en demander l'avis de l'Italie. Par contre, elle laisse entrevoir au Duce la possibilité d'avoir la Grèce et la Yougoslavie.

Devant le succès fulgurant de l'Allemagne au début de 1940, Mussolini croit que l'issue de la guerre est déjà fixée en faveur des Allemands. Il décide alors de déclarer la guerre à la France et la Grande-Bretagne. Les Italiens envahissent la France en direction de Nice. Déjà on observe l'inefficacité de l'armée italienne.

Le 27 septembre 1940, l'Italie, l'Allemagne et le Japon s'unissent dans un pacte tripartite. L'Allemagne ayant envahi la Roumanie, le Duce décide de se lancer à son tour en envahissant la Grèce. L'attaque contre la Grèce est un désastre. L'armée grecque renforcée par plus de 70 000 soldats britanniques oblige les Italiens à se replier en Albanie. De plus, la moitié de la flotte italienne est détruire à Tarente.

En janvier 1941, Mussolini rencontre Hitler à qui il demande l'envoi de régiments allemands pour soutenir l'armée italienne en Grèce.

Par contre, l'avancée italienne est plus heureuse en Yougoslavie, ce qui permet à l'Italie d'agrandir son territoire. Avec l'aide de l'Allemagne, la Grèce est finalement occupée. Le 12 décembre 1941, l'Italie déclare la guerre aux États-Unis. Pendant ce temps, les Italiens qui ont participé au siège de Stalingrad y perdent plus de 60 000 hommes.

En avril 1942, le Duce rencontre à nouveau Hitler où on convient de lancer une vaste offensive en Afrique septentrionale sans succès.

Le 9 juillet 1943 marque un tournant dans l'issue de la guerre puisque les Américains et les Britanniques envahissent la Sicile. Le 19 juillet Rome est bombardée. Toujours en juillet, le roi Victor-Emmanuel III ordonne l'arrestation de Mussolini désirant ainsi  sauver sa dynastie.

Les troupes allemandes envahissent alors l'Italie et occupent une grande partie de la péninsule. Le roi et son gouvernement vont se mettre sous la protection des Alliés et un nouveau gouvernement est formé qui déclare la guerre à l'Allemagne. Le gros de l'armée italienne est interné en Allemagne.

Mussolini, qui vient d'être libéré, rencontre à nouveau Hitler qui l'invite à former une république sous la « protection » des Allemands. En avril 1944, Mussolini se rend à nouveau en Allemagne. Mais les jours de son éphémère république sont comptés.

Se sentant abandonné par les Allemands, il prend la fuite accompagné de quelques fidèles. Il est finalement reconnu et arrêté. Le 28 avril 1945, il est condamné à mort par les partisans et fusillé.

Son corps est finalement pendu par les pieds à Milan.

 

Charles De Gaulle (1890-1970)

 

 

Les De Gaulle seraient rattachés à une ancienne famille de noblesse d'épée. En effet, un certain Richard de Gaulle écuyer du roi Philippe Auguste aurait été doté d'un fief, à Elbeuf-en Bray, en Normandie en 1210. Au 16e et 17e siècle on retrouve la trace de capitaines-châtelains qui sont qualifiés de chevaliers. Au 18e siècle, ils se seraient intégrés à la noblesse de robe. La famille résidait à Paris depuis 150 ans quand Charles de Gaule naquit en 1890. C’est du côté de la branche maternelle que les de Gaulle avaient des ancêtres irlandais (les MacCartan), écossais et allemands. Le grand-père maternel est un industriel.

 

Son père, Pierre-Marie, était professeur de lettres, d'histoire et de mathématiques au collège de l'Immaculée-Conception de Paris dirigé par les Jésuites. Sa mère est Jeanne Maillot. Charles a trois frères et une sœur. De sa mère, il héritera de la passion pour la politique et de son père le goût de la littérature. Au primaire, il a son père comme enseignant. Lors de la crise religieuse en France, entre 1901 et 1904, Charles est inscrit dans un pensionnat catholique de Belgique dirigé par les Jésuites.

En 1908, il est admis au collège militaire de Saint-Cyr. En 1912, il rejoint l'infanterie et se retrouve sous les ordres du colonel Pétain. Il est nommé lieutenant, en octobre 1913, et capitaine, en janvier 1915. Durant la guerre, il se montre un officier volontaire et cassant. Blessé par les troupes allemandes, il est fait prisonnier et interné. Il tente de s'évader à plusieurs reprises. Il est finalement libéré à la fin de la guerre en 1918. Peu après, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et reçoit la croix de guerre.

En 1921, il épouse Yvonne Vendoux. Ils auront trois enfants : Philippe, Elizabeth et Anne.

Dans l'armée il jouit toujours de la protection de Pétain et continue à se faire un nom. Il fera d'ailleurs parti de l'état-major du maréchal.

En 1931, sous la recommandation du maréchal Pétain il entre au Secrétariat général de la défense nationale. Il y apprend les rudiments du fonctionnement de l'État. C'est durant ces années qu'il publie La discorde chez l'ennemi, Au Fil de l'épée, Vers l'armée de métier et La France et son armée. Dans tous ses ouvrages, il y développe sa vision sur la réorganisation de l'armée.

Ses idées ne sont pas retenues par les Français, mais vont intéresser grandement les autorités militaires allemandes. De Gaulle montre dans ses écrits qu'il n'est pas un idéologue, mais bien un homme d'action. En 1933, il est promu lieutenant-colonel et colonel en décembre 1937. Il commande une unité autonome de blindés.

 La Seconde Guerre est déclarée et De Gaulle va y jouer un rôle primordial pour la France. Lorsque celle-ci éclate, Charles de Gaule qui s'était distingué comme commandant militaire est remarqué par Paul Reynaud, Président du Conseil, qui lui donne un poste au ministère de la défense. Fermement opposé à l'armistice, il préfère l'exil en Angleterre pour continuer à combattre lorsque le maréchal Pétain signe la paix avec l'Allemagne. Devenu général, De Gaulle défie Pétain en lançant l'appel du 18 juin dans lequel il incite les Français à poursuivre le combat.

De Gaulle va travailler pendant quatre ans à unir les forces de la Résistance française. Il s'efforce de faire reconnaître son regroupement comme représentant de la France par Winston Churchill. Jean Moulin, chef de la Résistance en France, se joint à lui. En 1943, malgré la méfiance de Roosevelt, les Alliés reconnaissent le Comité national de libération comme seul interlocuteur de la France. De Gaulle réussit à joindre à son mouvement plusieurs colonies, ce qui lui donne une légitimité plus grande auprès des Alliés.

Le 26 août 1944, De Gaulle triomphe en France en descendant les Champs -Élysées. Le 3 septembre il prend la tête du gouvernement provisoire qui doit rétablir la République en évitant une guerre civile. Finalement, De Gaulle met en place un gouvernement d'unité nationale. Face à son mécontentement sur la façon dont s'agite les différents partis politiques, De Gaulle démissionne le 20 janvier 1946. Il fonde un parti politique, le Rassemblement du Peuple Français dont l'influence décline rapidement au cours des ans. Il devient ainsi en réserve de la République.

En 1958, la guerre de l'Algérie plonge la République française dans une succession de gouvernements qui démontrent leur impuissance à surmonter et régler les problèmes de la France. Le 29 mai 1958, il est appelé à la présidence du Conseil par le président René Coty.

Rapidement, De Gaulle charge Michel Debrey de rédiger une nouvelle constitution qui est approuvée par référendum en septembre suivant. En janvier 1959, Charles de Gaulle devient président de la France sous la Cinquième République. Il possède de vastes pouvoirs qui vont lui permettre de régler les crises politique et monétaire. Cette dernière trouve une solution par la mise en place du nouveau franc en 1960.

Quant à la crise d'Algérie, elle trouve sa solution par les accords d'Évian le 18 mars 1962 qui lui accorde son indépendance. De Gaulle doit gérer plusieurs crises politiques dont le putsch des généraux et les attaques de l'OAS. Il échappe par miracle à plusieurs attentats contre sa personne dont celui du Petit-Clamart.

En 1965, il est réélu à la présidence de la République malgré de nombreuses critiques. En politique étrangère, il sort la France de l'OTAN en 1966. En 1967, il commet un nouveau coup d'éclat en proclamant « Vive le Québec libre » lors d'un voyage au Canada à l'occasion de l'Exposition universelle, suscitant alors la colère du gouvernement canadien.

En 1968, sous l'impulsion de la gauche les étudiants parisiens manifestent et paralysent la capitale. L'homme est alors en décalage avec l'ensemble de la société. Le 27 avril lors d'un référendum sur la régionalisation les Français votent contre  De Gaulle qui démissionne dès le lendemain. Il passe la dernière année de sa vie à Colombey-les-Deux-Églises où il décède le 9 novembre 1970.

Charles de Gaulle malgré ses idées conservatrices acquiert en quelques années après sa mort le statut de personnage historique. Il aura sauvé la France à deux reprises.

 

Franklin Delano Roosevelt (1912-1945)

 

 

Franklin D. Roosevelt est né le 30 janvier 1882 à Hyde Park dans l'État de New York. Ses parents appartiennent à deux vieilles familles patriciennes de New York. L'ancêtre de la famille serait un hollandais, Theodore Roosevelt, venu s'installer à la Nouvelle Amsterdam. La famille Roosevelt donnera un autre président : Théodore Roosevelt.

Par sa mère, Sara Ann Delano, il a des ancêtres wallons. Son grand-père maternel était un riche commerçant qui avait fait fortune avec le commerce de l'opium avec la Chine. Franklin est fils unique. Il passe souvent ses vacances sur l'île de Campobello, située au Canada. Il reçoit une éducation aristocratique et se familiarise avec les langues allemande et française.

Il fréquente une école secondaire huppée, la Groton School. En 1899, il poursuit ses études à Havard où il obtient un Bachelor of Arts. Il est politiquement influencé par son oncle par alliance, Theodore Roosevelt qui vient d'être élu président des États-Unis.

En 1902, il rencontre, lors d'une réception à la Maison-Blanche, Anna Eleonor Roosevelt, qui était une nièce du président Theodore Roosevelt. En 1904, il s’inscrit à l'école de droit de l'université Columbia. En 1907, il abandonne les études de droit mais réussit avec succès l'examen du barreau de l'État de New York. En 1908, il entre dans un prestigieux cabinet d'affaires.

Il épouse Eleonor le 17 mars 1905. Le couple aura six enfants. Franklin aura plusieurs aventures amoureuses à tel point que son épouse s'établit dans une maison séparée à Valkill tout en continuant à appuyer son mari. On sauve les apparences. Franklin n'aime pas tellement le  droit et se lance en politique dès la première occasion.

Dans un premier temps, il est élu sénateur de l'État de New York.

En 1913, il est nommé secrétaire adjoint à la marine par le président Wilson. Entre 1913 et 1917 il travaille à développer la marine américaine. En 1920, il est choisi comme candidat à la vice-présidence des États-Unis. Il perd ses élections et retourne au droit comme avocat d'affaires.

C'est en 1921, pendant ses vacances à Campobello, qu'il contracte la polio. Ses membres inférieurs sont alors paralysés. Il a 39 ans. En public il  marche à l'aide d'une canne, alors qu'en privé, il se déplace en fauteuil roulant. Cependant, une étude de 2003 montre qu'il aurait été plutôt atteint du syndrome de Guillain-Barré.

En 1928, il est élu gouverneur démocrate de l'État de New-York. Dès le début, il montre sa ferveur pour les lois sociales. Pour lui, il est souvent nécessaire de substituer la liberté collective à la liberté individuelle. C'est ainsi qu'il réduit le temps de travail pour les femmes et les enfants. On l'accuse volontiers de « socialisme ».

Mais Franklin vise plus haut et se prépare à l'élection à la présidence des États-Unis. Il est réélu aux élections de 1930. Sa popularité dans l'état le plus peuplé en fait un sérieux candidat pour les prochaines élections présidentielles de 1932. Ces élections se déroulent dans le contexte de la Grande Dépression.

Le succès de sa campagne est surtout dû à la grande impopularité du président sortant, Hoover, et sa politique du « laisser-faire ». Roosevelt est élu avec 57% des voix. Lorsqu'il entre en fonction, en mars 1933, le pays est plongé dans une grave crise économique avec plus de 12 millions de personnes en chômage.

 Au début de son mandat, il instaure le New Deal pour rassurer la population et redresser l'économie. Durant les cent premiers jours de ses nouvelles fonctions, il fait passer un nombre record de lois grâce à la majorité démocrate, entre autres, de nouveaux contrôles pour les banques ainsi que des lois pour aider les chômeurs. De plus, il lance de grands travaux publics qui nécessitent l'emploi de plusieurs milliers de travailleurs. Il s'engage également dans des réductions de dépenses en faisant des coupes sévères dans l'armée. C'est le relèvement de l'agriculture qui demeure l'une de ses priorités.

En 1934, par le Social Security Act, il met en place une sécurité sociale pour les retraités les pauvres et les malades. D'autre part, le Securities Exchange Act permet la création de la Secretaries and Exchange Commission.

Aux élections de 1936 Roosevelt est réélu pour un second mandat par une victoire écrasante, remportant 46 états sur 48. On y retrouve un fort appui populaire pour la politique du New Deal. Son deuxième mandat est marqué par un programme agressif de travaux publics. La Cour Suprême va demeurer le principal obstacle pour la réalisation de ses programmes.

Cependant entre 1937 et 1941 il nomme huit magistrats à la Cour Suprême ce qui va rééquilibrer les forces en présence. Toutefois, les forces conservatrices du Congrès des deux partis s'unissent pour s'opposer à de nouvelles lois sociales.

La politique du New Deal a changé les États-Unis par de multiples réformes et non par la révolution comme dans d'autres pays. Elle inaugurait une période d'interventionnisme étatique dans de nombreux secteurs de l'économie.

Au début de la guerre en Europe, les États-Unis demeurent dans une position neutre tout en acceptant d'aider les pays amis par la fourniture d'armes. Néanmoins, à partir de 1938 les Américains se rendent compte que leur participation à la guerre devient inévitable. En mai 1940, l'Allemagne envahit le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. La loi Lend-Lease permet de vendre du matériel de guerre. En août 1941, Roosevelt rencontre Churchill lors de la conférence de l'Atlantique tenue à bord d'un navire au large de Terre-Neuve.

En juillet 1941, le général Mac-Arthur est nommé responsable des forces du Pacifique alors que les relations avec le Japon commencent à se détériorer. Le 7 décembre 1941, les forces japonaises bombardent Pearl Harbor à Hawaï, la plus grande base navale américaine dans l'océan Pacifique. Cette attaque fait 2 403 morts et 1 178 blessés. Le Congrès américain déclare la guerre au Japon. Le 11 décembre, l'Allemagne et l'Italie déclarent la guerre aux États-Unis à leur tour. L'entrée en guerre des États-Unis marque un tournant dans la mondialisation du conflit.

Malgré une règle non écrite depuis George Washington d'une limite maximale de deux mandats présidentiels, Roosevelt n'hésite pas à se représenter pour un troisième mandat. Il se fait facilement réélire avec 55% des votes.

Durant son troisième mandat, il s'intéresse au développement de la bombe atomique. En 1942, Roosevelt donne la priorité au front européen. À la conférence de Casablanca en 1943, les alliés décident d'envahir l'Italie. Du 11 au 24 août, Roosevelt et Churchill se rencontrent au Canada pour préparer le débarquement en France. En 1944, à la conférence de Dumbarton Oaks, Roosevelt fait accepter son projet des Nations Unies.

 En février 1945 à la conférence de Yalta le président est déjà malade et très mal en point. Il doit faire d'importantes concessions à l'URSS. Roosevelt éprouve toujours une méfiance envers De Gaule. C'est ainsi que la France n'est pas invitée à la conférence de Yalta. Roosevelt doit admettre finalement que De Gaule est le meilleur rempart contre l'expansion du communisme en France.

En novembre 1944, Franklin D. Roosevelt se présente pour un quatrième mandat et il est réélu avec une majorité de 53%.

Le 12 avril 1945, il s'écroule en se plaignant d'un terrible mal de tête. Il meurt à 15h35 à l'âge de 63 ans. Il est enterré au National Site le 15 avril 1945 après des obsèques nationales grandioses.

C’est un président qui se souciait des Américains les plus défavorisés. Il a joué un rôle déterminant dans la victoire des alliés. Selon un classement dressé par les historiens pour un magazine, il est le troisième Américain le plus influent de l'histoire.

 

Mère Teresa (1910-1997)

 

 

Mère Teresa de son vrai nom, Anjezë Bojaxhiu, est devenue une figure mondialement connue puisqu’elle est l'exemple par excellence de l'altruisme au XXe siècle. Ses parents sont des commerçants bourgeois du Nord de l'Abanie. Son père, Nikollë, est à la tête d'entreprises en bâtiment. Ils ont trois enfants.

 

Ses parents sont des catholiques pratiquants qui viennent en aide aux plus démunis de leur milieu. La région connaît plusieurs bouleversements dus à la guerre. Son père décède alors qu'elle a neuf ans. Sa mère, Drâne, ouvre un atelier de couture pour subvenir aux besoins de la famille.

 

Après un pèlerinage au sanctuaire marial de Letnice, elle ressent le désir d'une vie religieuse. Elle entre donc dans la congrégation des sœurs de Lorette. Elle quitte sa terre natale, le 26 septembre 1928, à l'âge de 18 ans et se dirige vers le couvent de Rathfarnam en Irlande. En six semaines, elle apprend les rudiments de l'anglais. Le 1 décembre 1928, elle part pour l'Inde pour y faire son noviciat. Arrivée à Calcutta, elle y est très choquée par l'extrême pauvreté qu'elle y trouve. Le 25 mai 1931, elle fait ses vœux temporaires et prend le nom Mary-Teresa.

 

Elle devient enseignante à l'école de Loreto Entally, à Calcutta, où elle donne des cours de 1931 à 1937. En mai 1937, elle prononce ses vœux définitifs. En 1944, elle devient directrice des études à Sainte-Marie, école réservée aux classes sociales supérieures de Calcutta. Dans ses moments libres, elle consacre du temps aux bidonvilles pour venir en aide aux plus démunis.

 

Le 10 septembre 1946, au cours d'un voyage en train alors qu'elle se rend à sa retraite annuelle, elle reçoit un appel spécial.

À son retour, elle écrit à son père spirituel, le jésuite Céleste Van Exem, et lui fait part de son désir de tout quitter. Tombée dangereusement malade, elle est envoyée en sanatorium pour y traiter un début de tuberculose. Les sœurs la rappellent pour répondre au besoin d'aide. Finalement, le 8 août 1948, elle reçoit la permission de Pie XII de quitter son ordre religieux.

 

Le 16 août 1948, elle quitte sa communauté et se rend à Patna pour y recevoir une formation d'infirmière. Elle fait la rencontre de Jacqueline Decker, une belge, qui a le même idéal. Cette dernière, ayant des problèmes de santé, décide de retourner en Belgique pour se faire soigner afin de pouvoir poursuivre sa mission au côté de Mère Teresa. Pendant ce temps, celle-ci reçoit de l'aide ponctuel de laïcs. En mars 1949, elle reçoit la visite d'une ancienne élève qui veut l'accompagner. Rapidement, plus d'une dizaine de jeunes filles décident de la suivre.

 

L'année suivante Mère Teresa se voit forcer d'écrire les règles de sa nouvelle communauté qu'elle appellera Missionnaires de la Charité. Elle voit un mourant et décide de l'amener à l'hôpital, mais on refuse de le prendre en charge. C'est alors qu'elle décide de s'occuper des mourants. D'abord installée dans des locaux temporaires, Mère Teresa achète deux ans plus tard une maison qui lui est vendue pour un prix dérisoire par un musulman.

 

Puis, en novembre 1955, elle décide d'ouvrir un orphelinat où elle recueille les enfants abandonnés. C'est également à ce moment, qu'elle commence son combat contre l'avortement qui deviendra pour elle une lutte sans merci. Jacqueline Decker, trop malade pour revenir en Inde, devient sa première coopérante qui s'unit avec elle par la prière.

 

Devant ses difficultés financières, son père spirituel publie une annonce dans un journal où il demande du soutien financier. Le premier ministre du Bengale, Dr Bidham Chandra Roy, lui vient en aide et établit avec elle une solide amitié. En 1959, sa communauté s'installe dans plusieurs villes de l'Inde. À Bombay, où elle fonde une mission, elle critique sévèrement l'extrême pauvreté qu'y règne ce qui lui vaut de sévères critiques dans la presse locale.

 

Mais en 1962, elle reçoit une première décoration, Padma Shri, du président indien pour son œuvre. En mars 1963, les premiers hommes fondent la communauté des Frères missionnaires de la charité. En 1965, les Missionnaires de la Charité s'implantent en Amérique latine à la demande du pape Paul VI. Mère Teresa choisit d'aller dans tous les pays qui en font la demande peu importe le régime politique en place.

 

En 1971, Mère Teresa reçoit le prix Jean XXIII de la part de Paul VI, ce qui est le début d'une reconnaissance internationale. En 1978, elle reçoit le prix Balzan pour l'humanité, la paix et la fraternité entre les peuples. Finalement, le 17 octobre 1978, elle obtient le prix Nobel de la Paix qu'elle accepte au nom des pauvres.

 

À partir de là, sa vie devient très médiatisée. Elle refuse que son œuvre devienne une organisation d'affaires. Elle veut pouvoir vivre de dons mais sans en accumuler. En 1982, sur une des hauteurs de Beyrouth elle sauve 37 enfants pris au piège dans une ligne de front entre l'armée israélienne et palestinienne en provoquant un cessez-le-feu temporaire. En 1985, elle reçoit du président Donald Reagan la plus haute distinction américaine, la Médaille de la Liberté.

 

Puis à partir de 1989, sa santé commence à décliner puisqu’elle est victime d'un arrêt cardiaque. Elle démissionne de la charge de supérieure de sa communauté.

 

Elle est cependant réélue l'année suivante. Elle continue ses voyages à travers le monde. En décembre 1991, elle est à nouveau victime d'un arrêt cardiaque. Finalement, on découvre qu'elle a une tumeur à l'estomac. Le 5 septembre 1997, elle est amenée d'urgence à l'hôpital où elle décède.

 

Mère Teresa est devenue l'une des personnes les plus connue du monde, une légende vivante. Son rayonnement rejoint toutes les religions. Elle subit la critique. Ainsi, on la blâme pour le manque de médicalisation des mouroirs. On lui reproche également d'avoir fondé des établissements dans des dictatures ou d'avoir reçu des dons de ces mêmes dictatures. Elle répond à ces reproches « que pour elle ce qui compte, c'est qu'elle puisse s'occuper des pauvres ». Sa lutte contre l'avortement lui est aussi reprochée.

 

Pourtant la mort de Mère Teresa est l'occasion d'un hommage unanime. Ses mérites sont rapidement reconnus par l'Église catholique qui procède à sa béatification le 19 octobre 2003 sur la Place Saint-Pierre par le Pape Jean-Paul II. Elle est canonisée le 4 septembre 2016.

 

John Fitzgerald Kennedy (1918-1963)                                              

 

 

John Fitzgerald Kennedy, surnommé « Jack »,  est né le 29 mai 1918 à Brookline, en banlieue de Boston. Il est le second d'une famille de neuf enfants.

 

Il est le fils de Joseph Kennedy, nouveau riche des années 30, et de Rose Hannon, fille d'un ancien maire de Boston. Joseph deviendra ambassadeur au Royaume-Uni sans doute en reconnaissance des services rendus au Parti démocrate.

 

John Kennedy fréquente une des meilleures écoles privées à Wallingford, au Connecticut. En 1935, il est au London School of Economics. Atteint d'une jaunisse, il doit interrompre ses études. Quelques mois plus tard, on diagnostique une possible leucémie. En 1936, il fréquente Harvard. Puis la famille s'installe à Londres. John aime les voyages et aurait profité des services d'un « nègre » pour rédiger son mémoire de fin d'études qui porte sur Neville Chamberlain et les accords de Munich. Plus tard, grâce au soutien financier de son père, son mémoire est publié sous le titre Pourquoi l'Angleterre dormait?

 

En 1941, il veut s'enrôler dans l'armée, mais il est déclaré inapte en raison de ses problèmes de dos. Toute sa vie, il devra vivre avec des béquilles et se reposer fréquemment, ce qui sera toujours caché au public. Pour soulager ses douleurs, il reçoit un cocktail de médicaments lui permettant de déployer une énergie hors du commun et d'assouvir une libido hyperactive.

 

En fin de compte, il obtient de servir dans la marine américaine où on lui confie le commandement d'un patrouilleur. Le 2 août 1943, son patrouilleur, le PT 109, est coupé en deux par un destroyer japonais.

Faisant preuve d'un courage certain, il réussit à sauver son équipage qui est récupéré par un bateau de la marine. Pour cet acte de bravoure, il est décoré de la médaille de la Marine.

 

Démobilisé en 1945, il est contraint de se faire opérer à plusieurs reprises. En 1957, il publie un livre Profiles in Courage où il fait la biographie de huit sénateurs qui ont risqué leur carrière pour défendre leurs points de vue. Pour cet écrit, il reçoit le prix Pulitzer. La paternité de cet ouvrage est aujourd'hui accordée à Ted Sorenson, auteur de ses plus grands discours.

 

Carrière politique

 

Après la guerre, la carrière politique de Kennedy s'amorce par son élection en 1946 à la Chambre des représentants. Il est réélu facilement en 1948 et 1950.

 

En 1952, il est candidat au siège de sénateur pour le Massachusetts. Avec l'appui de sa famille, il réussit à battre le sénateur républicain Henry Cabot Lodge. Il a une position assez ambiguë sur la campagne du sénateur McCarthy contre les communistes.

 

En janvier 1960, il se lance dans la course pour l'élection présidentielle du 8 novembre suivant. En septembre et octobre de la même année, John Kennedy et le candidat Nixon débattent pour la première fois à la télévision. Nixon y apparaît nerveux et peu sûr de lui, tandis que Kennedy est calme et maître de lui. Ces débats jouent un rôle certain pour l'élection de Kennedy.

 

Kennedy est élu le 8 novembre avec une faible majorité. Dans son programme, il prévoit en autres l'égalité entre les Blancs et les Noirs, la lutte contre la pègre et la relance de l'économie. À 43 ans, il est le plus jeune président élu et le premier président de religion catholique. Il entre en fonction le 20 janvier 1961 où il prononce un célèbre discours: « Vous qui comme moi êtes Américains ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour votre pays ».

 

Il se met immédiatement à l'oeuvre en proposant au Congrès une politique sociale, afin de mettre fin à la récession économique. Il lance également un important programme d'armement pour faire face à l'URSS.

 

Mais en avril 1961, Kennedy s'engage dans un conflit qui se terminera par un désastre militaire et politique. En effet, il donne son accord pour mettre en branle un plan préparé sous l'administration Eisenhower pour renverser le régime Castro à Cuba.

 

Avec l'aide de la CIA, 1500 réfugiés cubains envahissent Cuba et tentent de rallier la population à leur cause. Le gouvernement castriste fait prisonnier les exilés et repousse facilement la tentative d'invasion.

 

Ces derniers seront finalement libérés au prix de 53 millions en nourriture et médicaments. L'invasion de « la Baie des Cochons » demeure un cuisant échec dont la CIA sera largement responsable. C'est sous son administration que le mur de Berlin sera érigé sans que les grandes puissances n'interviennent.

 

En 1962, une grave crise mondiale prend forme lorsque les Américains se rendent compte que les Russes construisent des sites de missiles à Cuba. Kennedy va alors se conduire en véritable leader : Il peut attaquer les sites en risquant une guerre nucléaire ou laisser faire et vivre continuellement sous la menace russe. Kennedy prend alors une des plus importantes décisions de son court mandat en imposant un blocus de l'île. Khrouchtchev décide de ne pas forcer le blocus et cela au grand soulagement de l'Occident. Commence alors de longues négociations avec l'URSS, qui se terminent avec un accord où les États-Unis s'engagent à ne pas envahir Cuba.

 

En 1963, il rencontre Martin Luther King et les autres dirigeants noirs après une manifestation de 250 000 Américains devant le mémorial du président Lincoln. Il donne ainsi son appui sans équivoque à une politique pour mettre fin aux mesures discriminatoires contre les minorités noires. Il doit malheureusement faire face à un Congrès aux idées très conservatrices.

 

Au niveau de sa politique étrangère, Kennedy va créer les régiments de la paix. Ce programme permet à des volontaires américains d'aider des pays sous-développés dans les domaines de l'éducation, de l'agriculture et de la santé.

 

Ses relations avec de Gaule seront souvent tendues malgré le grand respect qu'ils ont l'un pour l'autre. Cependant, ses relations avec le Canada seront difficiles avec le gouvernement de John Diefenbaker, tandis qu’il s'entendra très bien avec le gouvernement de Pearson En effet, le Canada accepte même l'installation de bases nucléaires américaines au Canada. Il développera également des liens d'amitié avec le Royaume-Uni et la RFA.

 

Mais cette présidence se termine dramatiquement, le 22 novembre 1963. En effet, lors d'une visite pré-électorale à Dallas alors que le cortège présidentiel traverse la ville lentement et que John Kennedy salue la foule des coups de feu éclatent. Le président est atteint à la tête. Il est déclaré mort 30 minutes après. Le monde entier est plongé dans le deuil.

Selon les enquêtes officielles, c'est Lee Harvey Oswald qui a assassiné le président. Il aurait agi seul. Une autre enquête conclut cependant à une possible conspiration. Le président repose au cimetière national d'Arlington près de Washington.

 

Les historiens sont partagés sur le bilan de son administration. Il a accru l'engagement des États-Unis au Vietnam et a initié le débarquement de la Baie des Cochons. De plus, il a soutenu des coups d'État et l'assassinat de dirigeants étrangers qui se montrent hostiles à la politique étrangère américaine. On lui reproche certains liens avec la mafia et une vie personnelle débridée.

 

Il demeure l'un des présidents les plus populaires de l'histoire américaine, parce qu'il était doté d'un charisme impressionnant. Malgré tout, on ne peut nier qu'il a fait preuve, dans la crise de Cuba, d'un leadership indiscutable ainsi que de son attachement pour des valeurs sociales favorisant les plus démunis en général. Il a marqué de façon indélébile l'histoire américaine.

 

 

Nelson Mandela (1918-2013)

 

 

Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 et passe son enfance au village de Qunu. Il fait partie du clan royal des Thembus de l’ethnie xhosa. À la mort de son père, il est pris en charge par un parent éloigné, le chef Jongintaba, régent des Thembus. Il fait des études dans une école méthodiste fortement influencée par la culture occidentale. Il est reconnu comme un élève doué. On prévoit qu’il deviendra conseiller du roi.  

 

En 1938, il commence des études à l’Université Fort Hare, le seul établissement d’études supérieures accessibles aux noirs. Après un an, il est exclu de l’université parce qu’il participe à une manifestation étudiante pour protester contre la mauvaise nourriture. De retour dans son village, il le quitte rapidement fuyant un mariage arrangé.

 

C’est ainsi qu’il se retrouve à Johannesburg où il pratique plusieurs emplois tout en poursuivant ses études le soir. Il obtiendra finalement un diplôme en droit. Puis sa vie va prendre une autre direction avec la rencontre de Walter Sisulu, membre de l’ANC. Ce dernier lui trouve un travail dans un cabinet d’avocats où il fait un stage. Il ouvre plus tard son propre cabinet avec Oliver Tambo, qui deviendra président de l’ANC. Walter deviendra son plus grand ami, sera son camarade de prison et partagera son travail jusqu’à sa mort en 2003.

 

Mandela devient membre actif de l’ANC, lorsqu’il se retrouve dans une foule de plus de 10 000 personnes qui proteste contre la hausse des tarifs d’autobus. Il trouve cependant l’organisation de l’ANC très sclérosée.

 

Lorsque le Parti national afrikaner prend le pouvoir en 1948, les jeunes de l’ANC propose un programme d’action par la désobéissance pacifique. On défie les lois selon la méthode de Gandhi.

 

Durant cette période, Mandela devient très populaire et s’impose comme leader. Entre 1956 et 1960, il est souvent emprisonné. Au même moment, il divorce d’Evelyn avec qui il a eu quatre enfants pour épouser Winnie Madkizela avec qui il aura deux filles.

 

Le 21 mars 1960, 69 personnes qui manifestaient pacifiquement se font abattre par la police de Sharpeville. Quelques temps plus tard, le gouvernement met hors la loi deux associations sous prétexte qu’elles sont extrémistes : l’ANC et le PAC, une association de radicaux blancs. Mandela est confiné à la clandestinité. Considérant que la voie pacifique ne mène à rien, il fonde avec des partisans la branche armée de l’ANC. Au début de 1962, il quitte le pays pour l’Europe et plusieurs pays africains à la recherche de soutiens financiers. Quelques jours après son retour, il est arrêté et accusé d’avoir incité des ouvriers à la grève et d’avoir quitté le pays sans papiers et est condamné à cinq ans de prison.

 

En juillet 1963, Mandela et son groupe sont accusés de conspiration pour renverser le gouvernement par des moyens violents. L’accusation est sérieuse et peut entraîner la peine de mort.

 

Il est finalement condamné à la prison à vie et envoyé à Robben Island où il manifeste à nouveau son leadership en organisant des grèves de la faim pour que les prisonniers soient traités avec respect. Il travaille aux travaux forcés, mais dans ses moments libres il lit sur les Afrikaners et apprend même cette langue.

 

À la fin des années 1980, il initie des pourparlers avec le gouvernement et ce à l’insu de l’ANC. Cela amène la libération de plusieurs membres de l’ANC à la fin d’octobre 1989, dont Walter Sisulu et sa propre libération le 11 février 1990.

 

Les années 1990-1994 sont très intenses pour Mandela. De difficiles négociations s’amorcent avec le gouvernement. En plus, il divorce d’avec Winnie. Mais à cause de ses grandes qualités de leader et de son calme on parvient à accomplir le miracle sud-africain avec son élection le 27 avril 1994. Pendant cinq années, il dirige la transformation de son pays. Le 18 juillet 1998 il se marie avec Graça Machel. Il décède en décembre 2013 à l’âge de 95 ans.

 

Combien d’hommes de cette grandeur ont marqué l’histoire du monde des cents dernières années ? Son attitude de conciliation a permis à l’Afrique-du-Sud de faire un grand pas en avant sans sombrer dans la guerre civile. Mais l’Afrique-du-Sud a encore un long chemin à parcourir, puisqu’elle demeure encore un pays de violence et d’inégalités sociales.

 

 

Stephan Hawking (1948- )

 

 

Un des plus célèbres physiciens théoriciens et cosmologistes britannique du XXe siècle.

 

Il est né, le 8 janvier 1942, à Oxford. Il est le fils du Dr. Frank Hawking, un biologiste et d'Isobel Hawking, une militante politique. Après la naissance de Stephen, sa famille s'installe à Londres où son père dirige la division de parasitologie de l'Institut nationale de la recherche médicale.

 

À partir de 1950, sa famille déménage à St Albans dans le Hertfordshire. À l'école, Stephen est un bon élève sans être exceptionnel. Il a toujours été intéressé par la science. Il veut étudier les mathématiques à Oxford, mais comme cette matière n'est pas proposée il choisit la physique. Son intérêt se porte sur la thermodynamique, la relativité et la mécanique quantique.

 

Plus tard, il quitte Oxford pour Trinity Hall où il participe à des travaux en astronomie. Simultanément, il commence à développer la maladie de la sclérose amyotrophique qui va lui enlever presque tout contrôle neuromusculaire. Cependant, avec l'aide de son tuteur de doctorat, William Sciama, il continue à travailler à sa thèse. Son mariage avec Jane Wilde, en 1965, marque un tournant dans sa vie.

 

Après avoir obtenu son doctorat il étudie certains concepts en physique et en astronomie qui le conduisent plus tard du Big Bang aux trous noirs. Malgré sa maladie, il continue ses recherches. En 1974, il ne peut se nourrir et se déplacer par lui-même.

 

En 1985, il contracte une pneumonie et doit subir une trachéotomie pour mieux respirer, ce qui le rend incapable de parler.

 

C'est alors qu'un informaticien de Californie, Walt Woltosz, lui construit un dispositif lui permettant d'écrire sur un ordinateur pendant qu'un synthétiseur vocal parle pour lui. Cela va lui permettre de poursuivre ses cours à Cambridge jusqu'en 2009.

 

Jane Hawking a pris soin de lui jusqu'en 1991 au moment où le couple se sépare. Ils ont eu trois enfants. Il épouse son infirmière en 1995. En octobre 2006, il demande le divorce à la suite de mauvais traitements qu'elle lui aurait fait subir.

 

Hawking approfondit ses recherches sur les densités infinies locales et ses études sur les trous noirs. Il étudie actuellement la théorie du tout. Le but est de démontrer que l'Univers peut être décrit par un modèle mathématique stable déterminé par les lois physiques connues.

 

Hawking est un grand vulgarisateur et son livre Un brève histoire du temps est le plus grand succès de la littérature scientifique. Il va publier en 2001 L'univers dans une coquille de noix où il s'interroge sur la possibilité de voyager dans le temps. En 2007, il publie avec sa fille Georges et les secrets de l'univers.

 

Hawking suscite à l'occasion la controverse. Ainsi en 2011, la parution de son livre Est-ce qu’il y a un grand architecte dans l'univers? On lui reproche de faire la confusion entre sciences, philosophie et vocabulaire religieux.

 

En juin 2013, il décide de se retirer d'une conférence scientifique en Israël pour protester contre le traitement réservé aux Palestiniens par l'état d'Israël.

 

Hawking raffole de plusieurs séries de la télévision. C'est ainsi qu'il apparaît Les Gros Q.I, Petit papa Noël super flic, Star Trek, etc. De plus, il a reçu plusieurs distinctions comme Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (1982) et la Médaille présidentielle de la liberté (2009) .

 

Son succès indéniable est lié à ses ouvrages de vulgarisation qui en font une vedette internationale. Sa réussite planétaire est également attachée à ses travaux scientifiques faits en collaboration avec Roger Penrose sur la relativité générale et la prédiction théorique que des trous noirs devraient émettre des radiations.