Au temps de ma mère



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Le cinéma au Québec


L’Église et le cinéma : une relation difficile. Le cinéma a longtemps été considéré par l’Église comme mauvais. Cependant, les Passions et autres drames bibliques sont les bienvenus et les clercs ne craignent pas de les utiliser dans les sous-sols d’église. Les projectionnistes reçoivent l’appui des curés des paroisses. Avec le succès du réseau des salles, le cinéma commence à susciter aux yeux de l’Église catholique la même suspicion que le théâtre avait provoquée avant lui. Avec l’arrivée des vedettes, un nouveau panthéon s’offre qui n’a rien à voir avec celui des images pieuses.


Des débuts difficiles


En 1899, l’évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe interdit les projections le dimanche dans son diocèse. En 1907, il publie un mandement dans le même sens. Cet ordre n’est pas suivi, ce qui démontre que nos ancêtres n’obéissaient pas non plus aveuglément à l’Église. Le Québec demeure alors la seule province où on peut faire des projections le dimanche. Sur un second front, l’Église obtient plus de succès. Des deux façons de censurer, soit l’interdiction ou la coupure des films (la censure), l’Église obtient tout ce qu’elle demande. Dès 1913, le Bureau de censure de vues animées ne se gêne pas pour «taillader » les films à son gré. Cette pratique va durer jusqu'en 1960. Dans les années ‘30, Joseph-Alexandre DeSève réunit un comité de précensure et va jusqu'à remonter certains films. Le second mode de censure, la réduction du public, se réalise d’une façon aussi radicale. La restriction s’accentue en 1919, faisant passer l’âge d’admission dans les cinémas de 15 à 16 ans. Elle n’est pas suivie. L’incendie du Laurier à Québec, où 78 enfants meurent, prouve sa non-observance. Les syndicats se rangent du côté de l’Église pour réclamer l’interdiction totale au moins de 16 ans. La loi de 1928 contient cet article ne saura finalement aboli que par l’instauration d’un nouveau système de classification en 1967.