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Paul Sauvé et la fin d'une époque




Paul Sauvé (1917-1960)


Paul Sauvé, successeur de Duplessis, marque le temps. Il emploie la fameuse expression «désormais» qui devient son slogan. Le peuple comprend que nous assistons à un tournant de l’histoire du Québec : Désormais, rien ne sera plus pareil. Toute la population se met à humer un nouvel air. C’est tout un remue-ménage qui se passe au gouvernement. Paul Sauvé est tout un personnage. Durant toute sa carrière politique, il évite de faire ombrage au «cheuf». Il est l’un des seuls ministres que Duplessis respecte. Il a un sens inné du commandement, acquis durant son séjour dans l’armée.


Paul Sauvé est né à Saint-Benoît le 24 mars 1907. Il étudie en droit à l’Université de Montréal. Il est admis au barreau du Québec en juillet 1930. En 1931, il s’enrôle comme lieutenant dans l’armée de réserve.Il est élu pour la première fois député des Deux-Montagnes à l’élection partielle du 4 novembre de 1930. Après une défaite aux élections de 1935, il est élu comme député de l’Union nationale en 1936 et sans interruption jusqu’à son décès. Il est mobilisé en 1939 et promu capitaine. En 1943, il sert en Europe avec les Fusillers du Mont-Royal. Il est promu lieutenant-colonel, puis brigadier en 1947. Après la fin de la guerre, il est nommé président de l’Assemblée législative, il devient ministre du Bien-Être social et de la Jeunesse, le 18 septembre 1946, fonction qu’il occupe jusqu’en septembre 1959. Au décès de Maurice Duplessis, il est élu chef de l’Union nationale et nommé premier ministre.


Il est le fils d’Arthur Sauvé, journaliste et homme politique, qui fut député conservateur du comté des Deux-Montagnes de 1908 à 1930. C'est lui qui le remplace. Arthur Sauvé siège brièvement comme député à Ottawa où il est nommé ministre des Postes.


Les cent jours de son gouvernement sont considérés comme un tournant majeur dans la vie politique du Québec et le début de la Révolution tranquille. Paul Sauvé, dès son accession au poste de premier ministre, prend des mesures pour redresser la gestion du gouvernement. Il augmente le traitement des fonctionnaires et met en route une évaluation des tâches de toute la fonction publique. Il annonce la construction de trois usines hydroélectriques sur la Manicouagan. Il impose un rythme infernal à tous les ministères. C’est le mouvement vers un bond en avant, une opération de déblocage qui devient incompressible. En janvier 1960, il meurt subitement, laissant un bon souvenir malgré le peu de temps passé à la tête de l'État. Paul Sauvé parti, Antonio Barette devient chef de l’Union nationale. Celui qui avait été un bon ministre du Travail fut un piètre premier ministre.


L’Union nationale en est à ses derniers moments. Aux élections de 1960, le momentum est bon pour un changement de régime. Après de longues hésitations, le Québec vient de tourner la page : la Révolution tranquille est en marche.


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