Au temps de ma mère



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Le théâtre amateur



Lors d’une occasion bien spéciale, j'ai été mêlé à une production théâtrale paroissiale. On jouait “Le secret de la confession..." Ce genre théâtral était très à la mode à l'époque. Oncle Omer y jouait le rôle d'un évêque. Tante Margot avait fabriqué le costume avec le ceinturon rouge-écarlate. Le rôle du prêtre était joué par un hobo de la paroisse qui bambochait et buvait plus souvent qu'à son tour, mais qui était tout un comédien. Ce mélodrame racontait l'histoire d'un prêtre accusé faussement d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Il connaît le coupable, mais ne peut révéler son nom à cause du secret de la confession. La pièce fut jouée avec succès devant toute la paroisse à deux reprises. Par la suite, elle fut reprise à deux ou trois occasions dans les paroisses voisines, toujours avec le même succès. Avec mes parents je suivais les productions de soir en soir. Je pouvais même aller dans les coulisses voir les “artistes" avant comme après la représentation. Ce genre de théâtre était celui que permettaient les autorités religieuses, qui souvent contrôlaient tout ce qui se passait dans les paroisses. C'est sans doute là que j'ai commencé à aimer le théâtre. Quelquefois à la même salle paroissiale, on présentait des films 16 millimètres. Les sujets étaient souvent du même genre. “Aurore l'enfant martyr" fut en son temps un succès monstre et cela pendant plusieurs années. Tout film ou spectacle, pour plusieurs curés, devaient avoir une connotation religieuse.