Au temps de ma mère



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Les premiers amours


De nos jours on ne parle plus de « prétendants » et de « cavaliers ». Depuis deux décennies, la chasteté prémaritale est devenue chose du passé, que le couple entretienne ou non des projets de vie commune. En fait, la plupart des règles, conventions et contraintes qui régissaient les fréquentations des grands-parents ont été emportées par des changements sociaux, économiques et culturels qui se sont produits depuis la deuxième guerre mondiale. Durant la première moitié du 20e siècle, il était difficile d'échapper à l'emprise de la famille. Les conditions sociales et économiques tiennent les jeunes dans un état de dépendance jusqu'à un âge avancé. Les désirs et les préférences des individus s'effacent devant les besoins du groupe. Chez les cultivateurs et les ouvriers, les enfants abandonnent tôt l'école pour se mettre au service de la famille. Les garçons aident leur père sur la ferme et les filles dans les tâches ménagères. Dans les villes, les enfants des deux sexes prennent le chemin de l'usine et rapportent leurs payes à la maison. Jusqu'à leur mariage, la grande majorité des jeunes habitent avec leurs parents. Quelle que soit l'origine sociale, le temps de la jeunesse est vécu dans la famille, ce qui favorise la surveillance des parents sur les sorties et les fréquentations. La maison familiale sert de centre de rencontre. Garçons et filles se retrouvent chez les uns et les autres pour danser, jouer aux cartes. C'est souvent au cours de ces soirées familiales que naissent les premières amours. Ces activités et ces modes d'encadrement se retrouvent à la ville, facilitant ainsi les traditions. Toutefois le cinéma, les salles de danse, les ronds à patiner offrent des occasions de faire des rencontres loin des parents. Les jeunes urbains mieux nantis vont au théâtre et participent à des bals. Les lieux de villégiature, où les familles bourgeoises vont passer l'été, offrent des occasions de s'amuser entre jeunes. Il est important que le choix du conjoint(e) se fasse dans le même groupe social.