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La place de la femme dans l'Église
Les hôpitaux, une affaire de femmes
Les femmes dans l'Église
L'Église cahtolique peut-elle ordonner des femmes ?


La place de la femme dans l’Église


Sans la présence féminine, l’histoire de l’Église du Québec aurait été bien différente. À l’époque de la Nouvelle-France, les religieuses ont occupé une place essentielle dans le développement de l’instruction publique et dans les soins hospitaliers. Ainsi, les ursulines entretiennent un pensionnat à Québec pendant que les soeurs de la congrégation de Notre-Dame maintiennent un petit réseau d’écoles-pensionnats. Dans ces institutions, les filles mémorisent des prières et le petit catéchisme tout en apprenant à lire, écrire et compter ainsi que tous les ouvrages féminins.

L’arrivée de Marguerite Bourgeois, en 1653, avec une centaine d’hommes marque une autre étape importante dans l’histoire de Ville-Marie. En effet, quelques années plus tard, en 1658, elle ouvre la première école et fonde la première communauté de religieuses non cloîtrée pour assurer la stabilité de son oeuvre. Elle joue un rôle très important dans la nouvelle colonie à l’instard de Jeanne Mance, l’alter ego de Maisonneuve.

Plus tard, au XIXe siècle, les programmes d’étude seront modifiés en incorporant la littérature, la géographie le piano, etc. L’instruction classique échappe aux filles étant réservée uniquement aux garçons. L’enseignement demeure l’une des seules occupations ouvertes aux femmes. À cause des conditions de travail pénibles, cela constitue une forme d’apostolat. Ce n’est qu’au XXe siècle que les premières réformes arrivent avec l’ouverture du premier collège classique pour filles au Mont-Sainte-Marie, en 1908. Au début des années 60, de multiples initiatives ont permis de développer un réseau de pensionnats capable d’assurer une instruction valable.

C’est donc à toutes ses différentes communautés religieuses à qui on doit les gains enregistrés pour l’avancement de la cause des femmes. Ces communautés ont forcé les universités à ouvrir la porte aux élèves qu’elles formaient. C’est le début d’une longue marche qui amènera les femmes d’ici vers l’égalité.


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Les hôpitaux une affaire de femmes


Dans le domaine hospitalier, nous verrons le rôle essentiel joué par les femmes. Jeanne Mance, une des fondatrices de Montréal, y joue un rôle primordial. En plus d’être à l’origine de la venue de plusieurs colons, elle suscite la venue des hospitalières de Saint-Joseph pour prendre la direction de l’Hôtel-Dieu qu’elle avait fondé.

À Québec, ce sont les augustines qui prennent la charge de l’Hôtel-Dieu. Entre 1639 et 1671, une trentaine de religieuses font partie de l’Hôtel-Dieu. Dès 1672, la population canadienne suffit amplement à combler les rangs de la communauté.

À Montréal, Marguerite d’Youville est une autre fondatrice d’une communauté religieuse, les soeurs grises, qui jouera un rôle important en dirigeant l’hôpital général de cette ville. D’ailleurs, cette communauté se répandra bientôt à travers tout le Québec et même dans l’ensemble du territoire canadien. Les ursulines s’occuperont surtout d’éducation, mais devront prendre en main la direction de l’hôpital de Trois-Rivières.

Toutes ces femmes et beaucoup d’autres vont jouer un rôle primordial dans le développement de l’Église naissante du Québec. L’Église a-t-elle donné à ces femmes toute la place qu’elles méritaient? Il est permis d’en douter. L’Église naissante du Québec comme celle d’aujourd’hui est avant tout une affaire d’hommes.


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Les femmes dans l’Église


Dans notre civilisation, la femme est partout présente actuellement. Avocates, médecins, ingénieures, etc. De plus en plus, elles se retrouvent sur un pied d’égalité avec les hommes. Il n’y a qu’un seul endroit où elles souffrent encore de ségrégation et c’est dans l’Église. Depuis quelques années, plusieurs femmes ont pris une place plus importante dans l’Église du Québec comme agentes de pastorale et dans plusieurs fonctions des paroisses. Cette présence devient nécessaire, un prêtre étant souvent responsable de plusieurs paroisses en même temps.

Il arrive souvent que ce soient des femmes qui animent les ADACES (Assemblée dominicale en attente de célébration eucharistique). Elles font la célébration de la Parole, l’homélie et la distribution de l’eucharistie. Elles n’occuperont pourtant jamais la fonction essentielle, celle de prêtre.


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L’Église catholique peut-elle ordonner des femmes?


L’une des raisons évoquées pour refuser l’ordination aux femmes c’est que jamais l’Église ne l’a fait. Pour le pape, le fait que l’Église de manière continue a soutenu l’exclusion des femmes est en accord avec le plan de Dieu sur l’Église. Pourtant, si l’on regarde l’histoire de l’Église, il y a une constante évolution dans la manière d’administrer les sacrements. Ainsi en est-il pour le sacrement de la pénitence qui passe d’une pénitence unique et publique à une pénitence multiple et privée. En fait, qu’est-ce qui empêche l’Église de changer sa pratique comme elle l’a fait si souvent pour les autres sacrements?

La tradition de la non-ordination des femmes, aussi ancienne qu’elle soit, ne peut s’appuyer historiquement sur le fait que Jésus n’aurait pas ordonné de femmes lorsqu’il a ordonné les Douze. Il faut savoir que Jésus n’a pas nécessairement pris le contre-pied des pratiques de son temps. À cette époque, c’est l’affaire des hommes de s’occuper des choses publiques et celle des femmes des choses domestiques. D’ailleurs, il faut comprendre que le sens de l’ordination tel que nous le connaîtrons dans l’Église n’apparaît que vers le IIIe siècle après de nombreux tâtonnements.

Ainsi, l’Église doit s’adapter au temps présent et agir comme elle l’a fait tout au cours de son histoire, selon l’évolution des pratiques ambiantes. Le pape laisse cependant la question ouverte sur le diaconat féminin. En toute logique, si le diaconat permanent était permis pour les femmes, comment justifier alors le refus de l’ordination presbytéral?

On pourrait espérer que l'Église aurait joué un rôle d’avant-garde en dénonçant l’oppression millénaire faite aux femmes. Or, à partir du XIXe siècle jusqu’à maintenant, l'Église est à la traîne sur l’évolution des moeurs dans la société. Partout, la femme a pris une place de plus grande dans la société québécoise sauf dans l’Église. Notre société réprouve une telle attitude, ce qui suscite un sentiment unanime d’indignation et de scandale. L’Église oublie les nombreuses fois où le Christ s’est insurgé et s’est mis en colère contre de telles attitudes de la religion de son temps.

Ordonner des femmes serait une puissante forme de renouveau. Le refus d’ordonner est un gâchis énorme pour l’Église et une déperdition de force.


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