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Liens de synthèse : De la Nouvelle-France à la Confédération, un long apprentissage d’un sentiment nationaliste


Tardivel et la période de 1867 à 1917

La période Duplessis

La Révolution tranquille


À partir du XVIIIe siècle, c’est le terme Canadien qui apparaît pour désigner les habitants de la Nouvelle-France. Mais très tôt, avec l’arrivée des loyalistes, le terme Canadien-Français désignera les habitants francophones du même territoire. En 1663, on compte 2500 personnes ( blancs) dont la moitié est née ici. C’est la génération de l’enracinement. Ces individus ne sont pas français, mais bien différents. En effet, ils s’adaptent à l’immensité du territoire. On sait déjà ici que l’on ne peut se déplacer, ni vivre, ni se battre comme dans la métropole. Pendant qu’en France la société est hiérarchisée, celle de la Nouvelle-France comprend des immigrants à 95% pauvres qui n’ont même pas l’argent pour payer leur passage. Les Canadiens sont perçus comme indociles et très indépendants.


Au moment des derniers combats, Vaudreuil, premier gouverneur né ici, croit fermement qu’il faut conserver toute la Nouvelle-France, parce que cela permet le commerce des fourrures et l’exploitation des ressources naturelles. Pour Montcalm, il n’y a qu’une solution, replions-nous dans la vallée du Saint-Laurent et peut-être il sera alors possible de coexister avec les anglophones. Nous sommes alors environ 70 000 contre 1 500 000. Il est certain que le sort en est jeté et la défaite de 1760 prévisible. La France s’occupe davantage du sort des pêcheries au Canada que des Canadiens. Elle se contente d’un traité lui permettant de faire la pêche aux îles Saint-Pierre et Miquelon et sur les bancs de Terre-Neuve.


Le clergé et plusieurs habitants de la Nouvelle-France croient à une Conquête providentielle. En effet, l’Angleterre en 1791 nous donne le droit de vote, la possibilité de conserver nos traditions religieuses nous ayant été accordée avec l’Acte de Québec. Il ne faut pas oublier qu’avec la Révolution française, l’anticléricalisme est très présent en France. Donc, pour eux, la Conquête nous a permis de sauver notre religion et secondairement la langue française, les deux étant étroitement associées.


L’arrivée massive des loyalistes après l’Indépendance américaine pousse l’Angleterre à accorder le droit de vote et une Chambre d’Assemblée. Le territoire du Québec est divisé en Haut et Bas Canada. Les anglophones sont majoritaires dans le Haut-Canada pendant que les francophones le sont dans le Bas-Canada. Mais déjà le gouvernement anglais songe à unir ces deux provinces pour donner une nette majorité aux anglophones. Papineau et les patriotes ne cesseront, pour leur part, de réclamer plus d’autonomie pour les francophones et un gouvernement responsable.


En somme, durant le Régime français il y a déjà une nette différenciation des Canadiens nés ici et des Français métropolitains. Après la Conquête, la colonie est ruinée. Il y a deux sortes d’habitants : les francophones qui forment 95% de la population qui sont pauvres et nostalgiques d’un passé qui est idéalisé, et les anglophones qui forment une petite minorité de commerçants à l’aise et arrogants parce qu’ils sont les vainqueurs.


À partir de 1820, il y a une affirmation d’un certain sentiment nationaliste avec la formation d’une petite bourgeoisie plus instruite formée d’avocats, de notaires et de médecins. Le Parti patriote et son chef Louis-Joseph Papineau s’identifient au territoire canadien et sa nation, pendant que les Britanniques voient le territoire comme une colonie d’établissements. Pour leur part, les patriotes pensent à une nation devant inclure même les non francophones en autant qu’ils respectent les droits de la majorité. Ils réclament une égalité entre les deux groupes, ce qui est perçu par les Britanniques comme une menace.


L’Acte d’union, de 1840, est considéré comme une tentative d’assimilation. On assiste alors à la formation d’un nationalisme très renfermé, une sorte de repli. Durham désire la mise en minorité des Canadiens français donc une union politique associée à une assimilation. Cette union est faite, en réalité, pour libérer le groupe britannique d’une éventuelle prépondérance majoritaire canadienne-française.


Après 1840, les leaders qui ont participé aux rébellions se font discrets laissant la place au clergé qui les a d’ailleurs réprouvées. L’Église a joué alors un rôle important dans la définition de l’identité nationale. Pour l’Église, c’est une nécessité de protéger la religion, la langue et les traditions juridiques françaises, sinon le risque est grand pour les Canadiens français de perdre leur identité. Après 1850, la langue devient gardienne de la foi. Le nationalisme prend alors une image conservatrice sur le plan social. Des hommes politiques, comme LaFontaine, vont lutter pour la protection de la langue française en acceptant des compromis, ce que Papineau n’a jamais voulu faire.


Dans ce contexte,un des partis les plus importants, les Rouges proclament un radicalisme qui les pousse à souhaiter une annexion avec les États-Unis. Tant qu’à disparaître comme société, ils souhaitent que cela fasse dans un pays où les droits des individus sont plus respectés.


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Tardivel et la période de 1867 à 1917


La période 1867 à 1917 marque pour les francophones une époque charnière où le rêve d’un Canada égalitaire entre les deux groupes fondateurs échoue. L’affaire Riel, la guerre des Boers et la crise de la conscription de 1917 vont marquer de façon importante cette époque. La Confédération de 1867 est un pacte entre deux peuples, tandis que pour d’autres c’est la mise en minorité du Québec.


Tardivel est un américain de naissance qui en 1868, à l’âge de 17 ans, vient étudier au Séminaire de Saint-Hyacinthe pour y apprendre le français. Pour lui, les bases de la nation sont la religion catholique, la langue française et des institutions françaises basées sur un monde surtout rural. Il défend l’idée d’une mission évangélisatrice de la nation canadienne-française sur le continent nord-américain. Ultramontain, il définit la religion catholique comme le centre des principales caractéristiques de la nation canadienne-française.


Il a le mérite d’élaborer le premier projet séparatiste de l’histoire de la Confédération. D’abord favorable à la Confédération, il la rejette finalement complètement. Il craint la mise en minorité du Québec au sein du Canada à cause de la baisse rapide du pourcentage de la population francophone dans l’ensemble du pays. De plus, il constate que les Canadiens anglais ne respectent pas le pacte confédératif comme en font foi les droits religieux et linguistiques dans les autres provinces. Il craint également les tendances centralisatrices du gouvernement fédéral. L’affaire Riel le porte à élaborer le projet d’un État-nation séparé du Canada, mais non de l’Angleterre. Celui-ci comprendrait en plus du Québec, les parties françaises du nord-est des États-Unis et de l’est du Canada. Il souhaite une renaissance de la Nouvelle-France, d’où l’utopie du projet. Tardivel prépare la voie de Henri Bourassa et Lionel Groulx. Au niveau politique, il exerce toutefois peu d’influence.


L’affaire Riel, repose sur la lutte entre les Canadiens français et Canadiens anglais. En effet Riel prend la tête d'une révolte des métis qui combattent vainement pour conserver leur territoire. C’est alors qu’Honoré Mercier met en marche son mouvement nationaliste pour défendre la nation canadienne-française et faire valoir ses aspirations. Les Canadiens français comprennent que le Québec est leur véritable foyer national et que les Canadiens anglais sont prêts à tout pour bâtir un Canada uniculturel et anglophone. En Ontario, le règlement 17 restreint l’usage de la langue française aux deux premières années du primaire, ce qui conduira inévitablement à l’abolition de l’enseignement en langue française dans les écoles bilingues de l’Ontario.


Mercier récupère l’évènement et prend la tête d’un mouvement nationaliste. Il augmente les investissements de l’État, tente de moderniser l’agriculture et s’occupe de colonisation et d’éducation. Il travaille à l’affirmation de l’État du Québec et exige d’Ottawa le respect de l’autonomie provinciale. Mercier croit à la Confédération et discute d’indépendance dans les domaines de sa juridiction selon le cadre constitutionnel.


Pendant ce temps, Henri Bourassa défend l’idée d’un nationalisme canadien où les deux peuples fondateurs seraient reconnus également à travers tout le Canada. C'est le combat d’une vie avec de bien piètres résultats. Laurier, premier canadien-français à devenir chef de l'État canadien, apprend rapidement l’art du compromis. D’ailleurs,ce souci du compromis à tout prix et son opportunisme politique le porte même à s’opposer à toute forme de nationalisme canadien, ce qui va à l’encontre de la position de Bourassa. En 1914, Laurier appuie la participation volontaire des Canadiens à la guerre pour aider l’Angleterre contre les Boers. Alors, une question refait surface: le Canada doit-il aller jusqu’à la conscription militaire pour aider l’Angleterre ? Le pays se divise. Les Canadiens anglais appuient la conscription, tandis que les Canadiens français s’y opposent fortement.


La conscription va jouer un rôle majeur dans l’affirmation d’un nationalisme au Québec. C’est à ce moment-là que s’affrontent les deux conceptions du Canada. Les députés francophones votent massivement contre la conscription pendant que les anglophones font le contraire. La violence éclate même dans les rues de Québec. Aux élections de 1917, les Canadiens français sont isolés et votent en grande partie contre les candidats unionistes favorables à la conscription. C’est alors que Joseph-Napoléon Francoeur, député à l’Assemblée législative, estimant que les Canadiens français sont devenus un obstacle au développement du pays présente la motion suivante :« cette Chambre est d’avis que la province de Québec serait disposée à accepter la rupture du pacte confédératif de 1867». Cette motion sera finalement retirée, mais elle indique le trop-plein émotif des Canadiens français.Cet événement marque le repli des Canadiens français dans la forteresse du Québec, là où ils peuvent travailler à défendre les leurs.


C’est ainsi que prend fin la notion d’un nationalisme pancanadien et que prend forme au Québec un nationalisme canadien-français voué exclusivement aux intérêts de ce groupe. Dans les années 30, la crise économique provoque un regain de nationalisme autonomiste associé à un projet socio-économique d’inspiration corporatiste. Ce mouvement conteste surtout le capital étranger.L’influence de Groulx à cette époque est importante. Il encourage les jeunes nationalistes et séparatistes canadiens-français. Groulx est favorable aux idées de Mussolini et de Salazar qui semblent avoir trouvé une solution au chômage. Chez les intellectuels il y a une remise en question du laissez-faire économique. On propose un impossible retour à l’époque du Moyen-Âge. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque il y avait des manifestations xénophobes à Toronto qui rendent l’entrée des Juifs au Canada plus difficile. Ce n’est pas seulement au Québec que ces formes de xénophobie se sont manifestées. Ainsi, il y a eu dans l’Ouest la répression contre les Chinois. Donc, une forme de racisme est présente partout au Canada.


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La période Duplessis


C’est un momentum favorable qui va mener Duplessis au pouvoir. En effet, le gouvernement Taschereau est au bout du rouleau. Duplessis qui est le chef conservateur depuis 1930 va réussir à regrouper les mécontents: les conservateurs, les nationalistes, et l’Action libérale pour offrir une voie de changement. En homme politique habile, il accepte des changements économiques importants comme la nationalisation de l’électricité sans toutefois les mettre en oeuvre. En fait, Duplessis n’est que très peu nationaliste à l’origine, ce n’est que plus tard qu’il comprendra l’importance de jouer la carte autonomiste.


Il va défendre un nationalisme conservateur fortement influencé par le chanoine Groulx. La survivance y est un thème majeur. On a donc un nationalisme axé sur le passé et sur la notion d’autonomie provinciale. Duplessis n’est donc pas séparatiste. Il croit fortement à la Confédération. Son nationalisme est basé sur la tradition, la foi et la langue. Le chef de l’Unions nationale s’attaque au gouvernement fédéral qui devient de plus en plus centralisateur et puissant. Durant la guerre, les provinces laissent tomber, pour leur grand malheur, l’impôt sur le revenu qui est récupéré par Ottawa. Le fédéral intervient de plus en plus avec des mesures sociales: pensions de la vieillesse, allocations familiales et durant les années cinquante l’assurance-hospitalisation. Pour créer un État-providence, Ottawa envahit les champs de compétence provinciale.


Duplessis est contre le rôle accru de l’État tant au point de vue économique que social. À l’époque, l’Église joue un rôle moteur dans la société et est fortement opposée à un rôle plus important de l’État qui se ferait à son propre détriment. Duplessis dit non à l’assurance-chômage, à l’assurance-hospitalisation, aux subventions aux universités et à la construction d’une autoroute transcanadienne. L’effet global est négatif, parce qu’ il ne propose aucune formule de rechange. Les nationalistes qui avaient appuyé Duplessis en 1936 se rendent rapidement compte qu’ils ont été floués.


Aux élections de 1939, les libéraux fédéraux se sont livrés à une forme de chantage en disant:«Si vous n’élisez pas des libéraux à Québec, les libéraux fédéraux ne pourront plus défendre le Québec contre une éventuelle conscription». Duplessis est alors sur la défensive. Mais en 1942, le gouvernement fédéral organise un plébiscite dans lequel il demande à tous les Canadiens de le délier de sa promesse qu’il n’y aurait pas de conscription. Ce vote divise de nouveau le Canada en deux, le Québec votant fortement contre, tandis que le reste du Canada au contraire vote massivement pour.


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La Révolution tranquille


En 1957, un nouveau courant nationaliste apparaît avec l’Alliance Laurentienne, mouvement séparatiste fondé par Raymond Barbeau. Le RIN pour sa part ne se situe pas dans la même tendance. Alors que le mouvement séparatiste est associé à la droite durant les années trente, le RIN est influencé par la gauche. Cette période est l’une des plus captivantes et intenses de notre histoire. C’est un changement drastique dans l’évolution du peuple québécois. Grâce au Parti libéral et des hommes comme Lapalme, Lesage et Lévesque on assiste à l’émergence de l’État comme moteur de l’économie et de l’affirmation nationale. Quelques années plus tard, c’est la naissance d’un parti souverainiste avec le Parti québécois. Dorénavant, on ne parle plus de Canadien français mais de Québécois.


L’une des premières figures politiques importantes durant les années cinquante est celle de Georges-Émile Lapalme, chef de l’opposition à Québec. Il ne faut pas oublier que Duplessis est alors au sommet de sa puissance. Il contrôle tout ce qui passe à l’Assemblée législative. Pour sa part, Lapalme est à la tête d’une poignée de députés. C'est non seulement le chef de l’opposition, mais également l’initiateur d’un programme politique qui sera à l’origine de la Révolution tranquille.


Alors que Lapalme est fatigué des luttes contre Duplessis, on cherche un nouveau chef qui recevra l’appui des libéraux fédéraux. Jean Lesage, qui a été pendant quelque temps ministre fédéral, est choisi. Il comprend rapidement que pour reprendre le pouvoir il a besoin d’une équipe forte et dynamique.On est alors à la fin du duplessisme. On assiste à un bouillonnement d’idées. Les modifications profondes provoquées par la fin de la deuxième Guerre mondiale exercent une pression énorme sur le système politique. La Révolution tranquille se produit avec la prise du pouvoir de l’équipe libéral et ses réformes, mais c’est surtout un changement global de la société québécoise.


C’est ainsi que sont créés les ministères de l’Éducation et des Affaires culturelles. Au niveau économique, on procède à la nationalisation de l’électricité, de la création de la Société générale de financement et de la Caisse de dépôt. Au niveau social, c’est l’assurance-hospitalisation qui est instituée. Au chapitre de la religion, tout s’effondre avec une baisse drastique de la pratique religieuse. Jean Lesage est définitivement fédéraliste, mais une aile nationaliste très forte se regroupe autour de René Lévesque.


En 1964, l’aile nationaliste du Parti libéral est en perte de vitesse. Lévesque est envoyé aux Affaires sociales. Avec l’entrée dans le cabinet de Claude Wagner, c’est le retour du Law and order à la Duplessis. On combat durement les nationalistes. Ainsi en est-il lors du Samedi de la matraque, où on réprime fortement la manifestation des nationalistes contre la visite de la reine Élisabeth. René Lévesque continue à manifester son nationalisme à l’intérieur du parti avec la formation d’un groupe de réflexion. En 1967, Lévesque quitte le Parti libéral et fonde le MSA qui devient le Parti québécois.


La prise du pouvoir par le Parti québécois en 1976 suscite la reprise de la Révolution tranquille et en quelque sorte son parachèvement. On complète l’affirmation nationale en affirmant la prépondérance du français avec la loi 101. La défaite au référendum de 1980 donne lieu à une grande déprime collective. Ce qui a manqué c’est l’appui des hommes d’affaires québécois, quoique depuis, plusieurs d’entre eux sont plus ouvertement nationalistes. Rien n’est définitivement réglé, tout reste à faire. Le Québec entre dans la modernité et se sert de l’État pour affirmer son rôle prépondérant dans le développement de la société qu’il représente.


Pendant cette période exaltante de la Révolution tranquille, Trudeau, Marchand et Pelletier vont lutter contre l’idéologie néonationaliste. Pour sa part, Trudeau ne reconnaît pas l’existence d’une nation québécoise, mais plutôt celle du multiculturalisme. En ce qui concerne l’idéologie indépendantiste des années soixante, on ne peut passer sous silence le rôle prépondérant de l’historien Maurice Séguin. Il a été à la tête de la chaire d’histoire du chanoine Groulx dont il prend la place en 1948. Il a peu écrit, mais a formé la première génération d’indépendantistes du Québec moderne. Pour Séguin, le nationalisme signifiait la recherche de l’affirmation et la maîtrise de la vie politique, économique et culturelle de la nation québécoise. Il est obsédé par la mise en minorité du peuple québécois. Pour lui, il y a un lien étroit entre le politique, l’économique et le culturel. Il est en quelque sorte le théoricien du mouvement indépendantiste moderne. Il crée un nationalisme territorial. Pour Séguin, l’indépendance du Québec est absolument nécessaire. Il doute, par contre, de la volonté du peuple québécois de la réaliser. Il est convaincu que nous sommes un peuple entretenu par le régime fédéral. C’est un historien controversé qui n’a pas été reconnu à sa juste valeur, mais dont l’influence sur l’histoire du Québec est très importante.


Le nationalisme des années soixante est bien différent de celui des années quarante. En effet, le concept du Canadien français lié à la religion catholique est remplacé par un nationalisme laïque, donc détaché de la religion catholique et tourné vers le monde extérieur. Ses leaders veulent que le Québec soit reconnu à l'extérieur. On pratique donc une politique de relations internationales. C’est au Québec où doit s'épanouir la population francophone. C’est la fin du mythe d’une nation biculturelle d’un océan à l’autre. On doit parler d’une idée culturelle à la place d’une idée ethnique. On a donc un nationalisme plus ouvert, mais qui doit tenir compte des traditions et de la culture du peuple francophone. C’est avec cet attachement à son histoire qu’un Québec nouveau se fera. Le peuple québécois ne peut renier ses origines et ses traditions. Ce sont les bases du Québec de demain. Il comprendra plusieurs groupes ethniques, mais tous vivront en tenant compte des traditions d’un peuple très ouvert, mais qui ne doit pas se renier au risque de disparaître.


Depuis 1960, on assiste à une forme de nationalisme économique grâce à l’intervention massive de l’État qui a créé plusieurs instruments économiques qui ont fini par produire des effets.Aujourd’hui, il existe un milieu économique et un milieu d’affaires où les gens parlent français entre eux, alors qu’autrefois tout se passait en anglais. La Révolution tranquille a été faite par une bourgeoisie aux idées libérales. On ne doit pas oublier non plus le rôle très important joué par la télévision de Radio-Canada qui nous a rapproché les uns des autres. La télévision a contribué à ouvrir le Québec au monde. Pour arriver à un résultat, qu’il soit à l’intérieur d’une fédération renouvelée ou d’un état indépendant, il faudra réussir à faire un consensus, sans quoi nous serons perpétuellement divisés. Notre situation de minoritaire en Amérique du Nord, nous force à maintenir un nationalisme vivant et fort.


On a souvent cru que ce sentiment était mort, 1840, 1950, 1980 mais toujours nous assistons à un rebondissement de l’idéologie nationaliste. Sans ce sentiment profond d’appartenance, nous disparaîtrons comme nation distincte.Le nationalisme actuel est une réponse au projet d’unité canadienne tel que proposé par Trudeau. Nous sommes Québécois d’abord, et encore pour une majorité, Canadiens ensuite.


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