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Maurice Richard : symbole d’un peuple



Maurice Richard (1921-2000)


L’époque de Duplessis voit les premières manifestations de l’émancipation d’un peuple. Le feu couve sous la cendre. Les francophones protestent de plus en plus contre la domination anglophone au niveau économique et social. Les prémisses de la Révolution tranquille sont en place. Une fois le mouvement lancé, tout se bousculera.


À l’époque, Maurice Richard, vedette de hockey du club Canadien de Montréal, apparaît pour les Canadiens français comme un symbole de réussite et de revanche. Pour une rare fois, un des leurs a pu s’élever au-dessus de la moyenne et faire partie d’une élite. Pourtant, Maurice Richard est l’illustration même du Canadien français typique : discret et timide en dehors de la patinoire. Sur la patinoire, il est fougueux et têtu. C’est cette attitude de gagnant que les Canadiens français aiment retrouver en lui.


Un incident sur la patinoire va occasionner un événement important dans l’histoire du Québec. En effet, Maurice Richard reçoit un coup de bâton de Hal Laycoe des Bruins de Boston. Devenu furieux par cette attaque sournoise, il se rue sur son assaillant et lui donne une solide droite à un œil en plus de le frapper avec un bâton dans le dos. Un juge de ligne essaie de retenir Maurice Richard, mais il est à son tour poussé sur la bande et reçoit une droite à la figure. Comme suite à l’affaire, Campbell, président de la ligue nationale, le suspend pour le reste de la saison. Cette affaire met alors en péril le championnat de la ligue et surtout la première place au classement des marqueurs.


Les partisans montréalais sont enragés, considérant cette punition injuste parce qu’elle vient d’un président anglophone qui s’attaque à leur héros. Le 17 mars, le président Campbell commet une véritable provocation en se présentant au forum. La foule réagit immédiatement et lui lance des oeufs pourris. Une bombe lacrymogène éclate forçant l’évacuation du forum. La foule aux cris de «Richard persécuté» et «Insulte à la race canadienne-française!», se met à fracasser des vitrines et à saccager tout ce qui lui tombe sous la main. L’émeute du forum vient d’entrer dans la mémoire collective des Québécois. Elle est considérée par plusieurs, à tort ou à raison, comme un événement qui a mené à la Révolution tranquille.



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